Bismillah, wa al hamdoulillah wa assalatou wa assalamou 3ala rassouli allah.
Anselme Turmeda de Majorque aussi connu sous le nom de Abou Mohamed Abd Allah At-Tourjouman, était un prêtre franciscain qui s’est converti à l’islam au 14ième siècle (1352-1423). Il a laissé derrière lui quelques œuvres en catalan et en arabe dont « Tuhfat Al Arib fi Arrad 3la Ahl Assalib » (Le joyaux du sage en réponse aux gens de la croix), qui est une réfutation des dogmes chrétiens et des contradictions des évangiles. La première partie de ce livre est consacrée à l’autobiographie de l’auteur et au récit de sa conversion, que je traduis ici résumé (le plus fidèlement possible) :
Il prit ensuite des fonctions diverses dans la cours hafside, principalement celle d’interprète de par sa connaissance du français, de l’italien, du catalan, du latin et plus tard de l’arabe, d’où le nom « Tourdjoumane ».
En lisant cette histoire, les versets suivant me viennent à l’esprit :
ولتجدن أقربهم مودة للذين آمنوا الذين قالوا إنا نصارى ذلك بأن منهم قسيسين ورهبانا وأنهم لا يستكبرون( 82 ) وإذا سمعوا ما أنزل إلى الرسول ترى أعينهم تفيض من الدمع مما عرفوا من الحق يقولون ربنا آمنا فاكتبنامع الشاهدين( 83 )
« Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent: «Nous sommes chrétiens». C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil (82) Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager [Muḥammad], tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent: «Ô notre Seigneur! Nous croyons: inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent (de la véracité du Coran). (83)»
Al Maida
Le livre est disponible en arabe ICI.
Anselme Turmeda de Majorque aussi connu sous le nom de Abou Mohamed Abd Allah At-Tourjouman, était un prêtre franciscain qui s’est converti à l’islam au 14ième siècle (1352-1423). Il a laissé derrière lui quelques œuvres en catalan et en arabe dont « Tuhfat Al Arib fi Arrad 3la Ahl Assalib » (Le joyaux du sage en réponse aux gens de la croix), qui est une réfutation des dogmes chrétiens et des contradictions des évangiles. La première partie de ce livre est consacrée à l’autobiographie de l’auteur et au récit de sa conversion, que je traduis ici résumé (le plus fidèlement possible) :
Sachez, que dieu vous couvre de sa miséricorde, que je suis né à Ciutat De Mallorca (l’actuelle Palma de Majorque) en 1352 dans une famille bourgeoise dont j’étais le fils unique. A l’âge de 6 ans, on m’a confié à un prêtre-précepteur chez lequel j’ai étudié les évangiles jusqu’à en apprendre par cœur une bonne partie en deux ans. J’ai appris ensuite le Latin et la logique pendant 6 autres années. Après, je suis parti à Lérida en Catalogne (un centre culturel chrétien de l’époque) où avec 1500 autres étudiants qui ne dépendaient que d’un seul prêtre, j’ai étudié les sciences de la nature (physique) et l’astronomie pendant 6 ans puis j’ai enseigné les évangiles et le latin pendant 4 ans (il est entré chez les franciscains bien avant ce voyage). Après, je suis parti à Bologne, qui est une très grande ville de savoir où 2000 étudiants viennent chaque année s’instruire, et j’ai habité dans une église chez un prêtre âgé du nom de Nicolas Martel (maître en théologie et futur Archevêque de Raguse en Italie). Ce prêtre était très respecté chez les chrétiens pour son savoir et sa piété au point que les questions lui venaient de nations diverses, posées par des rois et des nobles et accompagnées de divers présents précieux par lesquels ils cherchaient sa bénédiction. J’ai étudié chez lui la législation et les fondements du christianisme tout en étant le plus fidèle de ses serviteurs jusqu’à ce que je devienne très proche de lui et m’attribue la fonction de secrétaire particulier.
Je suis resté ainsi 10 ans à étudier jusqu’au jour où, alité par une maladie, notre maître s’absenta de son cours ce qui a été mis à profits pour discuter de divers sujets théologiques. Le verset du « Paraclet » (Jean 15:26 ?) a été abordé à un certain moment, et le débat a été infructueux bien que les hypothèses des étudiants étaient multiples. Après, je suis retourné auprès du prêtre qui me demanda ce que nous avons fait en son absence et je lui ai parlé de la discussion sur le « Paraclet » et des différentes réponses des étudiants qu’il commenta une par une. Il ajouta que le sens de ce mot n’était connu que par les théologiens les plus confirmés et qu’on était très loin d’en faire partie. Je me suis mis aussitôt à lui embrasser les pieds en l’implorant :
Je lui ais promis ce qu’il me demandait et j’ai pris mes dispositions pour partir, d’abord vers Majorque, puis vers la Sicile où je suis resté 5 mois à attendre un bateau qui partait vers le pays des musulmans. J’ai débarqué ensuite à Tunis où j’ai été accueillit par des prêtres et des commerçants chrétiens qui avaient pris connaissance de ma venue et ils m’ont hébergé pendant 4 mois. J’appris ensuite avec beaucoup de joie que le roi hafside Abou Al Abbas Ahmad avait pour médecin un certain Youssouf qui connaissait ma langue. J’ai été alors le voir et je lui ai expliqué mon histoire, ce qu’il l’a réjouit énormément, et m’emmena chez le roi.
Ce dernier en apprenant mon histoire, me posa des questions sur mon âge et sur ma formation puis m’invita à prononcer la shahada. Je lui répondis que ce que j’allais faire m’exposerait à la diffamation des chrétiens et j’aimerais qu’il fasse venir des prêtres pour qu’il sache ce qu’ils pensent réellement de moi. Le roi me dit que mon souhait est le même que celui que Abd Allah Ibn Salam avait formulé au prophète (saws) lors de sa conversion (Abd Allah Ibn Salam était un juif de Médine). Il les fit venir et leur demanda sans qu’ils me voient ce qu’ils avaient à dire sur mon compte. Ils répondirent unanimement que j’étais un grand théologien et qu’ils n’avaient jamais connu quelqu’un d’aussi érudit. Il leur demanda ce qu’ils penseraient si j’embrassais l’islam. Ils dirent que ça serait une chose infâme que je ne ferais jamais. Je les ai rejoint à ce moment et j’ai prononcé la shahada devant eux. Ils se signèrent d’indignation et dirent que je n’ai fait cela que par désir d’épouser une femme, les prêtres devant faire vœux de chasteté, et partirent très affectés.
Le roi m’attribua ensuite une pension et j’ai épousé une femme qui me donna un garçon que j’ai appelé Mohamed tel que notre prophète (saws).
Je suis resté ainsi 10 ans à étudier jusqu’au jour où, alité par une maladie, notre maître s’absenta de son cours ce qui a été mis à profits pour discuter de divers sujets théologiques. Le verset du « Paraclet » (Jean 15:26 ?) a été abordé à un certain moment, et le débat a été infructueux bien que les hypothèses des étudiants étaient multiples. Après, je suis retourné auprès du prêtre qui me demanda ce que nous avons fait en son absence et je lui ai parlé de la discussion sur le « Paraclet » et des différentes réponses des étudiants qu’il commenta une par une. Il ajouta que le sens de ce mot n’était connu que par les théologiens les plus confirmés et qu’on était très loin d’en faire partie. Je me suis mis aussitôt à lui embrasser les pieds en l’implorant :
- Ô Maître, vous savez que je suis venu de loin et j’ai passé 10 ans à votre service pendant lesquels j’ai appris tant de choses. Apprenez-moi le sens de ce nom.
- Mon fils, tu as une grande place dans mon cœur pour ton service et ton dévouement mais la connaissance de ce nom est quelque chose de si important que j’ai peur que ça t’affecte et que les chrétiens te tuent pour ça, dit le vieux prêtre en pleurant.
- Ô Maître, par dieu et les évangiles, je ne divulguerais ce vous me direz tant que vous vous y opposerez.
- Alors sache mon fils, dit le prêtre, que le « Paraclet » est un des noms du prophète de l’islam qui a reçu le 4ième livre dont parlait le prophète Daniel. Ce prophète dit que ce livre lui a été révélé et que sa religion est la religion vraie.
- Que dites-vous donc sur le christianisme ?
- Si les chrétiens avaient suivi la religion originel de Jésus, leur religion aurait été certes la religion de dieu mais ils ont mécru et changé tant de choses…
- Quelle est donc la voie du salut, mon vénérable Maître ?
- Embrasser l’islam...
- En le faisant, serais-je sauvé ?
- Oui, tu le seras dans cette vie et dans l’au-delà.
- Mais Maître, un homme sage ne prend pour lui-même que ce qu’il y a de meilleur. Vous qui savez le mérite de l’islam, pourquoi n’y adhérez-vous pas ?
- Ô mon fils, dieu ne m’a appris cette vérité qu'à un âge très avancé avec un corps affaiblit. Si dieu m'avait guidé à ton âge, j'aurais adopté la religion de la vérité en abandonnant tout derrière moi. Hélas, l'amour de la vie est la source de tout péché. Tu connais bien ma position parmi les chrétiens, tu vois bien leur reconnaissance et l'abondance avec laquelle ils m'entourent. Si jamais ils voyaient de moi un moindre penchant pour l'islam, ils me tueraient certainement sur le champs! En supposant que je leur échappe et que je rejoigne les musulmans, je leur dirais alors "je viens vers vous en tant que musulman" mais ils me répondraient "Tu n'as de mérite qu'envers ta personne, n'attend donc pas de notre part une quelconque reconnaissance". Je serais ainsi parmi eux, moi le vieillard de 90 ans, un pauvre et qui ne connaît de surcroît rien de leur langue et eux ne sauraient mon véritable rang.
- Me conseilleriez-vous alors de partir au pays des musulmans et de me joindre à leur religion? lui demandais-je.
- Si tu es doué de sagesse, cherchant le salut alors fais-le et tu auras gagné la vie terrestre et celle de l'au-delà. Mais cette discussion doit rester secrète entre nous, garde-toi de la divulguer et ne te fais surtout pas prendre. Les chrétiens te tueront et je ne pourrais rien pour te sauver, je nierais même tout et ma parole primera sur la tienne.
Je lui ais promis ce qu’il me demandait et j’ai pris mes dispositions pour partir, d’abord vers Majorque, puis vers la Sicile où je suis resté 5 mois à attendre un bateau qui partait vers le pays des musulmans. J’ai débarqué ensuite à Tunis où j’ai été accueillit par des prêtres et des commerçants chrétiens qui avaient pris connaissance de ma venue et ils m’ont hébergé pendant 4 mois. J’appris ensuite avec beaucoup de joie que le roi hafside Abou Al Abbas Ahmad avait pour médecin un certain Youssouf qui connaissait ma langue. J’ai été alors le voir et je lui ai expliqué mon histoire, ce qu’il l’a réjouit énormément, et m’emmena chez le roi.
Ce dernier en apprenant mon histoire, me posa des questions sur mon âge et sur ma formation puis m’invita à prononcer la shahada. Je lui répondis que ce que j’allais faire m’exposerait à la diffamation des chrétiens et j’aimerais qu’il fasse venir des prêtres pour qu’il sache ce qu’ils pensent réellement de moi. Le roi me dit que mon souhait est le même que celui que Abd Allah Ibn Salam avait formulé au prophète (saws) lors de sa conversion (Abd Allah Ibn Salam était un juif de Médine). Il les fit venir et leur demanda sans qu’ils me voient ce qu’ils avaient à dire sur mon compte. Ils répondirent unanimement que j’étais un grand théologien et qu’ils n’avaient jamais connu quelqu’un d’aussi érudit. Il leur demanda ce qu’ils penseraient si j’embrassais l’islam. Ils dirent que ça serait une chose infâme que je ne ferais jamais. Je les ai rejoint à ce moment et j’ai prononcé la shahada devant eux. Ils se signèrent d’indignation et dirent que je n’ai fait cela que par désir d’épouser une femme, les prêtres devant faire vœux de chasteté, et partirent très affectés.
Le roi m’attribua ensuite une pension et j’ai épousé une femme qui me donna un garçon que j’ai appelé Mohamed tel que notre prophète (saws).
En lisant cette histoire, les versets suivant me viennent à l’esprit :
ولتجدن أقربهم مودة للذين آمنوا الذين قالوا إنا نصارى ذلك بأن منهم قسيسين ورهبانا وأنهم لا يستكبرون( 82 ) وإذا سمعوا ما أنزل إلى الرسول ترى أعينهم تفيض من الدمع مما عرفوا من الحق يقولون ربنا آمنا فاكتبنامع الشاهدين( 83 )
« Et tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent: «Nous sommes chrétiens». C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil (82) Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager [Muḥammad], tu vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu’ils ont reconnu la vérité. Ils disent: «Ô notre Seigneur! Nous croyons: inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent (de la véracité du Coran). (83)»
Al Maida
Le livre est disponible en arabe ICI.
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