L'école marseillaise s'offre un campus tout neuf, bâti par un promoteur marocain.
Se développer à l'international, oui, mais comment ? Nombre d'institutions ou d'universités françaises sont à la recherche du modèle le plus adapté. Pour s'implanter au Maroc, Euromed Management a adopté une solution originale. L'école de gestion marseillaise est en effet en train de s'installer à Marrakech sur un campus entièrement financé par un homme d'affaires local, Mohamed Kabbadj, ancien enseignant de Sup de co Toulouse. Un site de 32 hectares, avec des locaux flambant neufs, des chambres, des jardins plantés de palmiers et de cactus, des installations sportives… et même des navettes gratuites pour les étudiants.
« Ce que nous proposons ici, ce n'est pas seulement un programme isolé, mais une “business school” complète aux normes internationales et un vrai concept de vie,souligne Bernard Belletante, directeur général d'Euromed. Avec un service stages, des relations avec les entreprises… Les élèves de Marseille ont même fait le voyage de Marrakech pour y créer les associations. Aucune autre “business school” ne propose cela. »
Dès cette année, Euromed duplique à Marrakech l'ensemble de ses programmes : cycle grande école, mais aussi EGC (bac + 3), mastère spécialisé, voire MBA à terme. Les frais de scolarité sont similaires à ceux pratiqués à Marseille : autour de 7.500 euros par an pour la « grande école » et 4.000 euros pour l'EGC. Des conditions accessibles à la nouvelle classe moyenne qui émerge au Maroc. Les diplômés recevront à la fois un diplôme d'Etat marocain et un diplôme de l'école, de grade master. Les étudiants marseillais, de leur côté, pourront venir en échange. « Pour un étudiant qui part en France, il faut compter un budget annuel de 30.000 euros. A Marrakech, le même cursus ne coûtera que 10.000 euros, hébergement compris », observe Mohamed Kabbadj. Pour nombre d'étudiants, accéder à une grande école française sans quitter le Maroc constitue « un rêve ».
Deux autres écoles en projet
Installé à l'écart du centre-ville, le campus héberge déjà l'école hôtelière Vatel, en franchise. Par la suite, son promoteur prévoit d'accueillir aussi une école d'ingénieurs et une autre dédiée aux métiers de la santé. A terme, il devrait compter 3.000 étudiants, dont 1.200 pour Euromed.
Euromed souhaite en outre faire de son école marocaine un hub, susceptible dès 2010 de drainer des étudiants d'Afrique de l'Ouest - Sénégal, Mauritanie, Gabon, Côte d'Ivoire… Pour cela, l'école souhaite accueillir une trentaine de professeurs à l'horizon de quatre ou cinq ans. Une campagne de recrutement est lancée, avec des salaires au niveau européen. « Nous visons des permanents, de calibre international, et pas des profs de passage,précise Chafik Bentaleb, un jeune docteur chargé du corps professoral et de la recherche.Des jeunes Marocains veulent aujourd'hui rentrer au pays. »
« L'essor économique du Maroc passe par la formation de managers de qualité »,souligne Mohamed Kabbadj, qui a investi 30 millions d'euros dans l'opération. « Cette initiative s'inscrit en outre dans le développement de notre enseignement supérieur privé, qui doit représenter 20 % des effectifs à l'horizon de 2015 - contre de 4 à 5 % aujourd'hui. Et, compte tenu des liens qui unissent le Maroc à la France, il était logique que nous nous tournions vers des partenaires français. » L'industriel marocain a donc acquis le droit d'usage de la marque de l'école de gestion marseillaise, moyennant des royalties - de l'ordre de 10 % du chiffre d'affaires.« Les pays émergents souhaitent de plus en plus disposer sur leur territoire de structures de formation aux normes internationales - et pas seulement des programmes offshore,constate pour sa part Bernard Belletante.En nous installant au Maroc, nous sommes dans le droit-fil de notre positionnement euroméditerranéen. Une grande “business school” doit être présente à l'étranger. »
JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI, Les Echos
Se développer à l'international, oui, mais comment ? Nombre d'institutions ou d'universités françaises sont à la recherche du modèle le plus adapté. Pour s'implanter au Maroc, Euromed Management a adopté une solution originale. L'école de gestion marseillaise est en effet en train de s'installer à Marrakech sur un campus entièrement financé par un homme d'affaires local, Mohamed Kabbadj, ancien enseignant de Sup de co Toulouse. Un site de 32 hectares, avec des locaux flambant neufs, des chambres, des jardins plantés de palmiers et de cactus, des installations sportives… et même des navettes gratuites pour les étudiants.
« Ce que nous proposons ici, ce n'est pas seulement un programme isolé, mais une “business school” complète aux normes internationales et un vrai concept de vie,souligne Bernard Belletante, directeur général d'Euromed. Avec un service stages, des relations avec les entreprises… Les élèves de Marseille ont même fait le voyage de Marrakech pour y créer les associations. Aucune autre “business school” ne propose cela. »
Dès cette année, Euromed duplique à Marrakech l'ensemble de ses programmes : cycle grande école, mais aussi EGC (bac + 3), mastère spécialisé, voire MBA à terme. Les frais de scolarité sont similaires à ceux pratiqués à Marseille : autour de 7.500 euros par an pour la « grande école » et 4.000 euros pour l'EGC. Des conditions accessibles à la nouvelle classe moyenne qui émerge au Maroc. Les diplômés recevront à la fois un diplôme d'Etat marocain et un diplôme de l'école, de grade master. Les étudiants marseillais, de leur côté, pourront venir en échange. « Pour un étudiant qui part en France, il faut compter un budget annuel de 30.000 euros. A Marrakech, le même cursus ne coûtera que 10.000 euros, hébergement compris », observe Mohamed Kabbadj. Pour nombre d'étudiants, accéder à une grande école française sans quitter le Maroc constitue « un rêve ».
Deux autres écoles en projet
Installé à l'écart du centre-ville, le campus héberge déjà l'école hôtelière Vatel, en franchise. Par la suite, son promoteur prévoit d'accueillir aussi une école d'ingénieurs et une autre dédiée aux métiers de la santé. A terme, il devrait compter 3.000 étudiants, dont 1.200 pour Euromed.
Euromed souhaite en outre faire de son école marocaine un hub, susceptible dès 2010 de drainer des étudiants d'Afrique de l'Ouest - Sénégal, Mauritanie, Gabon, Côte d'Ivoire… Pour cela, l'école souhaite accueillir une trentaine de professeurs à l'horizon de quatre ou cinq ans. Une campagne de recrutement est lancée, avec des salaires au niveau européen. « Nous visons des permanents, de calibre international, et pas des profs de passage,précise Chafik Bentaleb, un jeune docteur chargé du corps professoral et de la recherche.Des jeunes Marocains veulent aujourd'hui rentrer au pays. »
« L'essor économique du Maroc passe par la formation de managers de qualité »,souligne Mohamed Kabbadj, qui a investi 30 millions d'euros dans l'opération. « Cette initiative s'inscrit en outre dans le développement de notre enseignement supérieur privé, qui doit représenter 20 % des effectifs à l'horizon de 2015 - contre de 4 à 5 % aujourd'hui. Et, compte tenu des liens qui unissent le Maroc à la France, il était logique que nous nous tournions vers des partenaires français. » L'industriel marocain a donc acquis le droit d'usage de la marque de l'école de gestion marseillaise, moyennant des royalties - de l'ordre de 10 % du chiffre d'affaires.« Les pays émergents souhaitent de plus en plus disposer sur leur territoire de structures de formation aux normes internationales - et pas seulement des programmes offshore,constate pour sa part Bernard Belletante.En nous installant au Maroc, nous sommes dans le droit-fil de notre positionnement euroméditerranéen. Une grande “business school” doit être présente à l'étranger. »
JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI, Les Echos
Commentaire