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7 200 logements en attente d'attribution à Annaba

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  • 7 200 logements en attente d'attribution à Annaba

    A Annaba, si des milliers logements, sous différentes formules (LSL, LSP, AADL, RHP, logement rural et autres), lancés à la faveur des programmes quinquennaux s’étalant sur une dizaine d’années (1999-2009), ont plus ou moins été réalisés, l’attribution de ces unités ne va pas sans difficultés et traîne depuis des mois, sinon des années comme c’est le cas dans certaines communes d'Algérie.

    Au départ, dans l’euphorie ambiante qui avait gagné tous les responsables du secteur, on lançait les projets tous azimuts et il fallait coûte que coûte réaliser le quota de logements (51 033) qui revenait à la wilaya sur le million d’unités prévu par le programme du président de la République. Dans les 12 communes que compte la wilaya, les chantiers de réalisation de logements se sont multipliés et tous les espoirs étaient, désormais, permis.

    Ceux qui ont souscrit à la formule location-vente initiée par l’AADL étaient sûrs qu’ils auraient leurs logements dans les deux années qui suivraient le lancement. Le logement social participatif (LSP), qui a bénéficié d’aides substantielles accordées par l’Etat sous certaines conditions, avait, lui aussi connu une croissance jamais égalée jusque-là. Les bénéficiaires, qui avaient opté pour cette formule, en suivaient les étapes et payaient les échéances pour pouvoir en fin de parcours profiter de leurs logements. Le premier couac enregistré et qui avait menacé sérieusement la réalisation du programme a été sans nul doute la pénurie de ciment et la cherté des matériaux de construction, entre autres, le rond à béton qui a vu son prix doubler en quelques mois.

    Le ciment, introuvable au niveau des cimenteries de la région de H’djar Essoudn à Aïn El Kébira (Sétif), en passant par Hamma Bouziane (Constantine), et Aïn Touta (Batna), caracole à des prix prohibitifs atteignant le pic de 700 à 750 DA le sac au marché noir florissant. Les entreprises publiques et privées chargées de la réalisation s’en trouvaient bloquées, et certaines parmi elles avaient dû abandonner et voir leurs contrats résiliés. Les autres, contraintes et forcées par les délais fixés durent acheter, bon gré mal gré, ce matériau indispensable.

    Le rond à béton, s’il est disponible, décourage par les prix pratiqués les plus optimistes puisque grevant le budget des entreprises. Le complexe sidérurgique d’El Hadjar, qui couvre près de 30% de la demande exprimée, avait indexé ses prix sur ceux pratiqués par les importateurs arguant du fait que ces prix étaient ceux du marché mondial. Résultat : des dizaines de projets à l’arrêt, aussi bien au chef-lieu de wilaya que dans les communes, des centaines d’ouvriers du bâtiment au chômage et une baisse sensible de l’activité.

    La spéculation faisait rage et des milliards de DA avaient, ainsi, échappé au contrôle de l’Etat, une perte et un manque à gagner pour le fisc et le Trésor public se montant à plusieurs millions de DA. La crise, si elle a été quelque peu jugulée par les contrôles sévères opérés et les amendes infligées, ses effets persistent et le ciment est, aujourd’hui, cédé chez les revendeurs entre 500 et 550 DA. Passé ce premier couac, le problème de l’attribution des logements livrés s’est posé avec acuité et est devenu, au fil des mois, un vrai casse-tête pour les responsables locaux.

    L’administration, très sévère et pointilleuse quand il s’agit de contrôler et d’inspecter les logements construits, se trouve paralysée s’agissant de l’attribution de ces mêmes logements. Si bien qu’on se retrouve dans une situation pour le moins délicate : d’un côté, des logements flambants neuf attendant d’être occupés, de l’autre, des milliers de demandeurs qui espèrent en profiter, et, entre les deux, une administration qui trouve bien des difficultés à attribuer ces unités aux personnes qui les méritent vraiment. C’est surtout le logement social qui pose problème ; un raz-de-marée de demandes, qui, rien que pour le chef-lieu de wilaya, avoisinent les 30 000.
    La daïra croule sous les dossiers et la commission dépassée par ce nombre vertigineux met des mois avant d’établir sa liste qui sera affichée au niveau de la commune. Si des recours ont été introduits, la commission de wilaya présidée par le chef de l’exécutif doit se réunir pour statuer définitivement et rendre la liste effective.

    Parfois, comme cela a été le cas dans la commune d’El Bouni, la liste des bénéficiaires est carrément annulée et l’étude est refaite de bout en bout. Cela prend encore des mois, et les logements fin prêts depuis plus d’une année ou deux restent fermés et périclitent au grand dam des familles qui attendent depuis 15 ans et plus de pouvoir, enfin, être logées. La liste de la commune d’El Bouni avait été annulée par l’ex-wali de Annaba, aujourd’hui à la retraite pour non-respect de la réglementation ; des indus bénéficiaires y avaient été décelés et le commis de l’Etat ne voulant pas prendre de risques l’avait rejetée.

    Sur un autre plan, les décisions d’attribution concernant 165 bénéficiaires de l’habitat rural dans cette même commune ont été, elles aussi, annulées du fait que ces derniers avaient refusé de quitter les constructions illicites implantées sur des terrains devant servir d’assiette pour un projet de 156 logements. Dans la commune de Tréat, des logements attendent depuis 2005 d’être attribués, les responsables locaux craignant d’avoir à gérer des émeutes suite à l’affichage des listes ont préféré revoir et réviser encore les dossiers pour s’assurer que les documents fournis sont authentiques et que le comptage des points s’est fait correctement.

    A ce jour, 7 200 logements livrés par les centaines d’entreprises de réalisation attendent toujours preneurs, au chef-lieu de wilaya, dans les communes suivantes : Berrahal, El Bouni, Sidi Amar, El Hadjar, Aïn El Berda, Seraïdi, Chétaïbi, Chorfa, Oued El Aneb, Tréat. Lors de ses nombreuses visites sur le terrain pendant le mois de Ramadhan dernier, le wali avait insisté auprès des responsables locaux pour que les logements achevés soient attribués dans les plus brefs délais.

    «Il n’est pas normal que des logements fin prêts restent inoccupés alors que des familles attendent d’être relogées.

    Vous devez prendre vos responsabilités et l’Etat est là pour vous y aider.»
    Depuis et malgré ces instructions, la situation n’a pas changé et les logements livrés n’ont pas encore été occupés. A la fin du mois de Ramadhan, dans une déclaration faite aux journalistes locaux, le wali avait annoncé que les 7 200 logements achevés seront distribués avant la fin de l’année. Cette déclaration, si elle venait à être concrétisée, mettra peut-être fin à la léthargie qui frappe les responsables locaux quand il s’agit d’attribution de logements sociaux.

    Par la Tribune
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