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Sommes-nous en train de perdre la Turquie

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  • Sommes-nous en train de perdre la Turquie

    Les choix de la Turquie constituent l'un des phénomènes les plus passionnants à suivre sur la scène internationale. Ils touchent aux grands enjeux du fameux arc de crise qui court du Proche-Orient à l'Afghanistan. Ils soulèvent la question de l'évolution identitaire d'un pays soucieux de s'affirmer, à la confluence de l'Europe, de l'Orient, de l'Asie.

    Analyse Sommes-nous en train de perdre la Turquie ?, par Natalie Nougayrède

    La diplomatie turque est active. Elle assume une posture de puissance régionale et ne recule pas devant des gestes susceptibles de bousculer les paramètres.
    La Turquie a conclu ce mois-ci un accord ouvrant la voie à une normalisation des relations avec l'Arménie.

    La Turquie vient d'évincer Israël d'exercices militaires communs, pour marquer sa désapprobation de la guerre de Gaza. Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé qu'il serait prochainement reçu par Barack Obama à Washington, et qu'auparavant il se rendrait en Iran, rappelant ainsi la volonté turque de jouer les médiateurs sur les dossiers brûlants.

    En avril, le voyage de deux jours du président américain en Turquie avait souligné l'importance conférée à ce pays, perçu comme un appui stratégique et un symbole fort pour le dialogue recherché avec le monde musulman.

    La Turquie veut accroître sa visibilité sur les grands dossiers, mettant en oeuvre les concepts de "profondeur stratégique" et de "zéro problème" avec ses voisins mis au point par Ahmet Davutoglu, le nouveau ministre des affaires étrangères. Cet intellectuel est à l'origine des orientations prises par les néo-islamistes du parti AKP, au pouvoir depuis 2002.

    Parfois surnommée "néo-ottomane", cette diplomatie soulève chez certains alliés de la Turquie de fortes interrogations. La Turquie se détournerait-elle peu à peu de ses attaches euro-atlantiques ? Certains se sont demandés si le phénomène de l'AKP ne cachait pas des ambitions cachées de panislamisme. Les contacts avec le Hamas, la volonté de ménager l'Iran malgré ses travaux nucléaires ou encore les suggestions de dialogue avec les talibans relèveraient, selon cette logique, d'une filiation idéologique.

    La Turquie a aussi accéléré son rapprochement avec la Russie, suscitant d'autres questions. S'agit-il de sceller l'option "eurasienne" ? Cette relation s'est en grande partie nouée autour des approvisionnements énergétiques et des projets de gazoducs. La Russie fournit 66 % du gaz importé par la Turquie. Le récent rapprochement turco-arménien a été facilité par Moscou. Il a mit sous pression l'Azerbaïdjan, pays dont Gazprom voudrait contrôler les réserves énergétiques.

    Ayant le sentiment d'être rejetée par l'Union européenne, du moins par certains de ses dirigeants, qui répètent que les négociations avec Bruxelles n'ont pas vocation à déboucher sur une adhésion, la Turquie semble chercher des amis sous d'autres cieux.

    Les représentants de l'AKP expliquent que le pays ne fait là que s'adapter à de nouvelles circonstances. La fin de la guerre froide a élargi les options de la Turquie. Il est naturel qu'elle utilise des cartes régionales, au sud, à l'est, au nord, le long de nouveaux axes commerciaux.

    Rien de tout cela, insistent les responsables turcs, n'entraîne une quelconque remise en cause des grandes orientations stratégiques : l'ancrage dans l'OTAN depuis 1952 et la candidature à l'UE. La Turquie entend concilier la diversification de sa diplomatie avec la préservation des alliances. Elle se dit en mesure d'apporter ainsi "plus" à l'Europe.

    Le débat n'est pas clos. Aux Etats-Unis, la question "Sommes-nous en train de perdre la Turquie ?" est apparue en 2003, au moment des désaccords à propos de la guerre d'Irak. Le rééquilibrage de la diplomatie américaine par Barack Obama devrait recréer des synergies, notamment sur l'Afghanistan. Mais beaucoup doutent de convergences sur l'Iran, Ankara s'opposant à un scénario de sanctions.

    La Turquie a, de son côté, discrètement demandé le soutien de Washington sur la question chypriote. L'Europe se pose-t-elle la question du danger de "perdre" la Turquie ? Ses propres enjeux de voisinage suffiraient à le justifier.

    Dans la zone mer Noire - Caucase, la Turquie ne perçoit pas l'UE comme un véritable interlocuteur. Seule le face-à-face avec la Russie compte, comme l'a montré l'initiative de la "Plateforme pour la coopération et la stabilité dans le Caucase", réactivée en urgence pendant la guerre de Géorgie en août 2008, sans consulter aucun des alliés.

    La Turquie se prépare à devenir un pays majeur pour le transit de gaz naturel vers l'Europe en provenance de la Russie, de la Caspienne, d'Irak, et un jour peut-être d'Iran. C'est parce que la Turquie a le sentiment d'être au coeur d'une nouvelle géopolitique qu'il lui est difficile de se contenter d'un statut de candidat à l'UE.

    Selon un récent sondage du German Marshall Fund, seuls 35 % des Turcs jugent l'OTAN indispensable à la sécurité du pays (contre 53 % en 2004). 48 % restent favorables à l'entrée dans l'UE (contre 73 % en 2004), mais 65 % sont convaincus que cela n'arrivera jamais. Deux fois plus de Turcs (43 %) veulent que le pays agisse seul, plutôt qu'en concertation avec l'UE.


    source : le monde
    Dernière modification par Sioux foughali, 19 octobre 2009, 23h21.

  • #2
    Mais oû sont leur géneraux athés ou laic qui se disent pro-occident jusqu'à l'os?
    La haine aveugle

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    • #3
      Vous n'avez pas voulu d'elle...

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      • #4
        mahjoub:Mais oû sont leur géneraux athés ou laic qui se disent pro-occident jusqu'à l'os?


        C'est simple ils ont "miraculeusement"disparu?.
        La population Turquie comme la Tunisie est en train de se re-islamisé.

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        • #5
          Mais oû sont leur géneraux athés ou laic qui se disent pro-occident jusqu'à l'os?
          C'est tout le contraire mr Mahjoub ils sont contre l'entree de la Turquie a l'UE et ont essaye de la saboter encore en plus par le biais de 2 coups d'etats en 2004 et 2007 miraculeusement dejoues(fort heureusement)
          Quand au pkoi?
          Ça serait pour ne pas perdre leur pouvoir et emprise "suprademocratique" sur l'etat.
          يا ناس حبّوا الناس الله موصّي بالحبْ ما جاع فقير إلا لتخمة غني¡No Pasarán! NO to Fascism Ne olursan ol yine gel

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          • #6
            De toues les facons la delaïcisation de la Turquie l'eloigne de plus en plus de l'UE et ce au grand plaisir des Europees. En Allemagne, le discours tenu est celui de :
            Nous les avons soutenu pensant tout le processus mais malheureusement il ne peut en être le cas aujourd'hui a cause de la delaïcisation.
            Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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            • #7
              il n' y a pas que 2 paramètres/ horizons pour la Turquie , il y en a 5 ou 6
              Il n' y a pas que UE et Proche/Moyen orient

              La montée geopolitique , geostrategique de la Turquie est aujourd'hui evidente .
              Nous ne sommes plus en 1955 et le monde s'est reduit .

              D'autre part , Humanbyrace a bien fait de rappeler certaines verités.

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              • #8
                La Turquie n'a pas besoin de l'Europe et l'Europe ne l'a pas compris. Elle fait la fine bouche et elle va perdre le meilleur allier qui soit dans la région.
                J'espère que la Turquie activera vraiment sa politique néo othomane et qu'on passe d'un coups aux choses sérieuses.
                La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                • #9
                  La Turquie regarde vers l'avenir, c'est à dire à L'EST
                  Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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                  • #10
                    La Turquie est surtout environnée de problèmes. Quand on est dans ce cas, seul le pur pragmatisme compte.

                    Au nord, un ennemi de l'OTAN, la Russie, qui ne l'oublions pas, dispose maintenant du satellite abkhaze en plus du port de Sébastopol dans la Mer Noire.

                    A l'ouest, le problème avec la Grèce n'est toujours pas réglé (Chypre, conflits autour des eaux territoriales, question des minorités turques dans les Balkans, etc.)

                    A l'est, le problème arménien n'est pas tout à fait réglé et les Arméniens comme les Grecs considèrent que certaines parties du territoire turc leur appartiennent historiquement.

                    Au sud, le problème le plus grave, sans doute, celui des Kurdes.
                    Ce problème était gérable (avec oh combien de victimes!) avant l'intervention américaine en Irak. Mais aujourd'hui, il y a bien un Kurdistan irakien avec toute la menace que ça fait peser sur la Turquie dont un quart de la population est kurde.

                    Sachant tout cela, le poids très pesant de l'alliance avec les Etats-Unis et Israël se révèle au grand jour, du moins, c'est mon analyse.

                    L'Iran, bien que chiite, soutient les mouvements de résistance les plus crédibles et les plus puissants contre Israel et les Etats-Unis.
                    En laissant se poursuivre cette évolution, la Turquie est considérablement menacée en raison de son manque de légitimité dans le monde musulman.

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                    • #11
                      @ Ubu

                      D'accord mais laTurquie n'est pas menacée ni même vraiment menaçable...par tous les ''écueils'' que vous citez.


                      Ils ont quasiment tous besoin d'elle
                      Dernière modification par Sioux foughali, 20 octobre 2009, 08h38.

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                      • #12
                        Pouvez-vous m'expliquer ce que vous entendez par "quasiment tous besoin d'elle"?

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                        • #13
                          D'ici ce soir ou demain je n'y manquerai pas.


                          C'est la Turquie qui a le plus de cartes en main et pas les autres pris isolement.

                          mais en vrac en attendant ..ce soir ou demain

                          Dependance vis à vis de la Turquie


                          Pour le necessaire apaisement pour les gens et le developpement ...le Caucase a besoin de la Turquie. Tout le monde y gagne Federation de Russie, Armenie, AzerbaIdjan, Turquie

                          Pour l'Eau , tout le SUD SUD EST est dependant de la Turquie.

                          Pour l'accroissement des echanges , l'economie , la Federation de Russie a besoin d'une tres voisine Turquie qui lui soit proche..et vice et versa . C'est en cours au plan commercial, maritime, energetique, touristique

                          la Turquie c'est aussi la reactivation de liens sur un espace de turcophonie qui va du Bosphore à la frontiere Chinoise via Caucase et Caspienne avec la Turquie comme acteur majeur . Erdogan est monté au creneau pour les Ouighours turcophones .
                          Plus la Turquie montera geopilitiquement , plus la republique autonome du Xinjiang sera apaisée et les ouighurs rassurés.

                          Cet espace musulman turcophone du caucase et d'Asie Centrale est aussi tres probablement une chance, pour ceux , nombreux , qui veulent invalider la propagande criminogene du''choc des civilisations . Nous, les civilisés, gens de dialogues d'orient, d'occident , avons besoin de la Turquie car elle est à la croisée de plusieurs continents , elle est plusierurs mondes à la fois ............. ( il faut bien detruire neo cons, Fox news , unilateralistes, predateurs mazoutiers et autres Zarkawi., terroristes au camion citerne et à la Gare d'Atocha/Madrid et autres .et ....ça peut se faire en Caspienne et Mer Noire )


                          Pour l'ouest , le probleme Chypriote se reglera avec les chypriotes turcs et jamais contre les chypriotes turcs , jamais contre la Turquie .

                          Les USA ont besoin de la Turquie non hostile.
                          le probleme notamment des transports energetiques ( comme pour UE) mais aussi le danger d'une soudaine hostilité generalisée turco -azeri ..fait peur en haut lieu , aux USA... ( en haut lieu ..je veux dire en haute finance petroliere americaine . ..)
                          Dernière modification par Sioux foughali, 21 octobre 2009, 21h26.

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                          • #14
                            Merci pour cette réponse Sioux.

                            Le pan-tuquisme, je n'y crois pas beaucoup mais pour la question de l'eau, je vous suis.

                            Commentaire


                            • #15
                              c' est une bonne chose pour le monde musulman d' avoir des pays comme la turquie ou l' Iran.....je parle de leur impacte sur le monde.....ce qui se passe dans leurs pays, ne me regarde pas...les musulmans asiatiques aussi commencent à se reveiller....eh bien les dindons de la farce resteront imazighens en afrique du nord, et les arabes de la peninsule arabique....décidement, depuis que nous avons décidé de lié nos destins....
                              asghoun jevdith, jevdith ad i-neqdou...
                              une corde ne peut etre tendu, et encore tendu, sans finir par rompre.

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