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Protesta des journalistes suite au licenciement d’une consœur en Algérie

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  • Protesta des journalistes suite au licenciement d’une consœur en Algérie

    L’enthousiasme et la contestation étaient au rendez-vous hier matin à la maison de la presse Tahar Djaout. Un rassemblement initié, indépendamment des syndicats, par un groupe de journalistes a réussi à tirer le monde de la presse de sa torpeur quotidienne.

    A l’ordre du jour : soutien à une collègue victime de licenciement abusif. Une centaine de personnes se sont regroupées pour tenter de donner un souffle nouveau aux revendications des journalistes algériens : meilleures conditions de travail mais surtout protection de leurs droits.

    A l’origine de cette protestation, l’injustice subie cette semaine par une journaliste de la presse écrite. Une injustice malheureusement loin de représenter une exception.

    Retour sur les faits. Hadjar Guenanfa, journaliste à la Tribune des lecteurs a témoigné dans un article écrit par un confrère du quotidien El Watan de vendredi dernier, de la précarité qui règne dans la pratique du journalisme.

    Pour avoir affirmé que des collègues à elle, étaient rémunérés à 4 000 DA/mois et cela sans qu’ils soient déclarés à la Sécurité sociale, elle s’est fait licencier et menacée de poursuites judiciaires pour diffamation par son patron qui s’est visiblement senti visé par son témoignage.

    Devant cette injustice qui met à nu la vulnérabilité des journalistes face à l’hégémonie des patrons de presse, les journalistes ont refusé de se taire. Les contestataires présents, en grande majorité des journalistes de la presse écrite, ont tous signé une pétition qui doit être transmise au secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication et aux diverses instances internationales dédiées à la défense des droits des journalistes. «Nous les, journalistes des différents organes de la presse nationale, nous tenons à exprimer à travers le rassemblement d’aujourd’hui notre indignation face au licenciement abusif de notre collègue. […] La direction et la rédaction du journal La Tribune des lecteurs n’ont en aucun cas le droit d’humilier notre collègue et la menacer de poursuites judicaires pour de simples déclarations dans les colonnes d’un confrère.

    Par ce geste ignoble et infâme, c’est toute la corporation qui a été déshonorée», peut-on lire sur la pétition signée par plus de 300 personnes. Plusieurs journalistes ont pris la parole durant cette rencontre pour exprimer leur besoin de changements dans la pratique du métier, évoquant en premier lieu le problème de la suprématie de plusieurs patrons de presse qui profitent de la précarité dont souffrent bon nombre de journalistes. L’injustice subie par Hadjar est l’occasion pour eux de s’organiser de nouveau en dehors de tous les mouvements syndicaux qui ne semblent pas répondre à leurs attentes et revendications. S’organiser autour d’idées neuves pour se protéger et réclamer leurs droits est à présent leur mot d’ordre.

    Contestation à suivre…

    Par la Tribune

  • #2
    Je ne connais pas cette journaliste, mais la situation du journalisme algérien est telle, qu'avant de parler de droit, ils auraient grand nécessité à faire du vrai journalisme et être de vrais journalistes....

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    • #3
      Oui mais avec un salaire de 4000 DA, faut pas trop demander aux journalistes.

      Commentaire


      • #4
        Oui mais avec un salaire de 4000 DA, faut pas trop demander aux journalistes.
        Tu es sûr? Ca fait à peine le 1/3 du smic...
        « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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        • #5
          Est-ce que le niveau du journalisme algérien est dû au salaire ou à la compétence?

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          • #6
            Tu es sûr? Ca fait à peine le 1/3 du smic...
            __________________
            C'est ce que je lis dans l'article. Je suppose qu'il s'agit de salaire de pigistes...

            Est-ce que le niveau du journalisme algérien est dû au salaire ou à la compétence?
            Le salaire et la qualité sont liés....
            de bons journalistes vont aller faire autre chose que se contenter de ce salaire de misère.

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            • #7
              Bonjour,

              Concernant le salaire indiqué, a priori c'est le salaire de journalistes et non pas de pigistes. Je vous met l'article d'el Watan qui en parle et qui a valu a cette jeune journaliste de la Tribune son licenciement.

              ==========
              Des salaires très bas

              Catastrophique », « lamentable », « très précaire », « désastreuse »… Les journalistes algériens ne lésinent pas sur les qualificatifs pour exprimer leur ras-le-bol général.


              Quand on leur demande de donner leur avis sur leur situation socioprofessionnelle, ils en parlent sans retenue et sans ménagement. Ils ne ratent aucun aspect. Et pourtant, ils continuent à souffrir en douce. Désorganisés, les professionnels des médias ne font rien pour changer leur situation. Ce n’est pas pour manque de prise de conscience, mais souvent par crainte ou par démission. Pour lever le voile sur la réalité de la presse nationale, nous avons donné la parole à quelques-uns de nos confrères. Leurs points de vue abondent tous dans le même sens. Les jeunes journalistes comme les plus anciens partagent tous le même avis. « Je dirais que la situation des journalistes algériens est lamentable », affirme d’emblée Hadjar Guennafa, 23 ans, journalistes au quotidien la Tribune des lecteurs. Bien qu’elle vienne juste d’entamer sa carrière de journaliste, cette jeune fille se dit déjà « désabusée ». Notre interlocutrice évoque en particulier les conditions de travail dans la rédaction. « Je connais au moins trois journalistes qui sont rémunérés à 4000/mois et sans qu’ils soient déclarés à la Sécurité sociale », dit-elle.

              Pour les plus expérimentés, le constat est sans appel. Pour Mohamed Mehdi, journaliste au Quotidien d’Oran, la situation des journalistes algériens est « catastrophique ». « Nous sommes devenus des remplisseurs de pages de journaux et non plus des journalistes.

              Le journaliste actuel est mesuré au nombre de signes qu’il écrit, pas à la qualité de l’information qu’il ramène. Chaque matin, il lui est demandé de produire un papier sans toutefois bénéficier des moyens qu’il faut pour le faire », déplore-t-il. Mohamed Mehdi critique, dans ce sens, certains éditeurs qui n’offrent pas les moyens élémentaires à leurs journalistes. « Je n’ai pas le droit de généraliser, mais je pense que la majeure partie des rédactions (arabophones et francophones confondues) veulent faire un New York Times avec les moyens d’un petit journal. Dépenser moins, c’est le maître mot des éditeurs », estime-t-il. Poursuivant son analyse, il souligne la haute tension dans laquelle vivent les journalistes algériens. « Avec des salaires minables, un effectif affreusement insuffisant, un manque flagrant de formation, les journalistes subissent une charge insupportable », précise-t-il. Comme lui, d’autres confrères imputent ce constat aux journalistes, aux patrons de presse et à l’Etat.

              Pour Rabah Abdellah, journaliste au Soir d’Algérie, la situation de précarité des journalistes est due en particulier à deux facteurs : « L’absence d’organisation des journalistes et la démission des autorités qui doivent imposer l’application de la loi. » Selon lui, les résultats de cette situation son connus : Les journalistes sont surexploités, sous-payés et stressés en permanence.

              C’est le même constat fait par Ali Boukhlef, journaliste au quotidien la Tribune. « Pour remédier à cette situation, les journalistes doivent s’organiser, les autorités doivent imposer l’application des lois et les entreprises de presse doivent penser à améliorer le cadre de vie de leurs employés », lance-t-il. Outre la question des salaires et les conditions de travail dans les entreprises, les journalistes algériens se plaignent également du manque de logement. Beaucoup d’entre eux passent la nuit dans des hôtels à bas prix, des hammams ou bien dans des habitations de fortune qu’ils louent en groupe et à des prix exorbitants. Soit, les professionnels de la plume ne disposent d’aucun moyen de récupération qui leur permet d’élever encore leur niveau et de mieux informer leurs lecteurs. Même le statut des journalistes, promulgué en 2008, reste lettre morte. Il n’est suivi d’aucune mesure susceptible de changer le quotidien des journalistes algériens.


              Par Madjid Makedhi

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