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Plusieurs grands noms de la finance américaine accusés de délits d'initiés

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  • Plusieurs grands noms de la finance américaine accusés de délits d'initiés

    LE MONDE | 17.10.09 | 16h14 • Mis à jour le 17.10.09 | 16h14

    A Wall Street, le Dow Jones se porte mieux, mais les scandales continuent. Un milliardaire américain d'origine sri-lankaise, gérant de fonds spéculatifs, et plusieurs dirigeants de grandes sociétés américaines, comme IBM, Intel Capital ou McKinsey, ont été arrêtés, vendredi 16 octobre, aux Etats-Unis, dans la plus grave affaire de délits d'initiés concernant des fonds spéculatifs.

    Les différentes infractions auraient permis de réaliser 20 millions de dollars (13 millions d'euros) de profits illégaux sur plusieurs années. Les enquêteurs ont expliqué avoir été autorisés à procéder à des écoutes téléphoniques pour la première fois dans une affaire de délit d'initiés à Wall Street. Celles-ci auraient commencé en novembre 2007, à la suite de la dénonciation d'un salarié du fonds, lui-même impliqué dans une transaction illicite, et qui aurait ensuite coopéré avec la justice.

    Le procureur fédéral de New York, Preet Bharara, a souligné que la justice américaine était décidée à employer vis-à-vis des financiers les mêmes outils de surveillance électronique que pour les organisations criminelles, les trafiquants de drogue et les terroristes.

    Au centre de l'affaire, Raj Rajaratnam, 52 ans, son fonds spéculatif Galleon, qui gérait 3 milliards de dollars, et deux dirigeants du hedge fund New Castle, qui fut une filiale de Bear Stearns Asset Management avant la chute de la banque d'affaires, au printemps 2008. Selon une première plainte, M. Rajaratnam aurait agi avec le directeur de la trésorerie d'Intel Capital, Rajiv Goel, et Anil Kumar, directeur chez McKinsey & Co. Les faits se seraient déroulés sur trois ans à partir de janvier 2006.

    INFORMATIONS "PRIVILÉGIÉES"

    Une seconde plainte accuse trois autres personnes, deux dirigeants de New Castle, Danielle Chiesi et Mark Kurland, et un haut dirigeant d'IBM, Robert Moffat, de délits d'initiés leur ayant permis de gagner plusieurs millions de dollars. M. Moffat est accusé d'avoir transmis une information d'initié à New Castle au sujet du fabricant de puces AMD, obtenue dans le cadre des négociations d'affaires entre IBM et cette entreprise. Il est aussi accusé d'avoir fait parvenir des renseignements sur IBM avant la publication des résultats trimestriels du groupe. Ironie du sort, IBM vend des logiciels pour aider les sociétés à prévenir les délits d'initiés.

    M. Rajaratnam aurait également bénéficié d'informations privilégiées "offertes" par un analyste de l'agence de notation Moody's à propos de Hilton, ce qui lui a permis d'acquérir 400 000 actions du groupe hôtelier juste avant l'annonce de son rachat par le fonds d'investissement Blackstone.

    Au vu des chefs d'accusation retenus, les six inculpés risquent vingt ans de prison. "Aujourd'hui, demain, la semaine prochaine, la semaine suivante, les initiés privilégiés de Wall Street qui envisagent d'enfreindre la loi devront se poser la question importante : est-ce que les gardiens de la loi sont en train d'écouter ?", a averti le procureur.

    Raj Rajaratnam, né dans une famille tamoule de Colombo, avait été placé au 236e rang des Américains les plus riches par le magazine Forbes. En septembre, il avait promis un million de dollars pour aider à la réhabilitation des anciens soldats des Tigres de libération de l'Eelam tamoul, à la suite de leur défaite en mai. Mais, vendredi, c'est menotté qu'il est apparu devant les caméras de télévision pour son arrestation.

    Pierre-Antoine Delhommais (avec Reuters et Bloomberg.)
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