Un policier a été condamné, lundi, à huit ans de prison ferme par le tribunal criminel de Blida. Le grief retenu contre lui est d’avoir tué «froidement» et à bout portant un jeune berger de 18 ans.
L’affaire remonte au 4 mars dernier à 15 h. Ce jour-là, le policier, demeurant dans la commune de Béni-Tamou, à 10 kilomètres au nord de Blida et exerçant à la Sûreté urbaine de Bologhine à Alger, se trouvait en compagnie d’une mineure de 17 ans à bord d’une voiture de marque Clio, stationnée en plein verger d’une exploitation agricole, dite Bernana, dans la commune de Béni- Tamou. Selon ses aveux, il s’est arrêté dans cet endroit discret pour permettre à sa compagne de faire ses besoins.
Soudain, toujours selon ses propos, il fut assailli par quatre jeunes bergers armés de bâtons qui ont ouvert la portière droite du véhicule et tenté d’enlever la fille. A ce moment, le policier en civil s’adresse à l’un des «agresseurs» et lui dit : «Tu ne m’as pas reconnu ?». Quelques instants plus tard, un coup de feu fut entendu. Les trois autres bergers prenaient la fuite avant d’entendre le bruit de démarrage en trombe de la voiture. A leur retour sur les lieux, ils découvrirent le corps sans vie de leur ami. Il a reçu une balle au niveau de l’arcade de l’œil gauche.
Selon le rapport de l’expertise médicale, la victime A. Azzeddine est morte sur le coup. Le prévenu a tenté d’expliquer au juge qu’il avait agi en légitime défense après avoir reçu un coup de bâton au ventre et surtout lorsque, selon ses dires, la victime s’est jetée sur lui pour subtiliser son arme. «Mais aucune trace de violence sur ton corps prouvant ton agression n’a été signalée dans le rapport médical», lui assène le juge. Il poursuivra : «La victime est très jeune et ne mesurait qu’1 m 62. Tu pouvais facilement la maîtriser ou, au pire des cas, tirer sur les jambes. Pourquoi as-tu visé la tête ?». Une question qui fera dire au prévenu qu’il avait paniqué.
Son forfait accompli, celui-ci déposa la fille mineure à la cité Ben- Boulaïd à Blida et va chez son ami Kamel, un autre policier qui habite à Bouarfa (Blida). Il lui restitua la Clio, car elle lui appartenait. Après lui avoir raconté ses déboires, il lui demanda de lui prêter 3 balles afin de compenser le manque accusé dans son chargeur et de laver la voiture de la boue. Ce à quoi son ami s’exécuta. Toutefois, à aucun moment, les deux compères n’allèrent informer leur hiérarchie du crime jusqu’à ce qu’ils furent arrêtés. L’avocat de la partie civile, Me Aïchouche Mohamed, considère, à l’issue de sa plaidoirie, que c’est une grave affaire d’autant que le jeune berger fut «froidement» abattu par un représentant de la République algérienne. «Il est dommage de voir un policier de cet acabit ternir l’image de la Sûreté nationale en débauchant d’abord une mineure avant de perpétrer son crime», tonnera-t-il.
Le procureur général, M. Boukhatem Mohamed, demande la prison à perpétuité à l’encontre du policier et cinq ans de prison ferme contre son ami, pour non-dénonciation de crime.
Mais, avant, il dira qu’il aurait souhaité entendre le prévenu dire au juge qu’il avait regretté son acte et qu’il demande pardon.
«Même pas une larme soit-elle n’avait été constatée, tout au long du procès, sur les joues de l’accusé», regretta-t-il.
La défense, représentée par Me Omar Boutarek, a axé sa plaidoirie sur le fait que si son client n’avait pas agi de la sorte, ses «agresseurs» lui auraient pris son arme. «Avant qu’il n’utilise son arme, mon client était en position de victime et en principe, le parquet général aurait dû poursuivre les bergers pour association de malfaiteurs, ce qui n’est pas le cas puisqu’ils sont cités comme témoins».
A noter que l’ami du policier a été condamné à 18 mois de prison avec sursis.
Par Le Soir
L’affaire remonte au 4 mars dernier à 15 h. Ce jour-là, le policier, demeurant dans la commune de Béni-Tamou, à 10 kilomètres au nord de Blida et exerçant à la Sûreté urbaine de Bologhine à Alger, se trouvait en compagnie d’une mineure de 17 ans à bord d’une voiture de marque Clio, stationnée en plein verger d’une exploitation agricole, dite Bernana, dans la commune de Béni- Tamou. Selon ses aveux, il s’est arrêté dans cet endroit discret pour permettre à sa compagne de faire ses besoins.
Soudain, toujours selon ses propos, il fut assailli par quatre jeunes bergers armés de bâtons qui ont ouvert la portière droite du véhicule et tenté d’enlever la fille. A ce moment, le policier en civil s’adresse à l’un des «agresseurs» et lui dit : «Tu ne m’as pas reconnu ?». Quelques instants plus tard, un coup de feu fut entendu. Les trois autres bergers prenaient la fuite avant d’entendre le bruit de démarrage en trombe de la voiture. A leur retour sur les lieux, ils découvrirent le corps sans vie de leur ami. Il a reçu une balle au niveau de l’arcade de l’œil gauche.
Selon le rapport de l’expertise médicale, la victime A. Azzeddine est morte sur le coup. Le prévenu a tenté d’expliquer au juge qu’il avait agi en légitime défense après avoir reçu un coup de bâton au ventre et surtout lorsque, selon ses dires, la victime s’est jetée sur lui pour subtiliser son arme. «Mais aucune trace de violence sur ton corps prouvant ton agression n’a été signalée dans le rapport médical», lui assène le juge. Il poursuivra : «La victime est très jeune et ne mesurait qu’1 m 62. Tu pouvais facilement la maîtriser ou, au pire des cas, tirer sur les jambes. Pourquoi as-tu visé la tête ?». Une question qui fera dire au prévenu qu’il avait paniqué.
Son forfait accompli, celui-ci déposa la fille mineure à la cité Ben- Boulaïd à Blida et va chez son ami Kamel, un autre policier qui habite à Bouarfa (Blida). Il lui restitua la Clio, car elle lui appartenait. Après lui avoir raconté ses déboires, il lui demanda de lui prêter 3 balles afin de compenser le manque accusé dans son chargeur et de laver la voiture de la boue. Ce à quoi son ami s’exécuta. Toutefois, à aucun moment, les deux compères n’allèrent informer leur hiérarchie du crime jusqu’à ce qu’ils furent arrêtés. L’avocat de la partie civile, Me Aïchouche Mohamed, considère, à l’issue de sa plaidoirie, que c’est une grave affaire d’autant que le jeune berger fut «froidement» abattu par un représentant de la République algérienne. «Il est dommage de voir un policier de cet acabit ternir l’image de la Sûreté nationale en débauchant d’abord une mineure avant de perpétrer son crime», tonnera-t-il.
Le procureur général, M. Boukhatem Mohamed, demande la prison à perpétuité à l’encontre du policier et cinq ans de prison ferme contre son ami, pour non-dénonciation de crime.
Mais, avant, il dira qu’il aurait souhaité entendre le prévenu dire au juge qu’il avait regretté son acte et qu’il demande pardon.
«Même pas une larme soit-elle n’avait été constatée, tout au long du procès, sur les joues de l’accusé», regretta-t-il.
La défense, représentée par Me Omar Boutarek, a axé sa plaidoirie sur le fait que si son client n’avait pas agi de la sorte, ses «agresseurs» lui auraient pris son arme. «Avant qu’il n’utilise son arme, mon client était en position de victime et en principe, le parquet général aurait dû poursuivre les bergers pour association de malfaiteurs, ce qui n’est pas le cas puisqu’ils sont cités comme témoins».
A noter que l’ami du policier a été condamné à 18 mois de prison avec sursis.
Par Le Soir
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