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Le jour où ma soeur à retiré son voile...

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  • Le jour où ma soeur à retiré son voile...

    As Salaâm Wahleikoum...

    Mai 2006

    Lundi matin, 8h40. Je suis en retard, comme d'habitude. A chaque fois, je retarde le plus possible le moment de sortir, de prendre la route à contrecoeur pour cet endroit le lycée. Je ne veux pas y aller.

    8h52.. Je continue ma marche en silence. Un coup d'oeil machinal, de temps en temps, vers ma montre ou mon portable. J'y arrive, inévitablement.... Mais je ne veux pas y aller ! Et pourtant, je suis tout près du lycée à présent.

    Je m'arrête un instant. Pourquoi ne pas faire demi-tour, cette fois ? Pourquoi ne pas revenir sur mes pas ? La même question, je me la pose toujours, au terme de ma route.

    Je ne veux pas y aller. Je regarde ma montre. 8h55. La cloche va bientôt sonner là-bas. Le cours va commencer. J'ai déjà tellement de retards à mon actif... Je regarde autour de moi. Ces passants, voient-ils sur mon visage toute la détresse que je ressens ? Ce jeune homme, cette vieille femme, voient-ils dans mes yeux tout mon malaise, toute mon angoisse ? Lentement, je décroche mon sac, ouvre une poche. Lentement, ma main se tend et frôle ma tête, des deux côtés, décroche, une, deux petites choses, les range soigneusement. Je ne veux pas le faire !

    Mais je le fais tout de même, et un voile tombe de ma tête et ondule avec le vent, je le plie et le range dans mon sac. Un sentiment de honte, de culpabilité, un sentiment cuisant d'injustice ! Je ne veux pas y aller ! Et pourtant, pourtant, pourtant j'y vais quand même, et je passe bientôt la porte du lycée...


    Mardi 15 août 2006, journal de vacances

    Dans 15 jours, c'est l'école. Ma gorge se noue rien que d'y penser. Ces couloirs que je déteste, ces visages si hostiles, et les heures lentes, et les minutes lourdes, et compter les jours... tout va recommencer, la détestable routine va reprendre et je n'en peux plus.

    Presque deux mois coupée de ce courant continu de souffrance, mais ce n'est pas assez, j'en ai accumulé pour longtemps je crois. Trop de douleur, crois-moi... mais comment la raconter ?... Comment raconter les journées noires, les heures à l'infirmerie à pleurer, dans l'air stagnant et la solitude lourde ...

    Comment expliquer ce qu'est la souffrance de ne pas être soi-même, d'être contraint à se défaire tous les jours d'une partie de soi, pour acquérir simplement son droit... comment expliquer ce que c'est que d'être quelqu'un d'autre qu'on est pas, de huit heures du matin à six heures du soir, comment dire à celui qui ne sait pas, que ça fait mal, que je ne suis pas moi lorsqu'on me contraint à ça... Que ça se vit mal... Comment dessiner ce que je ressens ? Une haine, une douleur continue et l'amertume, voilà ce que représente pour moi ce qui pour d'autres est si banal, le lycée. Pour chaque larme que j'y ai versé, chaque insulte que j'y ai entendu, et chaque fois où j'ai eu envie de fuir de cette prison... pour chaque instant que j'y ai passé contre mon gré...

    Et on me dit que je dois y retourner dans deux semaines. Comment ne pas avoir peur alors ? J'ai peur, malgré moi et malgré tout ce qu' on pourra me dire, j'appréhende chaque instant de cette nouvelle année. Je n'ai pas peur de l'inconnu ou du nouveau, j'ai peur de ce que, au contraire, je ne connais que trop bien : l'horrible routine du lycée. Il 'y aura rien de nouveau pour moi dans cette nouvelle année. Voilà de quoi j'ai peur, en fait.

    Je redoute chacune des secondes que je vais passer là-bas, les mêmes moments pénibles qui vont se répéter, pour une année encore, ma dernière année.




    Apparemment les droits ne sont pas les même pour TOUS.... Quand la liberté chez l'une est interdiction chez l'autre..


    écrit par une la sœur spirituelle.
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

  • #2
    L’Article complet avec le titre original : « Le témoignage d’une élève qui a retiré son voile »

    http://oumma . com/Le-temoignage-d-une-eleve-qui-a

    Supprimer les espaces pour voir le lien.

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    • #3
      Cette jeune fille avait d'autres solutions, si elle tenait à garder son voile il lui suffisait d'aller dans une autre école ou de faire des cours par correspondance. Si elle est si mal ses études en pâtiront et elle aurait du chercher une autre solution plutôt que de s'obliger à aller dans un lycée qui ne lui convenait pas. A quoi sert de se compliquer la vie quant il existe des solutions ?
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        bon comme c'est pas la concerné elle meme qui poste ca ...on va discuter de quoi....aygher se contente de faire le coursier entre forum et c'est pas lui qui va assurer l'animation ...donc a jeter aux oubliette de FA ...

        aygher soit un peu plus orginal ...allez un effort

        PS...si ce texte devait etre une redaction je lui met un 18/20 trop bien ecrit ...pour le fond ...elle n'est pas la

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        • #5
          Je pense que dans des société sécularisées comme en France, tous les croyants ont des difficultés pour afficher leur croyance. Croyez moi, les français acceptent plus le fait qu'un français soit musulman qu'un français soit chrétien. Etre chrétien en France c'est être ringard, perso, je n'ose jamais parler de ma religion a un français qui n'est pas chrétien et je n'affiche jamais ma religion en public


          Ceci dit, la spiritualité ne se limite pas au comment on s'habiller (bien sûr le croyant doit rester pudique), la spiritualité c'est dans le cœur, c'est dans le regard qu'on porte aux autres ou l'amour doit transparaître pas la haine, c'est comme cela que le croyant peut afficher sa croyance et ça personne ne peut nous empêcher de le faire


          Je signale quand même, que les écoles catholiques (et peut-être même protestante que je ne connais pas bien) acceptent ces filles voilées et donc je les encourage a s'inscrire si vraiment elles tiennent a leurs études et a leur voile, en attendant que les musulmans s'organisent et construisent assez d'écoles confessionnelles musulmanes pour leurs enfants

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          • #6
            Comment expliquer ce qu'est la souffrance de ne pas être soi-même, d'être contraint à se défaire tous les jours d'une partie de soi, pour acquérir simplement son droit... comment expliquer ce que c'est que d'être quelqu'un d'autre qu'on est pas, de huit heures du matin à six heures du soir,
            quel calvaire! Remarque ça pourrait être celui d'une lycéenne iranienne, saoudienne, afghane ou soudanaise, qui doit se voiler malgré elle, ces mots sont si appropriés
            que de maux entre voilage et dévoilage

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            • #7
              je suis d'accord OKO l'habille n'est pas important au point de vivre un mal-être pareil. Sa foi doit l'emporter sur sa peine et elle doit se dire qu'après tout cette obligation d'enlever son voile est aussi la volonté divine puisqu'elle est impuissante face aux lois d'une démocratie. Le mieux serait qu'elle vive dans un autre pays dont la religion première est l'Islam, mais c'est toute une autre destinée pour elle et seul Dieu peut en décider.
              Je compatie à sa douleur et je lui souhaite bon courage si elle nous lit.
              "la réalité est à la fois multiple et une, et dans sa division elle est toujours rassemblée" Platon.

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              • #8
                c'est vrai RICA je suis de ton avis.
                "la réalité est à la fois multiple et une, et dans sa division elle est toujours rassemblée" Platon.

                Commentaire


                • #9
                  Quel calvaire! Remarque ça pourrait être celui d'une lycéenne iranienne, saoudienne, afghane ou soudanaise, qui doit se voiler malgré elle, ces mots sont si appropriés
                  que de maux entre voilage et dévoilage

                  Au contraire, je crois que dans l’article la fille se plaint de la loi française qui l’oblige à enlever son voile.




                  -------------

                  Mardi 22 août

                  On a conditionné l’accès à un droit fondamental. On a créé des normes, une loi non fondée définissant le type standard à respecter scrupuleusement pour pouvoir passer le Filtre.

                  De quel droit peut-on mettre des conditions pour l’accès à un droit aussi sacré que l’instruction ? Dois-je donc plaire à tous dans mes idées, mon look, mon sexe et ma religion pour avoir le droit de parler, de marcher, de respirer, ou d’acheter une maison, ou de conduire une voiture ?
                  Au nom de quoi prive-t-on des jeunes filles de leur droit à l’instruction, à l’école ?Au nom de la laïcité ? Mais la laïcité c’est la transparence dans la religion. Où est donc la transparence dans la discrimination dont nous sommes victimes ?
                  Ce n’est pas par communautarisme que j’aimerai tant compter parmi les élèves de ce lycée musulman que nous visitions ce jour là. Ce n’est pas parce que c’est un établissement musulman et que je suis musulmane que je m’y sentirai si bien.
                  Je m’y sentirai bien car je suis un être humain qui tend naturellement vers la liberté. J’aime être libre, j’aime être moi-même. La liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres, dit-on. Mais en quoi est-ce que je dérange les autres, au juste ?
                  Je porte le voile parce que je l’ai choisi. Pas pour mes parents ni ma famille. Encore moins pour faire comme les autres (ridicule !). A ceux qui pensent que je subis des pressions qui sont la cause de ce choix, je dis : si c’était cela, n’aurais-je pas été heureuse de la splendide aubaine que vous m’offrez en m’obligeant à l’enlever du matin au soir pour aller à l’école ? A ceux qui me croyaient effectivement heureuse, je vous informe que les larmes, les pleurs, le mal-être continu, les crises de sanglots en plein cours de maths, (j’en passe et des meilleures), tous ces symptômes ne s’apparentent pas ordinairement aux sentiments de bonheur et de soulagement.
                  A ceux qui ont cru la rumeur qui a circulé pendant toutes ces années de ma scolarité dans mon cher établissement, comme quoi mon père me paye pour que je porte le voile (comme quoi l’imagination de l’homme n’a pas de limites, quand il s’y met), je dis que je n’ai pas encore reçu un seul €uro de mon prétendu salaire, et que mes chers parents ont donc des années de retards que je devrais aller réclamer (sic).

                  En quoi je dérange les autres en portant le voile ? Je n’oblige personne à le porter, moi, c’est une question purement personnelle, c’est mon propre rapport à mon corps, qui découle de toute une démarche éducative, philosophique, idéologique, religieuse, et qui a abouti à la personne unique qui est moi. Personne n’est comme moi et je ne suis comme personne.
                  Je trouve totalement injuste, et nous sommes sûrement d’accord là-dessus, d’obliger une jeune fille, au nom de quoi que ce soit, à porter le voile. Alors pourquoi trouvez-vous juste de m’obliger à l’enlever ?
                  La Liberté

                  Pourquoi cet article ?

                  Ces dernières années, on a beaucoup entendu parler de l’affaire du voile dans nos médias.A la télé, la radio, les journaux, dans les débats publics et privés, chacun se plaisait à philosopher sur les causes et les conséquences, le sens caché des choses, et émettre les propositions les plus farfelues.Les professeurs, les écrivains, les étudiantes, les retraités, les religieux laïques (le sens de ce groupe nominal m’a toujours semblé un mystère), les responsables associatifs, etc, etc, tous se sont dévoués pour donner leur précieux avis dans ce débat qui a tant déchaîné les passions.

                  En fait, à bien y penser, dans cette affaire qui nous concerne, tout le monde s’est exprimé, sauf nous. En effet, je n’ai vu aucune fois, dans aucun débat, la parole donnée à une jeune fille qui porte le voile et qui serait venue s’expliquer, se défendre, se justifier (c’est qu’elle serait sûrement en position d’accusée…) ou simplement débattre.

                  Les premiers témoignages ont commencé après l’application de la fameuse loi, et tous ces témoignages dénonçaient exclusivement la souffrance des jeunes filles qui ont dû quitter l’école, suite à l’application de cette loi bénie.
                  Mais personne n’a parlé de celles qui l’enlèvent tous les jours. Petit à petit, c’est devenu un tabou, une honte d’avouer qu’on enlève le voile pour aller au lycée. Petit à petit, la souffrance sans cesse refoulée a fait naître un malaise, et bientôt un sentiment de culpabilité qui s’est installé, grandissant avec les jours et avec la souffrance, comme petit à petit se répand le venin, causant toujours plus de dégâts, en coulisse, lentement.

                  Cet article est pour les centaines de jeunes filles qui souffrent au quotidien, que personne n’entend, que personne ne comprend, qui se sentent mises sur le banc et pointées du doigt. Pour toutes celles qui ont si mal vécu ce sacrifice, qui se sont senties déchirées pendant des années.
                  Ce témoignage je l’écris dans l’espoir que peut-être, on les comprenne. Je l’écris aussi pour moi, car ça me soulage d’expliquer cette souffrance que mon entourage n’a jamais compris, qu’il a même souvent méprisée. J’écris cet article aujourd’hui pour m’aider à moins souffrir. Pour me convaincre moi-même, avant de convaincre les autres, que je n’ai pas à avoir honte de quoi que ce soit, que c’est eux, qui devraient avoir honte. Que je ne fais aucun mal, mais que l’on me fait du mal. Que je n’ai pas eu le choix.

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                  • #10
                    sako

                    Au contraire, je crois que dans l’article la fille se plaint de la loi française qui l’oblige à enlever son voile.
                    heu c'est bien ce que j'ai compris, j'ai juste fait une comparaison, il y a des filles qui sont obligées de "s'habiller" d'une façon qui ne leurs correspondent pas dans un cas comme dans un autre

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                    • #11
                      Comme quoi, il ne faut jamais répondre avec précipitation…j’ai mal lu…ca m’apprendra !!
                      Et pourtant tout était résumé dans ce passage : « que de maux entre voilage et dévoilage ».

                      Thanks.

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