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Au coeur de l'enfer de Diar Echams à Alger

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  • Au coeur de l'enfer de Diar Echams à Alger

    Ci-dessous, un reportage (texte et photos) du journaliste Lamine Chikhi pour Reuters sur les origines des émeutes qui ont secoué le quartier de Diar Echams à Alger.

    Un homme de 66 ans qui vit dans un F1 avec sa large famille de 11 personnes, a affirmé qu'il a dû transformer son balcon en "chambre à coucher" pour son fils de 42 ans et son épouse. En l'absence d'espace d'intimité, le fils a avoué qu'à chaque fois qu'il veut avoir des rapports sexuels avec son épouse, il est obligé de louer une chambre pour quelques heures dans un hôtel.

    Algeria riots reveal anger of a generation
    To Mohamed Kherfallah, the young men in his neighbourhood who hurled rocks and petrol bombs at police in the Algerian capital this week are performing a service for their community.

    Kherfallah, like his neighbours, is fed up of waiting for the government to re-house him. "It's always a nightmare here," the 66-year-old said as he stood in the tiny one-room flat he shares with 11 members of this extended family.

    The Diar Echams district where he lives erupted this week into rioting over poor housing and unemployment. Police used tear gas and water cannon in failed attempts to disperse the rioters and several officers were injured.

    The worst public disorder in the capital in several years, it highlighted a deep problem: the anger and frustration felt by millions of poor people in this energy producing country at a government they believe has let them down.

    "The youth achieved what we could not achieve through peaceful means. They are listening to us because the youngsters made lot of noise," Kherfallah said.

    The unrest is unlikely to threaten the government because opposition parties are weak and the state has a vast security apparatus to contain civil disorder.

    But the frustration is growing, analysts say, widening the gulf between the government and the young, urban poor in a country that provides 20 percent of Europe's gas imports and is still emerging from a conflict with Islamist militants.

    "Unrest is now routine in Algeria," said Nacer Jabi, a sociologist who teaches at Algiers University. "It is becoming a national sport simply because people see no improvement in their daily living conditions."

    OVER-CROWDING

    In the slums of Diar Echams -- Arabic for "houses of the sun" -- it is clear why the residents are angry.

    The area is made up of apartment blocks built during French colonial rule in the 1950s, and next to them a shanty-town of crudely-built shacks.

    Local people said there were 1,500 apartments for a community of about 25,000 people.

    Because of the shortage of space, Kherfallah converted the balcony of his apartment into a bedroom for his 41-year-old son, Ahmed, and his daughter-in-law.

    He said the son, Ahmed, was depressed. "When I want to have sex with my wife, I need to rent a room for a couple of hours in a hotel," Ahmed said.

    In another apartment, 52-year-old Said Souakri told Reuters his three children were ill because of the unhealthy living conditions. "I am always afraid that a rat will eat my two-year-old boy," said his wife.

    In the slum, groups of bearded men in long robes -- the customary dress of followers of the ultra-conservative Salafist branch of Islam -- could be seen in the background, keeping their distance from reporters.

    Islamists have influence within local communities in Algeria, though they have been keeping a low public profile since a conflict broke out in the early 1990s between armed militants and security forces.

    That conflict killed 200,000 people, according to some independent estimates. The violence has subsided in the past few years, but a hard-core of insurgents linked to al Qaeda still carries out sporadic attacks.

    FRUSTRATED GENERATION

    The conditions for people living in Diar Echams are repeated throughout Algeria, Africa's second-largest country by area and home to 35 million people.

    Though unrest in the capital is rare, there are periodic riots in other cities and towns.

    On Wednesday, hundreds of angry unemployed men protested in the eastern city of Annaba calling on the authorities for jobs, local media reported.

    Last week, security forces used tear gas to clear 300 protesters blocking roads in the city of Biskra, about 500 km (310 miles) south of Algiers, according to media reports.

    "A generation of Algerians is growing up frustrated, unable to find jobs (and) affordable housing, which is leading to social pressures as, for example, young people are unable to get married," a diplomat told Reuters.

    "I do not see this as an immediate threat to the government," he said. "But it does highlight growing popular dissatisfaction with the government, which is only likely to increase."

    President Abdelaziz Bouteflika, re-elected to a third term in April with 90.24 percent of the vote, has said improving housing conditions and creating jobs is a national priority.

    He has pledged to spend $150 billion on infrastructure and modernising the economy in the next five years. That includes building 1 million new housing units by 2014.

    However, critics of the government say the investment will not translate fast enough into jobs and housing because of red tape and bureaucratic inefficiency, and a Socialist-style economy that they say hinders private investment.

    source : Reuters








  • #2
    Diar Echems, l’enfer au cœur d’Alger

    Diar Echems, l’enfer au cœur d’Alger

    Des « damnés de la terre », il en existe encore en Algérie de 2009. Non loin du siège de la présidence de la République et à quelques kilomètres seulement des quartiers huppés de la capitale (le Golf et Hydra), près de 40 000 citoyens algériens sont nés et vivent encore dans la misère.

    Ils ne voient pas la lueur du soleil et ils rêvent toujours d’un avenir meilleur qui tarde à se profiler à l’horizon. Il s’agit des habitants de la cité Diar Echems, dont le nom, qui veut dire en français « les maisons du soleil », ne reflète aucunement la situation dans laquelle 1500 familles y habitent. Aujourd’hui, la cité est devenue célèbre. Non pas par la haute qualité de vie de ses résidents, mais parce qu’elle est sortie de l’anonymat suite aux violentes émeutes qui ont éclaté, lundi et mardi derniers, dans le quartier.

    Des événements qui ont fait la une de la presse nationale et des chaînes de télévision étrangères. Le voile est levé sur la situation d’une partie de la population algéroise.


    Pour connaître les raisons d’une révolte subite et violente, nous sommes allés à la rencontre des jeunes qui ont donné, deux jours durant, du fil à retordre à la police antiémeute. Voyage à l’intérieur d’une véritable favela algérienne…Hier, mercredi 21 octobre 2009, il était environ 10h30, quand nous sommes arrivés sur place. Et notre surprise fut grande. Ces hauts immeubles que l’on voit de loin ne sont en réalité que des carcasses qui cachent, tant bien que mal, la misère de centaines de familles.

    Adossés aux murs, des dizaines de jeunes et de vieux semblaient attendre des visites. En voyant notre véhicule, ils viennent en courant. « Vous êtes de quel journal ? », nous apostrophe l’un d’eux. En apprenant notre identité, ils se montrent accueillants. « Bienvenus aux HLM (Habitants des Logements Misérables) ! », nous lance Belaïd, fonctionnaire. Accompagné d’un groupe de jeunes et d’hommes d’un certain âge, il se présente comme le représentant des habitants de la cité. Mais c’est le plus vieux du groupe qui prend la parole pour nous résumer le fond du problème. « Cette cité a été construite par la France en 1958 et elle était réservée, à l’époque, aux "indigènes" (les citoyens algériens, ndlr). L’appartement le plus vaste dans ces bâtiments a une superficie de 27 m2. Même les prisonniers d’El Harrach ont droit à 4 m2 chacun. Nous, nous dormons à 11 ou 12 personnes dans une seule pièce de 27 m2. Aucun d’entre nous n’a droit aux 4 m2 dont disposent les prisonniers », déplore notre interlocuteur.

    Selon lui, les habitants « ne demandent qu’un droit légitime : avoir un logement décent. » « Nous ne pouvons plus patienter. 50 ans dans une seule pièce, c’est trop », déclare un autre membre du collectif en question.

    « Nous ne sommes pas des voyous »

    Les personnes interrogées accusent le maire de la commune d’El Madania d’être à l’origine des derniers événements. « Non seulement il a octroyé des logements à trois femmes célibataires et étrangères à la cité, mais il ne nous a accordé aucun respect. Quand il est venu ici négocier avec nous, il était ivre. C’est lui qui est à l’origine de ces événements », disent-ils. Selon eux, les jeunes révoltés ne sont pas des voyous. « C’est toute la cité qui est révoltée. Nos jeunes ne sont pas des voyous et les déclarations du maire ne sont pas vraies », rectifient-ils. En donnant leur version des faits, les représentants de la cité nous invitent à visiter leurs immeubles de l’intérieur. Première halte, une cage d’escalier. Servant de cave pour les ordures, cette dernière est actuellement un abri pour la famille Belhadj.

    Le père, la mère et les trois filles qui composent cette famille ne voient jamais le jour se lever. « J’ai aménagé le peu d’espace qui existe dans cette cave en chambre à coucher et en cuisine. Je ne dispose même pas de toilettes. De plus, l’humidité nous menace quotidiennement », déclare ce père de famille. Comme lui, de nombreux jeunes ont dû exploiter d’autres cages d’escalier et des couloirs des bâtiments pour pouvoir s’y abriter, eux et les membres de leurs familles. Les plus chanceux d’entre eux logent dans des F1 ou F2 très étroits. Mais, ce n’est pas le paradis. C’est plutôt l’enfer.

    Des familles composées de 12 à 14 membres s’entassent dans une seule pièce. En effet, les grands-pères, les grands-mères, les fils, les brus et les enfants se débrouillent comme ils peuvent pour dormir. Ici, l’intimité est inexistante. « Nous dormons à tour de rôle. Les jeunes, eux, passent la nuit à la belle étoile en attendant le lever du jour pour prendre place dans un coin de la maison », précise un membre de la famille Amrani. Khadraoui Toufik et son frère, tous les deux mariés, partagent une chambre et un balcon. « Moi, j’occupe le balcon avec ma femme et mon enfant et j’ai cédé la chambre à mon frère. Parfois, je me sens gêné quand je rentre à la maison le soir », affirme-t-il. Dans cette cité, il y a également des personnes âgées et très malades.

    Les femmes occupent les balcons et les hommes les couloirs

    Certains d’entre elles sont d’anciens moudjahidine. C’est le cas de M. Chrarek, un vieil aveugle, que nous avons trouvé alité. « Ce n’est pas une vie ! », tonne une de ses filles qui dénonce la mauvaise prise en charge de son père. Alors, pour fuir l’étroitesse des logements, certains jeunes mariés ont décidé de quitter la maison familiale. Pas pour aller ailleurs, mais pour habiter un taudis qu’ils ont construit au pied des bâtiments. « Où est notre droit ? Nous n’avons rien eu des richesses nationales. D’où notre révolte.

    A travers cette protestation, nous voulons interpeller les hautes autorités du pays », estime Dris Abderrahmane. Les habitants de Diar Echems reviennent à cette occasion sur les émeutes de la veille. Ils se plaignent de la brutalité des forces antiémeute à leur égard. « Des dizaines de bombes lacrymogènes périmées ont été balancées même à l’intérieur des maisons. Nos enfants et les personnes malades ont failli mourir asphyxiés », déplorent-ils en montrant les douilles de ces engins. Cette situation démasque les discours et les chiffres officiels sur la prise en charge des citoyens et le nombre de logements construits. Pourquoi a-t-on entretenu un tel bourbier ?

    El Watan
    Par Madjid Makedhi

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    • #3





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      • #4
        Aujourd’hui, la cité est devenue célèbre. Non pas par la haute qualité de vie de ses résidents, mais parce qu’elle est sortie de l’anonymat suite aux violentes émeutes qui ont éclaté, lundi et mardi derniers, dans le quartier.
        Ébruiter ( mais sans dégats ).... Pour ne pas être oublié à jamais .

        - dans notre temps , c est ce qu il faut pour avoir une décision favorable et définitive ..
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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        • #5
          Et oui, l'Algérie... le pays où les corrompus vivent en paix, le pays qui ne fait rien pour son peuple, le pays où se fout de son peuple !
          La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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          • #6
            Qu'a été la réponse du pouvoir? Quelque chose sera fait pour répondre aux revendications des manifestants? Ou on les a envoyé se faire voir chez les grecs?
            La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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            • #7
              11 dans un F1 depuis le temps qu il fait des gamins il comptait sans doute sur la providence pour les loger
              « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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              • #8
                les gens crévent de faim, souffrent la misére pendant que les gros porcs du pouvoir continuent a s engraisser.......ça me donne la gerbe!!!!!!!!!!!

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                • #9
                  Un peu de respect!

                  Envoyé par bledard
                  11 dans un F1 depuis le temps qu il fait des gamins il comptait sans doute sur la providence pour les loger
                  non bledard, en plus des fratries il ya les neveux.
                  Sur la photo envoyée par nassim, le monsieur qui tient un document, habitait au 5è avec plusieurs frères, il occupe depuis la cave sous l'escalier de la cage d'entrée, le froid et l'humidité l'ont transformé. Si tu visionnes le document d'eljazeera tu pourras observer que toutes ces personnes perdent leurs dents, c'est parce qu'ils ne disposent pas de commodités pour entretenir leurs corps et mangent mal.
                  Il faut de la Rahma pour ces gens!

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                  • #10
                    Allah I3aounhoum. La vie est tellement difficile pour nos pauvres. C'est triste de voir ça dans nos pays.
                    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                    • #11
                      Bledard

                      11 dans un F1 depuis le temps qu il fait des gamins il comptait sans doute sur la providence pour les loger
                      Simplement sur les belles promesses de l'état qui a promis des merveilles mais dont ils n'ont jamais vu la couleur.
                      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                      • #12
                        bien sur zouinoche, et l'etat aussi a demandé à ce père de "marier" ses fils dans cet F1. Comme ça il auront douze apparts. gratuits.
                        « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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                        • #13
                          Simplement sur les belles promesses de l'état qui a promis des merveilles mais dont ils n'ont jamais vu la couleur.
                          C’est certain, l’etat a une responsabilite dans la situation que vivent ces gens. L’etat doit developper une politique pour permettre au gent d’avoir leurs logements, il doit peu etre faire impliquer les banques, les entrepreneurs, les entreprises publiques…Au meme temps construire des logements avec l’argent des contribuables ou des exportations et les faire distribuer a la population n’est ni le role ni le devoir de l’etat. Dans quel pays au monde l’etat construit des habitations pour les distribuer gratuitement a sa population.

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                          • #14
                            Au meme temps construire des logements avec l’argent des contribuables ou des exportations et les faire distribuer a la population n’est ni le role ni le devoir de l’etat. Dans quel pays au monde l’etat construit des habitations pour les distribuer gratuitement a sa population.
                            Il y a toujours des solutions pour les moins nantis. Les HLM, les logements sociaux,... les exemples ne manquent pas en occident pourtant très libéral.
                            Dans toute subvention, il y a corruption, c'est connu.
                            Permettre à accéder à la propriété sans gros effort est la plus grosse bêtise.
                            Mais quoi faire quand le simple citoyen n'a pas de travail, n'arrive pas à joindre les deux bouts, survit en quelque sorte !
                            C'est à l'état qu'incombe la tache de trouver des solutions et de loger ses citoyens.
                            Sans donner des logements, les municipalités peuvent les louer à prix modique, comme ça se fait partout à travers le monde.
                            وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                            • #15
                              Si au moins, ces pauvres gens trouveraient du travail bien payé, ils pourraient faire un bras d'honneur à l'État.
                              Dernière modification par zek, 23 octobre 2009, 16h24.
                              Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

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