Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Nos ancêtres les Aurassi

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Nos ancêtres les Aurassi

    Nos ancêtres les Aurassi : Époque Vandales et Byzantine.

    Vandales 435 / 533

    Sur ces entrefaites, c'est-à-dire la révolte sociale (les Circoncellions), la révolte religieuse (les donatiste) et autonomie de nombreuses régions, vient se greffer l'invasion vandale en 435 qui va porter le coup fatal à la présence romaine en Afrique du Nord.

    Mais, tant que les Vandales s'attaqueront à l'Eglise officielle romaine et à la présence romaine, les Chaouis ne bougeront pas et ne lèveront pas le petit doigt. Aussi le jour où les Vandales prétendirent imposer leur domination à l'Aurès, ils trouveront face à eux une révolte généralisée qui durera de 477 à 484 (sept ans) et qui s'achèvera par leur élimination de notre pays et la libération des villes de Baghaï, Khenchela, Meskiana, Tebessa...


    Byzantins 533 / 647

    Après être parvenus, grâce à l'aide des Numides, à chasser les Vandales, les Byzantins se retournèrent contre les Aurès. Solomon, général grec, après avoir vaincu Cutzinas, chef des Numides de Byzacène (Tunisie centrale, vers Kairouan) et s'en être fait son allié, se retourna contre Iabdas, roi de l'Aurès oriental.

    Un mot sur les Byzantins : les Byzantins, sont originaires de Grèce qui, après la déchéance de Rome, vont " succéder " à l'empire romain en Afrique. Cependant moins bien organisés politiquement et militairement, ils ne s'imposeront jamais en Afrique du Nord et ne laisseront que peu de traces : ils seront souvent assimiler à des Romains dans l'esprit de la population locale qui ne voit dans tous ça que des " Roums ".

    Ainsi très au fait des rivalités et querelles locales, Solomon ne s'engagea contre l'Aurès qu'en ayant au préalable obtenu la neutralité de Masuna, roi de la Maurétanie sétifienne (les Kutamas actuels) et d'Ortaïas, roi de l'Aurès occidental. Parvenu près de Baghaï, il campa ses troupes dans une vaste plaine. Iabdas, plutôt que de le combattre, préféra noyer son camp en ouvrant les digues de barrages situés vers Khenchela. Solomon, vaincu, dut s'en retourner à Carthage en 535.

    En parlant de digues, il faut évoquer la dernière fois tous les ouvrages hydrauliques entrepris par nos ancêtres pour garder l'eau, la conduire, l'entretenir pour éviter l'érosion, etc. Tous ces travaux de grande envergure nécessitaient moyens humains et financiers mais également volonté délibérée et collective pour des œuvres d'une telle ampleur. Hélas tous ces travaux seront abandonnés puis réduits à néant à partir du XIè siècle avec l'arrivée des Arabes Hilaliens, réduisant nos montagnes à des sierras mexicaines.

    En 539, Solomon entreprend une seconde campagne contre l'Aurès. Il campa au bord de la rivière Abigas, Amigas selon d'autres (oued Bou Roughal, d'autres disent qu'il s'agirait d'Oued Taga, Oued Abdi ?) et l'affrontement eut lieu à Babosis, au sud de Baghaï (vers Taouziant?), Iabdas est vaincu. Les Byzantins razzièrent récolte et cheptel vers Timgad et poursuivirent Iabdas jusqu'à sa forteresse de Zerbula, sans pouvoir y pénétrer. Solomon parviendra cependant, à force d'acharnement, de corruption et après maints affrontements par saisir les biens du roi Iabdas entreposés à Toumar, laissés à la garde de vieillards, puis à Geminianus (Djemina).

    Cependant la présence byzantine, contrairement à la domination romaine, n'est ni systématique, ni nombreuse ni aussi bien ordonnée. Peu à peu les Byzantins vont se cantonner dans les grandes villes du nord tunisien et de quelques villes importantes à l'intérieur et du littoral et, parallèlement à cela, ils occuperont certains postes névralgiques du limes romain, ainsi ils continueront à percevoir impôts et denrées à l'entrée des marchés. Pour le reste, le pays, comme à l'accoutumé, est livré à lui-même. Ainsi, comme déjà mentionné, des royaumes et des principautés amazighs se constituèrent, parfois alliés, parfois opposés aux Byzantins.

    De ce point de vue une remarque s'impose : tous les envahisseurs eurent, à quelques nuances près, le même comportement : ils occupaient les principaux points névralgiques du pays : axes de communications et grandes villes importantes, se contentant de percevoir un impôt et négligeant totalement le reste du pays qui, lui, continuera à vivre en complète liberté (ou anarchie selon les uns).

    C'est ainsi que l'Aurès occidental jusqu'au Hodna eut pour roi Mastias, lequel en 476, se proclama impérator, c'est-à-dire empereur des Numides et des Romains (entendez par là Byzantins et élites amazigh romanisées). A Mastias, qui régna quarante ans, succéda Ortaïas. C'est dans ce même Aurès Occidental que régnera plus tard Serkedid auquel succédera Koceila. Quant à l'Aurès oriental, nous avons vu que Iabdas, régna à peu près à la même époque que ses cousins Mastias et Ortaïas.

    Une précision s'impose : Aurès oriental ou Aurès occidental ne sont qu'une commodité linguistique pour désigner une région qui fut pendant plus de deux siècles sous le commandement d'une même tribu. La royauté passant des Zénètes aux Louatas et vice-versa. De ces deux grandes confédérations sont issues les Musulames, les Gétules, les Aoureba, les Djéraoua, les Bavares (ou Babar), etc.

    Gurzil, dieu amazigh de la guerre

    Enfin, il est à noter que lors des grandes batailles où participent les grands chefs amazighs, une idole de pierre, représentant un taureau, et désignant le dieu Gurzil, dieu de la guerre, est menée à la tête des troupes. Cette pratique signalée dès le IVè sera remarquée par les Arabes lors de leurs affrontements contre la Kahina et jusqu'au XIè siècles où El Bekri rapporte ceci : ils (les Imazighen) offrent encore des sacrifices à une idole de pierre nommée Gurza.

    La Douda ( Agence de presse alternative ) :

  • #2
    Epoque donatiste

    Nos ancêtres les Aurassi époque Donatiste 311 / 420

    Le mouvement religieux donatiste, a été cité jusque là sans en donner d'explications. Le mouvement donatiste est un mouvement religieux, schismatique au sein de l'église chrétienne d'Afrique du Nord. En effet, certains évêques nord-africains, mécontents de la présence romaine, déçus de la corruption et de la collusion de l'Eglise officielle avec l'Empire, entrèrent donc en dissidence. Le fondateur de ce mouvement fut Donat, évêque de Baghaï (dont il était originaire), d'où le nom de donatisme donné à ce mouvement.

    En même temps que le mécontentement d'une église autochtone, populaire et nationaliste, se développait un autre mécontentement social cette fois-ci, qui débouchera sur une jacquerie paysanne. En effet, à partir du IVè siècle, des paysans exploités et sans terre se révoltèrent et se mirent à envahir les riches domaines des Romains ou des Imazighen romanisés. Ce mouvement appelé la révolte des Circoncellions (c'est-à-dire " ceux qui rôdent autour des cellier " ) connut une vive répression entre 346 et 348. C'est ainsi que cette révolution paysanne va trouver un allié de poids dans le mouvement donatiste. Les donatistes, à l'instar des paysans, se rebellent contre l'autorité impériale et papale. Menés par Donat dès 311/14, les donatistes exigeaient une séparation de l'Eglise d'avec l'Empereur d'une part et l'autonomie de l'Eglise nord-africaine par rapport à l'Eglise de Rome d'autre part.

    Vêtu d'une simple robe de laine, menant une vie pauvre et sobre, Donat, né à Baghaï comme on l'a dit, mena un rude combat contre l'Eglise romaine qu'il accusait de tous les maux. Quarante ans durant et jusqu'à sa mort en 355, il parcourra la Numidie et l'Aurès en particulier pour prêcher, former, organiser à la fois la résistance à la domination romaine mais également à la constitution d'une église authentiquement africaine.

    Aidés par les Circoncellions, les donatistes combattent Optat, évêque conservateur de Milev (Mila, 315/386). Ils mettront à sac Baghaï qui, dès lors, sera la citadelle des donatistes et de tous les nationalistes insurgés. Le 12 février 405, le donatisme est assimilé à une hérésie et mis hors-la-loi, grâce à l'appui sans réserve de Saint Augustin, évêque d'Hippone 364/430 (que les donatistes qualifiaient de traître). En 420, sommé de quitter son église, Gaudentius, évêque donatiste de Timgad et opposant à Saint Augustin, menaça de s'immoler par le feu plutôt que d'abandonner sa basilique.

    Profitant de ces contestations religieuses, économiques, paysannes, les Chaouis vont renforcer leur autonomie déjà grande et ériger des principautés plus ou moins vastes et importantes, dirigées par de rois dès le milieu du Vè siècle. On peut dire que dès ce moment-là, l'empire romain s'en allait à veau l'eau.

    Commentaire


    • #3
      La Kahina

      Nos ancêtres les Aurassi : Epoque Kahina

      Après la mort de Koceïla en 686, les Musulmans vont affermir leurs positions en Tunisie. Et, à Zohaïr Ibn Qaïs, va succéder Hassan Ibn No'man el-Ghassani comme gouverneur. Ce dernier cherche à étendre la domination arabe et décide de se porter contre la Numidie orientale. Parallèlement à cela, dans les Aurès, " la Kahina " succède à Koceïla. La rencontre entre Arabes et Imazighen a lieu au Nord-Est de l'Aurès. Les Awrasiens, auxquels se rallient quelques troupes byzantines, rescapées à la déroute de leurs chefs, sont menés par leur reine Dihya, surnommée la Kahina, les Arabes sont battus et pourchassés jusqu'en Libye.

      Réfugié en Libye, Hassan reçoit des renforts d'Orient en 695 grâce auxquels il reprend sa marche à l'Ouest et, en 698, il reprend Carthage. Pendant ce temps-là, voyant que les Arabes n'étaient attirés que par les richesses du pays, la Kahina va mener cinq ans durant une stratégie de la " terre brûlée ", qui, selon elle enlèverait tout mobile au retour des Arabes.

      Malheureusement cette politique dure, répressive, destructrice, va lui aliéner les populations urbaines, citadines, laborieuses qui n'approuvent pas cette " mentalité " nihiliste, propre aux nomades et semi-nomades.

      En 702, La Kahina vole au secours de Tabarka (en Tunisie). Elle sera vaincue et poursuivi par les troupes arabes, musulmanes et tous ces nouveaux ralliés qui n'approuvaient pas toujours sa méthode. Une nouvelle rencontre eut lieu sur les bords de la Meskiana. Vaincue, la Kahina mourra en un endroit qui dès lors portera son nom " Bir el-Kahina ". Sa tête sera envoyée en trophée au Khalif.

      A propos de la Kahina, il fut tant et tant écrit sur elle que l'on ne sait démêler le vrai du faux et du légendaire... On ne sait rien de son mari, ni par quels moyens elle accéda au pouvoir. Pas plus que l'on ne connaît son âge exact, sans parler de l'attitude ambiguë adoptée par elle envers Khaled Ibn Yazid, de la tribu des Qaïs... ce jeune Arabe qu'elle épargna et qu'elle " adopta ".

      La Kahina, de son vrai nom Damya, selon les uns, Dihya, selon les autres, fille de Mellag selon les uns, de Tabet, fils d'Enfak selon d'autres, était la reine des Djeraoua, tribu chaouie de confession jisraélite... selon Ibn Khaldoun. Son surnom de Kahina (prophétesse - devineresse) lui fut donné par les Arabes parce qu'elle avait le don de " deviner " ou de " prédire " l'avenir, d’autres dire que son nom venait de Cohen…Qui sait ?

      Il est à remarquer que des femmes " devineresses " ou " prophétesses " ont toujours existé dans la tradition amazigh. Pour mémoire : la mère à Massinissa, la mère de Saint Augustin (Muni selon les uns ou Monna selon d'autres, d'où Sainte Monique), Zineb l'épouse de Yusuf Ibn Tachfin, le fondateur de la dynastie almoravide, plusieurs autres princesses de cette même dynastie, la soeur d'Ibn Tumert, le fondateur de la dynastie almohade, etc. De nos jours encore, certaines vieilles personnes pratiquent l'incubation, c'est-à-dire qu'elles dorment sur la tombe d'un ancêtre qui leur apparaît dans leurs rêves, leur transmet un message qu'elles interprètent ensuite.

      Enfin, dans la plus pure tradition de l'élite amazigh, la Kahina avant de succomber aurait conseillée à ses trois fils de se convertir à l'Islam. Seul moyen, selon elle, pour que le pouvoir resta aux mains de la même tribu, et dans la même famille...

      Commentaire

      Chargement...
      X