Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le président Ben Ali ménagé par l'Occident malgré des atteintes aux droits de l'homme

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le président Ben Ali ménagé par l'Occident malgré des atteintes aux droits de l'homme

    Régulièrement critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, assuré d'être réélu le 25 octobre, jouit d'une certaine bienveillance des Occidentaux pour ses succès économiques et pour son rôle de "rempart" contre l'islamisme. En Tunisie, "il y a une violation permanente des droits de l'Homme", mais "comme ce n'est pas un régime hypersanglant, tout le monde s'en accommode", estime Sophie Bessis, chercheuse à l'Institut des Relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.

    Au pouvoir depuis 1987, date à laquelle il a écarté pour "sénilité" son illustre prédécesseur Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante, Zine El Abidine Ben Ali, libéral, 73 ans, a instauré un régime qui laisse peu de place à l'opposition face au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Le mouvement islamiste Ennahda et le Parti des Ouvriers communistes de Tunisie (POCT), notamment, ne sont pas reconnus. Dès le début de la campagne électorale, le principal candidat d'opposition Ahmed Brahim (gauche) a vu le manifeste de son parti saisi par le ministère de l'Intérieur.

    "Théoriquement pluraliste, la Tunisie vit de fait sous un régime de parti unique où le pouvoir exécutif n'est tempéré par aucun contre-pouvoir", observe la présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Souhayr Belhassen. "Les vrais partis d'opposition ont de très grosses difficultés à agir" quand les "partis-alibis" échappent à ces restrictions, confirme Sophie Bessis. En Tunisie, "la critique politique n'existe pas. Les journalistes de l'opposition et les militants des droits de l'Homme sont surveillés en permanence", note le président de Reporters sans frontières (RSF), Jean-François Julliard. Une journaliste française du quotidien Le Monde, arrivée en Tunisie pour couvrir les élections, a été refoulée.

    L'image d'un pays stable

    Malgré ces critiques récurrentes, Zine El Abidine Ben Ali échappe à l'image de dictateur aux yeux des démocraties occidentales : il donne de la Tunisie, proche de l'Europe, l'image d'un pays "stable" comparé à l'Algérie voisine où les islamistes continuent d'affronter l'armée. Pour Sophie Bessis, la Tunisie "est un régime considéré par les Occidentaux comme stable, comme un rempart contre l'extrémisme islamiste et comme un pays où les investissements sont relativement importants". Si "la vie démocratique y est tout à fait inexistante" la Tunisie "n'est pas la Birmanie", tempère-t-elle aussi. "Nous sommes attachés à la consolidation de la démocratie en Tunisie et au bon déroulement des élections présidentielles et législatives du 25 octobre prochain", déclarait à l'AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

    La Tunisie réalise 80 % de ses échanges économiques avec l'Union européenne, la France en tête. Pour Sophie Bessis, la vie dans ce pays s'articule autour d'un "contrat implicite" permettant au pouvoir d'offrir "du pouvoir d'achat à une population qui ne doit pas s'intéresser à la politique". Depuis des années, la Tunisie affiche un important taux de croissance. Elle commence toutefois à ressentir la récession mondiale dans des secteurs clés de son économie. "Si le pays ne connaît plus le taux de croissance qu'il a connus, il est certain que ça peut avoir des conséquences politiques", présume Sophie Bessis. Souhayr Belahssen ne croit pas au "pays du progrès économique vanté par Paris". Pour elle, "la réalité c'est le bassin minier de Gafsa (une région du sud-ouest secouée par des mouvements sociaux en 2008), ce sont les gens qui partent en risquant leur vie par l'émigration, ce sont les diplômés au chômage", au taux de 14 %.

    source : AFP
Chargement...
X