Je presente quelques precisions dans le changement de la norme d'age de puberté dans certains pays du a des facteurs d'environnement, il reste que la race joue encore jusqu'a ce jour son role aussi minime soit-il.
mardi 20 janvier 2009
La puberté précoce chez les filles. La nouvelle "norme" et pourquoi il y a lieu de s’inquiéter
C’est un sujet sur lequel on connaît presque tous une anecdote, qui concerne une voisine, une nièce, voire sa propre fille. Des fillettes chez qui on voit poindre des bourgeons mammaires dès l’âge de 6 ou 7 ans. Ou l’apparition des premières règles vers 8 ans, un phénomène qui semble en voie de devenir une norme plutôt qu’une exception.
Dans un ouvrage récent intitulé The Falling Age of Puberty in US Girls (2007), Sandra Steingraber, surtout connue pour ses travaux innovateurs sur le cancer et son lien avec les contaminants présents dans l’environnement, propose une méta-analyse des données actuelles sur la puberté précoce chez les filles.
La puberté, c’est ce passage marqué par l’apparition des bourgeons mammaires, des poils pubiens et de la ménarche, c’est-à-dire les premières menstruations. Steingraber analyse avec soin les rapports complexes et interreliés qui déterminent la puberté à la lumière de facteurs physiologiques, psychologiques et environnementaux (nutrition, substances chimiques) et leurs répercussions sur le processus de maturation chez les jeunes filles.
La raison qui a incité Steingraber à faire ce travail peut surprendre : il s’agit du cancer du sein. Même si pour la plupart d’entre nous, cette maladie semble une tragédie très éloignée des premières années de la puberté, la recherche indique que la ménarche précoce est bel et bien un facteur de risque plus tard dans la vie. La chercheuse a analysé les données relatives à la diminution de l’âge de la puberté à la demande du Breast Cancer Fund, dans le but de déterminer quels sont les mécanismes neurohormonaux qui gouvernent initialement le développement mammaire et de déceler les facteurs en jeu.
Selon ses conclusions, le développement pubertaire ne repose pas simplement sur une suite d’enchaînements de cause à effet, mais plutôt sur un ensemble de phénomènes interreliés et de variables complexes. Il est donc extrêmement difficile de distinguer quels sont les rapports de causalité entre tous ces éléments.
Le déclenchement de la puberté aux États-Unis
On peut définir succinctement la puberté chez les filles, nous dit Steingraber, comme cette période qui correspond à l’apparition de la fertilité. Bien entendu, la puberté comporte plusieurs phases de développement régies par les systèmes neuronal et hormonal : forte poussée de croissance, développement des seins (thélarche), pilosité pubienne (pubarche), premières menstruations et première ovulation.
Ce qui est remarquable, c’est le peu que nous savons sur la puberté. Nous connaissons les grands processus physiologiques (neuronaux et hormonaux) impliqués dans le développement pubertaire, mais il nous est impossible d’en déterminer le début ou la durée. Ces éléments varient largement d’une personne à l’autre. Ils sont influencés par une multitude de facteurs environnementaux et de déclics encore mal connus. La puberté dite "normale" commence entre l’âge de 8 à 13 ans et se déroule sur une période de dix-huit mois à six ans.
Steingraber rapporte que les données recueillies depuis une centaine d’années permettent d’établir que l’âge moyen des premières menstruations est passé en un siècle de 17 à 13 ans chez les filles de race blanche aux États-Unis. Il a continué à diminuer au cours des derniers 50 ans, mais beaucoup plus lentement (quelques mois) et suivant d’amples variations selon l’origine ethnique.
Au Canada, des recherches sur de petites cohortes amènent à une conclusion semblable. Une observation confirmée par la Dre Diane Francœur, professeure en obstétrique et gynécologie à l’Université de Montréal, qui prévient toutefois qu’aucune étude à grande échelle n’a encore été menée sur le sujet dans notre pays.
Aujourd’hui aux États-Unis, l’âge moyen de la ménarche est de 12,6 ans chez les filles de race blanche, de 12,1 ans chez celles de race noire et de 12,2 ans chez les filles d’origine mexicaine (il est toutefois difficile de comparer son évolution sur une longue période, puisque la majorité des données historiques concernent surtout des filles de race blanche et d’origine européenne).
Ce qui est plus difficile à déterminer, souligne Steingraber, c’est l’évolution des premières manifestations de la puberté comme les bourgeons mammaires et la pubarche, en raison de la rareté des données historiques. Néanmoins, les données recueillies au cours des dernières décennies indiquent que l’âge a diminué sensiblement dans les deux cas et que cette tendance lourde se poursuit (à la différence de la ménarche, qui semble s’être stabilisée).
Pour résumer, la chercheuse conclut que « les premières règles se déclenchent un peu plus précocement qu’il y a 40 ans, alors que le développement mammaire, lui, survient un ou deux ans plus tôt ».
Aux États-Unis, les bourgeons mammaires apparaissent maintenant avant l’âge de dix ans chez 50% des filles de race blanche et avant l’âge de huit ans chez près de 14%. Chez les filles de race noire, l’âge moyen se situe tout juste sous la barre des neuf ans, dont une proportion importante sous celle des huit ans.
Comme le fait observer Steingraber, « La majorité des endocrinologues admettent… que la diminution de l’âge de la puberté chez les filles est un phénomène bien réel aux États-Unis ». Ce qu’on ne connaît pas, ce sont les causes de cette évolution, ni comment réagir, si tant est qu’il faille intervenir.
=== MODERATION==
Topic fermé suite à la demande de LynaS.
mardi 20 janvier 2009
La puberté précoce chez les filles. La nouvelle "norme" et pourquoi il y a lieu de s’inquiéter
C’est un sujet sur lequel on connaît presque tous une anecdote, qui concerne une voisine, une nièce, voire sa propre fille. Des fillettes chez qui on voit poindre des bourgeons mammaires dès l’âge de 6 ou 7 ans. Ou l’apparition des premières règles vers 8 ans, un phénomène qui semble en voie de devenir une norme plutôt qu’une exception.
Dans un ouvrage récent intitulé The Falling Age of Puberty in US Girls (2007), Sandra Steingraber, surtout connue pour ses travaux innovateurs sur le cancer et son lien avec les contaminants présents dans l’environnement, propose une méta-analyse des données actuelles sur la puberté précoce chez les filles.
La puberté, c’est ce passage marqué par l’apparition des bourgeons mammaires, des poils pubiens et de la ménarche, c’est-à-dire les premières menstruations. Steingraber analyse avec soin les rapports complexes et interreliés qui déterminent la puberté à la lumière de facteurs physiologiques, psychologiques et environnementaux (nutrition, substances chimiques) et leurs répercussions sur le processus de maturation chez les jeunes filles.
La raison qui a incité Steingraber à faire ce travail peut surprendre : il s’agit du cancer du sein. Même si pour la plupart d’entre nous, cette maladie semble une tragédie très éloignée des premières années de la puberté, la recherche indique que la ménarche précoce est bel et bien un facteur de risque plus tard dans la vie. La chercheuse a analysé les données relatives à la diminution de l’âge de la puberté à la demande du Breast Cancer Fund, dans le but de déterminer quels sont les mécanismes neurohormonaux qui gouvernent initialement le développement mammaire et de déceler les facteurs en jeu.
Selon ses conclusions, le développement pubertaire ne repose pas simplement sur une suite d’enchaînements de cause à effet, mais plutôt sur un ensemble de phénomènes interreliés et de variables complexes. Il est donc extrêmement difficile de distinguer quels sont les rapports de causalité entre tous ces éléments.
Le déclenchement de la puberté aux États-Unis
On peut définir succinctement la puberté chez les filles, nous dit Steingraber, comme cette période qui correspond à l’apparition de la fertilité. Bien entendu, la puberté comporte plusieurs phases de développement régies par les systèmes neuronal et hormonal : forte poussée de croissance, développement des seins (thélarche), pilosité pubienne (pubarche), premières menstruations et première ovulation.
Ce qui est remarquable, c’est le peu que nous savons sur la puberté. Nous connaissons les grands processus physiologiques (neuronaux et hormonaux) impliqués dans le développement pubertaire, mais il nous est impossible d’en déterminer le début ou la durée. Ces éléments varient largement d’une personne à l’autre. Ils sont influencés par une multitude de facteurs environnementaux et de déclics encore mal connus. La puberté dite "normale" commence entre l’âge de 8 à 13 ans et se déroule sur une période de dix-huit mois à six ans.
Steingraber rapporte que les données recueillies depuis une centaine d’années permettent d’établir que l’âge moyen des premières menstruations est passé en un siècle de 17 à 13 ans chez les filles de race blanche aux États-Unis. Il a continué à diminuer au cours des derniers 50 ans, mais beaucoup plus lentement (quelques mois) et suivant d’amples variations selon l’origine ethnique.
Au Canada, des recherches sur de petites cohortes amènent à une conclusion semblable. Une observation confirmée par la Dre Diane Francœur, professeure en obstétrique et gynécologie à l’Université de Montréal, qui prévient toutefois qu’aucune étude à grande échelle n’a encore été menée sur le sujet dans notre pays.
Aujourd’hui aux États-Unis, l’âge moyen de la ménarche est de 12,6 ans chez les filles de race blanche, de 12,1 ans chez celles de race noire et de 12,2 ans chez les filles d’origine mexicaine (il est toutefois difficile de comparer son évolution sur une longue période, puisque la majorité des données historiques concernent surtout des filles de race blanche et d’origine européenne).
Ce qui est plus difficile à déterminer, souligne Steingraber, c’est l’évolution des premières manifestations de la puberté comme les bourgeons mammaires et la pubarche, en raison de la rareté des données historiques. Néanmoins, les données recueillies au cours des dernières décennies indiquent que l’âge a diminué sensiblement dans les deux cas et que cette tendance lourde se poursuit (à la différence de la ménarche, qui semble s’être stabilisée).
Pour résumer, la chercheuse conclut que « les premières règles se déclenchent un peu plus précocement qu’il y a 40 ans, alors que le développement mammaire, lui, survient un ou deux ans plus tôt ».
Aux États-Unis, les bourgeons mammaires apparaissent maintenant avant l’âge de dix ans chez 50% des filles de race blanche et avant l’âge de huit ans chez près de 14%. Chez les filles de race noire, l’âge moyen se situe tout juste sous la barre des neuf ans, dont une proportion importante sous celle des huit ans.
Comme le fait observer Steingraber, « La majorité des endocrinologues admettent… que la diminution de l’âge de la puberté chez les filles est un phénomène bien réel aux États-Unis ». Ce qu’on ne connaît pas, ce sont les causes de cette évolution, ni comment réagir, si tant est qu’il faille intervenir.
=== MODERATION==
Topic fermé suite à la demande de LynaS.
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