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L'Arabie saoudite rêve de villes nouvelles

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  • L'Arabie saoudite rêve de villes nouvelles

    Le pays lance d'ambitieux projets pour entrer dans le « Top 10 » des pays les plus compétitifs d'ici à 2010.

    POUR la première fois de son histoire, l'Arabie saoudite, qui possède 25 % des réserves mondiales d'or noir, s'inquiète de l'après-pétrole. Confronté à une augmentation de sa population de près de 4 % par an, le royaume saoudien a besoin d'une croissance économique d'au moins 6 % par an pour créer de nombreux emplois.

    Son taux de chômage avoisine les 16 %. Fort d'un solde budgétaire de 26 milliards de dollars, le pays dispose de solides ressources pour financer son avenir et lancer des projets pharaoniques. Son ambition est de construire six villes nouvelles qui surgiront des sables du désert. L'objectif est triple : attirer des entreprises du monde entier, créer des millions d'emplois et s'imposer comme une destination touristique.

    La plus grande de ces villes porte le nom du souverain wahhabite. Elle s'appelle King Abdullah Economic City (Kaec). Si tout se déroule comme prévu, elle devrait rapidement compter 2 millions d'habitants, contre 3,5 millions pour Riyad, la capitale et la ville la plus peuplée du pays. Mais pour le moment, le désert domine là où Kaec doit voir le jour. Un ruban d'asphalte de quelques kilomètres, bordé de palmiers, relie l'autoroute Djedda-Médine à un bâtiment étrangement seul surplombant la mer Rouge, presque en face de la frontière entre le Soudan et l'Égypte, de l'autre côté des eaux.

    Dans trois ans, tout aura changé. Une nouvelle ville côtière se dressera avec un quartier d'affaires « plus grand que Manhattan » aux tours à l'architecture résolument moderne, explique Ahmed Linjawy, porte-parole d'Emaar, le promoteur de Dubaï qui est le premier investisseur privé de ce projet de 25 milliards d'euros. Ce quartier sera flanqué d'une vaste zone industrielle, d'universités, de malls commerciaux, d'un port de marchandises, de quartiers résidentiels, et d'un resort pour les amateurs de plongée.

    Attirer des touristes religieux

    Rien n'a été oublié. Mais les transports en commun sont limités à un monorail aérien. « Nous voulons être compétitifs dans tous les secteurs », affirme Amr al-Dabbagh, gouverneur et président du conseil d'administration de Kaec. La volonté du gouvernement est de faire du pays une des dix destinations les plus compétitives dans le monde pour attirer les entreprises. « Comme nous partons de zéro, nous pouvons nous inspirer de ce qui se fait de mieux », ajoute-t-il.

    Résolument ouverte sur la mer, la cité sera équipée d'un port situé à proximité des installations industrielles capable d'accueillir « les plus gros cargos du monde ». Sa capacité annuelle atteindra 10 millions de conteneurs. Soit près de cinq fois celle du port du Havre.

    Grâce à une énergie abondante et bon marché, l'Arabie saoudite espère attirer massivement les investisseurs étrangers. Dans l'aluminium, le canadien Alcan est partenaire à hauteur de 49 % d'un projet comprenant l'exploitation de mines de bauxite et la construction d'une usine d'électrolyse (production d'aluminium à partir du minerai). Son coût est estimé à 7 milliards de dollars. L'autre programme industriel de grande ampleur est une usine de production de plastiques.

    Le royaume mise aussi sur le secteur tertiaire avec la « Cité des technologies de l'information et des communications » financée grâce à un partenariat public-privé nécessaire pour mobiliser les 100 milliards de dollars exigés pour sa réalisation. L'américain Cisco y participe.

    Le tourisme bénéficie de l'intérêt personnel d'Amr al-Dabbagh qui est un grand amateur de plongée. Comme ses voisins Dubaï et Abu Dhabi, l'Arabie saoudite rêve de drainer une riche clientèle internationale attirée par le soleil et la barrière de corail. Mais elle espère également séduire d'autres clients. « Le 1,3 milliard d'habitants peuplant une zone à moins de trois heures d'avion de Kaec est notre cible principale.

    Le tourisme devrait être essentiellement religieux, attiré par la proximité des lieux saints de l'islam », assure Amr al-Dabbagh. Le port du voile reste en effet obligatoire pour les femmes. Seules certaines salles des grands hôtels sont accessibles aux tables « mixtes », c'est-à-dire où hommes et femmes peuvent s'asseoir. Pour un dîner sans alcool ni vin.

    Mais il est un domaine que les autorités saoudiennes ont négligé : l'écologie. La pollution risque de s'attaquer rapidement au centre urbain et aux fonds marins. Un nouveau défi à relever.

    Elsa Bembaron
    Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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