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«Pas rond'élève»
par El-Guellil
par El-Guellil
Sidi el ouazir, ministre de l'école, on se doit de vous reconnaître une chose: votre stabilité. Qu'il ne se trouve pas un seul m'charrak el foum qui puisse (notez le subjonctif) prendre votre place, tant votre mission n'est pas aisée. Et votre portefeuille lourd de ses missions. Le «Vous», monsieur le ouaziz, n'est pas une politesse mal placée ou courtoisie de circonstance. Le Vous est un pluriel assez singulier qu'utilise la plèbe apprenante de démocratie. Sidi, ouazir m'sidi, est-ce que vous avez des enfants, des ouled, scolarisés dans les madariss, écoles que vous gérez ? Si oui, portent-ils des tabliers rose bonbon ou bleu pétrole ? Cela ne regarde personne ? Vrai, monsieur le ministre, c'est votre vie privée. Mais pourquoi, monsieur le ministre de l'école, vous vous immiscez dans notre sale vie ? Vous avez dit que les mauvais résultats c'est aussi les parents d'élèves. Comme si à un moment où un autre il leur a été demandé leur avis sur les programmes et les réformes scolaires.
Qu'à cela ne tienne, monsieur le ministre, sidi sid m'sidi. Vous avez raison. Vous n'imaginez pas la profondeur de ce que vous avez avancé comme vérité. L'Algérien n'arrive même pas à jouer le rôle de parent d'enfant: le nourrir décemment, le vêtir chaudement. De là à faire le parent d'élève... c'est une gymnastique qui le dépasse. Sinon à quoi servirait le ministère de la solidarité. Le ministère qui distribue les couffins de ramadhan, les cartables de la rentrée et les primes scolaires.
Monsieur le ministre, vous avez raison ! Les mauvais résultats, c'est aussi les parents d'élèves. Ils n'avaient qu'à ne pas faire d'enfants, c'est le seul préservatif... pour éviter les moulins à diplômes.
Monsieur le ministre, ya sidi sid m'sidi, mon voisin retraité a cinq enfants diplômés chômeurs, licenciés dès leur sortie de l'université. Avec sa femme cela fait sept estomacs rassemblés autour de sa pension bouchée de pain. «Tu sais, aime-t-il à plaisanter, au fait nous ne sommes pas sept. A la maison nous sommes neuf. Heureusement qu'il y a deux qui travaillent nuit et jour». Habitué à ses plaisanterie, je lui demande qui étaient ces deux braves. «Ce sont le compteur d'électricité et le compteur d'eau !». Vous avez ces problèmes monsieur le ministre ?
Le Quotidien d'Oran .