CASABLANCA — Reporters sans frontières (RSF) a estimé mardi qu'il y avait une "vraie dégradation de la liberté de la presse" au Maroc et annoncé son intention de saisir la secrétaire d'Etat Hillary Clinton de la situation.
"A notre avis, il y a un vrai durcissement, une vraie dégradation de la liberté de la presse au Maroc", a déclaré à Casablanca le secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard, lors d'une conférence de presse.
"On a récemment rendu public notre classement mondial de la liberté de la presse et le Maroc figure en 127ème position sur 175, a-t-il ajouté. C'est mieux que les pays voisins mais cela place le Maroc dans une position qui n'est pas digne d'un Etat démocratique".
M. Julliard a indiqué être venu au Maroc pour "exprimer (la) solidarité (de RSF) avec la presse marocaine, avec les médias marocains, avec les journalistes marocains" condamnés ces derniers mois par des tribunaux du royaume.
"On pensait en avoir fini avec les journalistes en prison au Maroc... Visiblement ce n'est pas le cas, a-t-il poursuivi, et la liste commence à être longue des journalistes qui ont été emprisonnés au Maroc".
Selon RSF, "depuis l'accession au pouvoir de Mohammed VI (ndlr: il y a dix ans), les journalistes marocains ont été condamnés en tout à près de 28 ans de prison", ferme ou avec sursis.
"Les médias marocains, au cours de ces dix ans, ont été condamnés à plus de 2 millions d'euros d'amende", a-t-il poursuivi. "Le montant des amendes exorbitantes qui sont prononcées (...) risque, demain, si rien n'est fait, de contraindre des médias à fermer (...) et du coup d'appauvrir le pluralisme de l'information au Maroc."
M. Julliard a offert aux médias marocains l'aide de RSF en matière juridique: "Si vous avez besoin d'avocats, si vous avez besoin de soutien à l'occasion de procès, on est là", a-t-il dit.
Il a également annoncé que RSF allait, à Washington, "saisir officiellement Hillary Clinton, qui va venir la semaine prochaine au Maroc (à l'occasion du Forum du futur à Marrakech, les 2 et 3 novembre), pour qu'elle parle de cette question de la liberté de la presse, pour qu'elle évoque les difficultés et le manque de pluralisme de l'information aujourd'hui au Maroc".
"On fera passer ce message aux autorités américaines et on espère qu'elle fera ce qu'elle a fait en d'autres occasions, qu'elle fera passer ce message là aux autorités marocaines", a-t-il dit.
M. Julliard a souligné qu'il était venu au Maroc avec le désir "de renouer le dialogue avec les autorités marocaines", pour "formuler des propositions concrètes concernant la réforme nécessaire du code de la presse, qui nous paraît aujourd'hui un peu archaïque, un peu dépassé".
Il a précisé être entré en contact avec le ministre de la Communication, Khalid Naciri, mais que ce dernier avait décliné un entretien.
Plusieurs condamnations et amendes, parfois très lourdes, ont été prononcées récemment contre des journalistes et des médias marocains tandis que des journaux étrangers (Le Monde, El Pais, notamment) ont été interdits de distribution au Maroc.
AFP
"A notre avis, il y a un vrai durcissement, une vraie dégradation de la liberté de la presse au Maroc", a déclaré à Casablanca le secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard, lors d'une conférence de presse.
"On a récemment rendu public notre classement mondial de la liberté de la presse et le Maroc figure en 127ème position sur 175, a-t-il ajouté. C'est mieux que les pays voisins mais cela place le Maroc dans une position qui n'est pas digne d'un Etat démocratique".
M. Julliard a indiqué être venu au Maroc pour "exprimer (la) solidarité (de RSF) avec la presse marocaine, avec les médias marocains, avec les journalistes marocains" condamnés ces derniers mois par des tribunaux du royaume.
"On pensait en avoir fini avec les journalistes en prison au Maroc... Visiblement ce n'est pas le cas, a-t-il poursuivi, et la liste commence à être longue des journalistes qui ont été emprisonnés au Maroc".
Selon RSF, "depuis l'accession au pouvoir de Mohammed VI (ndlr: il y a dix ans), les journalistes marocains ont été condamnés en tout à près de 28 ans de prison", ferme ou avec sursis.
"Les médias marocains, au cours de ces dix ans, ont été condamnés à plus de 2 millions d'euros d'amende", a-t-il poursuivi. "Le montant des amendes exorbitantes qui sont prononcées (...) risque, demain, si rien n'est fait, de contraindre des médias à fermer (...) et du coup d'appauvrir le pluralisme de l'information au Maroc."
M. Julliard a offert aux médias marocains l'aide de RSF en matière juridique: "Si vous avez besoin d'avocats, si vous avez besoin de soutien à l'occasion de procès, on est là", a-t-il dit.
Il a également annoncé que RSF allait, à Washington, "saisir officiellement Hillary Clinton, qui va venir la semaine prochaine au Maroc (à l'occasion du Forum du futur à Marrakech, les 2 et 3 novembre), pour qu'elle parle de cette question de la liberté de la presse, pour qu'elle évoque les difficultés et le manque de pluralisme de l'information aujourd'hui au Maroc".
"On fera passer ce message aux autorités américaines et on espère qu'elle fera ce qu'elle a fait en d'autres occasions, qu'elle fera passer ce message là aux autorités marocaines", a-t-il dit.
M. Julliard a souligné qu'il était venu au Maroc avec le désir "de renouer le dialogue avec les autorités marocaines", pour "formuler des propositions concrètes concernant la réforme nécessaire du code de la presse, qui nous paraît aujourd'hui un peu archaïque, un peu dépassé".
Il a précisé être entré en contact avec le ministre de la Communication, Khalid Naciri, mais que ce dernier avait décliné un entretien.
Plusieurs condamnations et amendes, parfois très lourdes, ont été prononcées récemment contre des journalistes et des médias marocains tandis que des journaux étrangers (Le Monde, El Pais, notamment) ont été interdits de distribution au Maroc.
AFP
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