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Pour la photo, il s'est habillé en Ecossais pur jus. Kilt et cravate assortie, hautes chaussettes blanches et blazer bleu. A 80 ans, Mohammed Al-Fayed, le magnat égyptien, se rêve en président d'une Ecosse indépendante et républicaine.
C'est ce qu'il a déclaré au Sunday Times, publié dimanche 25 octobre. "Vous les Ecossais, vous vivez dans le coma depuis trop longtemps", affirme le propriétaire du grand magasin londonien Harrods et du club de football Fulham. En l'occurrence depuis l'Acte d'Union de 1707, qui a vu Edimbourg rejoindre le Royaume-Uni. Il est temps de "vous séparer des Anglais et de leurs épouvantables politiciens", poursuit-il. Il est temps surtout de se libérer du joug de la famille royale, sinon, prédit l'homme d'affaires, "vous n'aurez plus d'espoir, vous serez comme le Bangladesh". Et d'ajouter, dans un élan de générosité : "Quelle que soit l'aide dont l'Ecosse aura besoin pour recouvrer son indépendance, je serai là. Et lorsque vous reprendrez votre liberté, je suis prêt à être votre président."
D'ailleurs, "McFayed", comme l'a baptisé le Sunday Times, en est persuadé : ses "copains écossais" sont les descendants d'une princesse égyptienne, Scota. Cette légende existe bien, mais rappelle Richard Oram, professeur d'histoire médiévale à l'université de Stirling, elle a été inventée pour prouver la supériorité des Ecossais, et "historiquement, elle n'a aucune valeur".
M. Al-Fayed, qui possède une énorme propriété dans les Highlands, est sûrement un amoureux du pays qu'il veut présider, mais cela ne suffit pas à expliquer son engouement soudain.
Trop trouble
Ce qui est certain, c'est qu'il a une revanche à prendre. Même si la justice a balayé ses soupçons, il reste persuadé que la mort de son fils Dodi et de la princesse Diana, dans un accident de voiture à Paris en 1997, est le résultat d'un complot ourdi par le prince Philip, mari de la reine Elizabeth II, et les services secrets de Sa Majesté.
Il n'a pas non plus digéré que Londres lui ait refusé plusieurs fois la nationalité britannique. Les autorités ont jugé que le personnage était trop trouble pour mériter un passeport britannique. Il a racheté Harrods avec des fonds dont l'origine n'a jamais été clairement établie. Il a, en 1997, soudoyé des députés conservateurs pour qu'ils posent des questions à Westminster l'intéressant directement.
Mais, à Edimbourg, son cri d'amour laisse de marbre. Alex Salmond, premier ministre écossais et leader du parti indépendantiste Scottish National Party (SNP) a toujours refusé de le rencontrer et n'envisage pas de profiter de ses offres de service. Pourtant, l'homme partage incontestablement les vues de M. Al-Fayed, rêvant d'une Ecosse indépendante depuis que Tony Blair a doté son pays d'un parlement, en 1999. Un référendum sur l'indépendance est prévu en 2010. Mais "McFayed", qui n'a pas la nationalité écossaise, ne pourra pas voter...
source : Le Monde
C'est ce qu'il a déclaré au Sunday Times, publié dimanche 25 octobre. "Vous les Ecossais, vous vivez dans le coma depuis trop longtemps", affirme le propriétaire du grand magasin londonien Harrods et du club de football Fulham. En l'occurrence depuis l'Acte d'Union de 1707, qui a vu Edimbourg rejoindre le Royaume-Uni. Il est temps de "vous séparer des Anglais et de leurs épouvantables politiciens", poursuit-il. Il est temps surtout de se libérer du joug de la famille royale, sinon, prédit l'homme d'affaires, "vous n'aurez plus d'espoir, vous serez comme le Bangladesh". Et d'ajouter, dans un élan de générosité : "Quelle que soit l'aide dont l'Ecosse aura besoin pour recouvrer son indépendance, je serai là. Et lorsque vous reprendrez votre liberté, je suis prêt à être votre président."
D'ailleurs, "McFayed", comme l'a baptisé le Sunday Times, en est persuadé : ses "copains écossais" sont les descendants d'une princesse égyptienne, Scota. Cette légende existe bien, mais rappelle Richard Oram, professeur d'histoire médiévale à l'université de Stirling, elle a été inventée pour prouver la supériorité des Ecossais, et "historiquement, elle n'a aucune valeur".
M. Al-Fayed, qui possède une énorme propriété dans les Highlands, est sûrement un amoureux du pays qu'il veut présider, mais cela ne suffit pas à expliquer son engouement soudain.
Trop trouble
Ce qui est certain, c'est qu'il a une revanche à prendre. Même si la justice a balayé ses soupçons, il reste persuadé que la mort de son fils Dodi et de la princesse Diana, dans un accident de voiture à Paris en 1997, est le résultat d'un complot ourdi par le prince Philip, mari de la reine Elizabeth II, et les services secrets de Sa Majesté.
Il n'a pas non plus digéré que Londres lui ait refusé plusieurs fois la nationalité britannique. Les autorités ont jugé que le personnage était trop trouble pour mériter un passeport britannique. Il a racheté Harrods avec des fonds dont l'origine n'a jamais été clairement établie. Il a, en 1997, soudoyé des députés conservateurs pour qu'ils posent des questions à Westminster l'intéressant directement.
Mais, à Edimbourg, son cri d'amour laisse de marbre. Alex Salmond, premier ministre écossais et leader du parti indépendantiste Scottish National Party (SNP) a toujours refusé de le rencontrer et n'envisage pas de profiter de ses offres de service. Pourtant, l'homme partage incontestablement les vues de M. Al-Fayed, rêvant d'une Ecosse indépendante depuis que Tony Blair a doté son pays d'un parlement, en 1999. Un référendum sur l'indépendance est prévu en 2010. Mais "McFayed", qui n'a pas la nationalité écossaise, ne pourra pas voter...
source : Le Monde