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Astérix, 50 ans et toujours irréductible

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  • Astérix, 50 ans et toujours irréductible

    La scène se passe en août 1959 dans un immeuble HLM de Bobigny. René Goscinny et Albert Uderzo se creusent la tête à la recherche de nouveaux personnages pour un magazine de bandes dessinées à paraître en octobre.
    L'idée jaillit entre deux bouffées de cigarette : les Gaulois, un petit et un gros... En deux heures, Uderzo a croqué les principaux héros de la série : le chef du village, le druide, le barde... Et deux mois plus tard, Astérix et Obélix apparaissent pour la première fois dans le N°1 du journal Pilote.
    Deux ans plus tard, le premier album est publié à 6.000 exemplaires. Le succès est immédiat. Astérix et ses Gaulois entrent dans la vie des Français et l'hebdomadaire "L'Express" titre en septembre 1966 sur "Le phénomène Astérix".
    Goscinny, issu d'une famille d'origine juive polonaise, et Uderzo, le fils d'un couple d'immigrés italiens, ont créé une mythologie française.
    Dans la France des années 1960 qui a porté le général de Gaulle au pouvoir, Astérix devient le symbole de la fierté retrouvée, du petit qui refuse de se soumettre et résiste aux puissants.
    Un ou deux albums paraissent alors chaque année et la série quitte peu à peu le créneau méprisé de la BD pour enfants pour toucher le grand public. C'est l'époque de "La serpe d'or", du "Tour de Gaule", d'"Astérix et Cléopâtre" et des premiers films d'animation. A partir de 1967, le premier tirage de chaque album dépasse le million d'exemplaires.
    Et le plus étonnant, c'est que ça marche aussi à l'étranger. En 50 ans, plus de 325 millions d'albums d'Astérix ont été vendus dans le monde et la série a été traduite dans 107 langues et dialectes.
    Un succès phénoménal, qui a bien failli prendre fin en novembre 1977, avec la mort subite de René Goscinny, le scénariste surdoué qui incarnait l'"esprit" Astérix avec ses formules magiques - "Ils sont fous ces Romains !", "Non, je ne suis pas gros..." - qui restent dans toutes les têtes.
    Albert Uderzo décide alors de reprendre seul la série et rajoutera en 30 ans dix titres à la collection. Avec de belles réussites, et ce qu'il considère lui même comme un ratage, "Le ciel lui tombe sur la tête" en 2005.
    A la fin des années 1990, le cinéma relance même la série avec trois longs métrages, dont "Mission Cléopâtre", qui rassembleront plus de 60 millions de spectateurs dans le monde.
    Le "phénomène Astérix" suscite bien sûr les convoitises et les propositions affluent pour reprendre la série. Fin 2008, Uderzo décide de vendre à Hachette Livres les éditions Albert René qu'il a créées en 1979. Astérix quitte alors la rubrique BD pour la chronique judiciaire, le temps d'un douloureux conflit entre le dessinateur et sa fille unique Sylvie sur les conditions de la vente.
    En vendant à Hachette Livres, Albert Uderzo, qui est âgé de 82 ans, a également accepté que les aventures d'Astérix se poursuivent après sa disparition. Il a même mis trois dessinateurs sur le coup, Régis Grébent, Frédéric et Thierry Mébarki qui travaillent avec lui depuis plus de 25 ans. Reste à trouver le scénariste qui relèvera le défi.
    La relève est aujourd'hui sur les rails et Astérix et sa bande de Gaulois devraient survivre à leurs créateurs. Toujours irréductibles, sinon immortels.

    LeMatin.ch
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