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Conséquences des bombardements et des sanctions menée contre les irakiens

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  • Conséquences des bombardements et des sanctions menée contre les irakiens

    Comment voulez vous que les arabes se développent avec ces Américains ?
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    AVANT 1991

    « Il y a une décennie à peine, l’Irak affichait l’une des infrastructures les plus modernes et l’un des niveaux de vie les plus élevés du Moyen-Orient. Deuxième producteur mondial de pétrole, le pays avait, depuis quelques décennies, utilisé ses revenus pétroliers pour des projets et des programmes de développement ambitieux, ainsi que pour bâtir une des armées les plus puissantes du monde arabe.

    L’Irak avait établi un système de santé moderne et complexe, doté d’hôpitaux géants construits selon des modèles occidentaux et utilisant l’équipement le plus récent. Des usines de pompage et de traitement d’eau sophistiquées avaient été construites. Le pays était doté d’un système d’éducation élaboré, du niveau primaire au niveau universitaire. »i

    BOMBARDEMENTS ET EMBARGO

    * Les effets de l’embargo contre l’Irak ne peuvent se comprendre sans tenir compte de la destruction préalable des infrastructures civiles et économiques du pays lors de la ‘Guerre du Golfe’ en 1991.

    * En effet, en violation des conventions internationales, la campagne de bombardements contre l’Irak de janvier et février 1991 a systématiquement pris pour cible les ponts, les routes, les entrepôts alimentaires, les systèmes d’irrigation, les usines de filtration d’eau, le système de production et de distribution électrique, les raffineries, les pipelines, etc.

    * Le coût humain de cette guerre a été énorme. « Près de 100 000 morts, 5 million de personnes déplacées, et 200 milliards de dommages matériels font de ce conflit l’événement le plus dévastateur au Moyen-Orient depuis la première guerre mondiale ».ii

    * Le régime de sanctions imposé contre l’Irak depuis le 6 août 1990 est le plus sévère de l’histoire des Nations unies. Il a systématiquement empêché le pays de reconstruire les infrastructures détruites et de réparer les dommages causés depuis par l’usure, entraînant une situation humanitaire catastrophique qui ne s’améliore toujours pas.

    UNE ÉCONOMIE ET DES INFRASTRUCTURES EN DÉCRÉPITUDE

    * ÉCONOMIE. L'économie irakienne s’est effondrée. La classe moyenne a littéralement disparu. « Le pays est passé d’une relative prospérité à une pauvreté de masse ». Alors que le revenu per capita se situait aux environs de 3500$ US en 1988, il avait chuté à 1 500$ en 1991, puis à 1 036$ en 1998.iii Le dinar irakien ne vaut plus que 1/6000 de sa valeur d’il y a dix ans.iv Inflation galopante et chômage épidémique ont entraîné une hausse tragique de la mendicité, de la prostitution et des crimes violents.

    * PÉTROLE. Avant l’embargo, le pétrole comptait pour 61% du PNB et pour 95% des entrées de devises étrangères. Dans leur rapport de mars 2000, des experts internationaux du secteur pétrolier concluaient : «L’industrie pétrolière se dégrade, la sécurité demeure en deçà des standards généralement acceptés, l’environnement est en danger et le potentiel d’extraction ultime des champs pétrolifères et gaziers est mis en péril. La situation actuelle, si elle n’est pas modifiée, conduira inexorablement à l’effondrement de l’industrie pétrolière ».v

    * AGRICULTURE. Au moment de l’imposition des sanctions, l’Irak dépendait à 70% des importations pour son alimentation. Ce pays a déjà été le plus important exportateur mondial de dattes; aujourd’hui la moitié des 30 millions de dattiers sont morts. En 1998-1999, une épidémie de fièvre aphteuse a décimé le cheptel irakien; plus d’un million d’animaux (moutons et bétail) ont été infectés. Le seul laboratoire qui produisait le vaccin contre cette maladie avait été détruit en 1993, parce que les USA insistaient qu’il pourrait servir à produite des armes biologiques et chimiques… Finalement, notons qu’une réduction importante des chutes de pluie depuis l’hiver 1998-1999 a entraîné la pire sécheresse depuis des décennies.

    * EAU POTABLE. Avant la guerre en 1991, 90% de la population en zone urbaine et 75% de la population en zone rurale avait accès à de l’eau potable. En 1999, ces proportions étaient tombées à 61% et 41% respectivement.vi

    * ÉLECTRICITÉ. Seulement pour ramener le secteur de la production électrique à sa capacité de 1990, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estime qu’il faudrait 7 milliards de dollars US.vii

    * DÉVELOPPEMENT. De façon générale, l’Irak est redevenu un pays mal développé. En 1990, il se classait au 55è rang dans l’échelle de l’indice de développement humain (IDH) du PNUD; en 1995, il était tombé au 106è rang, et en 2000 au 126è rang.

    UNE CATASTROPHE HUMANITAIRE, UN VÉRITABLE GÉNOCIDE

    * MALNUTRITION. Selon l’UNICEF, les cas de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans ont plus que triplé entre 1990 et 1999.viii

    * MORTALITÉ DES ENFANTS. À cause des problèmes d’eau contaminée, de malnutrition et de manque de médicaments, le nombre d’enfants qui meurent inutilement en Irak est effarant : selon une étude rigoureuse de l’UNICEF, 500 000 enfants de moins de 5 ans sont morts en raison de la guerre et des sanctions entre 1991 et 1998. Et ils continuent de mourir au rythme inexorable de 150 à 200 par jour…ix

    * SANTÉ DES FEMMES. 70% des Irakiennes souffrent maintenant d’anémiex. Conséquence d’un grave problème de malnutrition des mères, 20,4% des enfants pèsent moins de 2,5kg à la naissance (4% avant les sanctions).xi L’accouchement est devenu la principale cause de décès chez les femmes en âge de fertilité.xii

    * ÉDUCATION. En 1991, 3 000 écoles ont été endommagées par les bombardements. Actuellement, 55% des écoles sont impropres à l’enseignement ou à l’apprentissage. Le salaire moyen d’un enseignant est de 3 à 5 $US. En 1998, plus d’un million d’enfants n’allaient plus à l’école pour des raisons économiques liées à l’embargo.xiii

    * URANIUM APPAUVRI. Selon diverses estimations, de 300 à 800 tonnes d’uranium appauvri (déchet résultant de l’enrichissement de l'uranium pour les bombes et les réacteurs) ont été utilisées en 1991 dans les obus et les munitions. À l'impact, jusqu'à 70 % de cette matière se pulvérise dans l'air en fines particules qui sont respirées ou ingurgitées, causant des dommages chimiques ou par radioactivité.xiv L’uranium appauvri pourrait être à l’origine de l'incidence de 4 à 10 fois plus élevée que la normale des avortements spontanés, des anomalies congénitales, des leucémies, des lymphomes et autres formes de cancers.xv

    * RÉBELLION À L’ONU. Dans les deux dernières années, trois hauts responsables des Nations unies en poste en Irak ont démissionné avec fracas.xvi Ils voulaient ainsi protester contre cette politique de sanctions et l’incapacité démontrée du programme « Pétrole contre Nourriture » à enrayer la détérioration de la situation humanitaire en Irak. M. Denis Halliday déclarait cette année : « J’ai reçu l’ordre d’appliquer une politique qui satisfait à la définition du génocide : une politique délibérée, qui a déjà tué bien au-delà d’un million d’individus, enfants et adultes ».xvii

    i Iraq, A Decade of Sanctions, Special Report, International Committee of the Red Cross (ICRC).

    ii Middle East Report (auparavant MERIP Report), numéro 171, juillet/août 1991. N.B.: d’autres sources ont avancé des chiffres plus élevés concernant le nombre d’Irakiens morts pendant cette campagne de bombardements.

    iii Rapport de la deuxième commission d’évaluation créée en application de la note du président du Conseil de sécurité en date du 30 janvier 1999 (s/1999/100) concernant la situation humanitaire en Irak, mars 1999.

    iv Irak, ces sanctions qui tuent, Rapport de la Mission d’observation en Irak organisée par Objection de conscience du 4 au 15 janvier 2000, p. 14.

    v Report of the group of United Nations experts established pursuant to paragraph 30 of the Security Council resolution 1284, 2000.

    vi Feuillet d’information distribué par le Bureau du coordonnateur du programme humanitaire des Nations unies à Bagdad (UNOHCI).

    vii Rapport de la deuxième commission d’évaluation créée en application…, op. cit., mars 1999.

    viii Briefing Notes on Health, Nutrition, Water and Sanitation, Education, and Child Protection, January 2000.

    ix Child and Maternal Mortality Survey 1999, Preliminary Report, UNICEF and Ministry of Health of Iraq, August 1999.

    x Rapport de la deuxième commission d’évaluation créée en application…, op. cit., mars 1999.

    xi Briefing Notes on Health, Nutrition, Water and Sanitation, Education, and Child Protection, UNICEF, January 2000.

    xii Child and Maternal Mortality Survey 1999, Preliminary Report, UNICEF and Ministry of Health of Iraq, August 1999.

    xiii Briefing Notes on Health, Nutrition, Water and Sanitation, Education, and Child Protection, UNICEF, January 2000.

    xiv Depleted Uranium: A Post-War Disaster for Environment and Health, Laka Foundation, May 1999.

    xv Arbuthnot, F., Poisoned Legacy, The New Internationalist (316); 12-14.

    xvi Messieurs Denis Halliday et Hans von Sponeck, tous deux responsables du Programme humanitaire des Nations unies à Bagdad, ainsi que Mme Jutta Burghardt, responsable du Programme Alimentaire Mondial à Bagdad. Vous pouvez consultez le texte "A new Iraqi policy" (en englais) ecrit par Denis Halliday and Hans von Sponeck.

    xvii Cité dans un article de John Pilger, Guardian, 4 mars 2000.

    source Réseau québecois pour la levée
    des sanctions contre l'Irak
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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