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Une météorite sème la panique en Indonésie

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  • Une météorite sème la panique en Indonésie

    Sur l'île de Sulawesi, en Indonésie, au bord du littoral est de la province de Sulawesi Selatan (sud), les habitants se sont lancés dans une chasse aux trésors célestes.

    Dans un paysage de jungles et de rizières, ils recherchent les éventuels fragments de la météorite qui, le 8 octobre, a explosé dans le ciel du district de Bone. Les fouilles s'annoncent difficiles : la détonation a pulvérisé l'aérolithe.

    Généralement observé au-dessus d'océans ou de déserts, le phénomène s'est produit cette fois-ci à proximité de zones habitées.

    Dans plusieurs villages, des témoins affirment avoir vu ce matin-là, vers 11 heures, une "boule de feu" traverser l'horizon, puis se désagréger dans un panache de fumée. L'explosion, entendue à des dizaines de kilomètres, a provoqué de nombreuses scènes de panique. Pensant à un séisme ou à un crash d'avion, beaucoup ont préféré s'enfuir de leurs maisons. Des écoles ont été évacuées par précaution. Au sol, les dégâts, occasionnés par la secousse, sont légers : à Latteko, des habitations ont été endommagées. A Panyula, le bilan est plus lourd : une fillette de 9 ans, souffrant de troubles cardiaques, a succombé à un infarctus, vraisemblablement dû au choc de la déflagration.

    Longtemps restée inexpliquée, l'origine du phénomène vient d'être identifiée par une équipe de scientifiques canadiens. Selon Elizabeth Silber, astrophysicienne à l'université de Western Ontario, l'explosion a été causée par l'entrée dans l'atmosphère d'une météorite de 5 à 10 mètres de diamètre. "Sa vitesse devait approcher les 20 km/seconde. En se désintégrant, elle a dégagé une énergie proche de 50 kilotonnes, soit un peu plus de trois fois l'énergie de la bombe atomique d'Hiroshima", explique Mme Silber.

    L'étude de la météorite de Sulawesi a été menée grâce à l'analyse des mesures de onze stations, ayant enregistré les ondes infrasonores émises dans l'air, au moment de l'arrivée de l'objet céleste dans l'atmosphère. Appartenant à la famille des bolides, l'objet céleste s'est brisé à une altitude faible, comprise entre 10 et 20 km. "Avec ce diamètre, il n'y a pas de risque d'impact avec la surface de la Terre, même si les capacités de destruction d'une météorite dépendent de l'angle d'entrée dans l'atmosphère, de sa vitesse, ainsi que de sa composition", poursuit la chercheuse, ajoutant qu'un événement de cette ampleur se produit tous les "deux à douze ans". Selon Don Yeomans de la NASA, "des corps célestes, dont le diamètre dépasserait les 25 mètres, seraient susceptibles de provoquer d'importants dégâts au sol ".

    En juin 1908, une partie de la région de Toungouska, en Sibérie orientale, avait été rayée de la carte, à la suite de l'explosion probable d'un "corps cosmique" non identifié et d'environ 50 m de diamètre. Le souffle et la chaleur dégagée au sol avaient brûlé près de 2 000 km2 de taïga.


    Par Arnaud Guiguitant, Le Monde
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