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Destruction de l’ex-brigade de gendarmerie à Akbou

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  • Destruction de l’ex-brigade de gendarmerie à Akbou

    L’ancienne brigade de gendarmerie construite durant la période coloniale vient d’être démoli, par des “inconnus”, a affirmé M. Seddik Bourik, premier responsable de l’organisation nationale des salle des délibérations de l’APC jeudi 29 octobre. D’après lui, ni le chef de daïra, ni encore moins l’APC ou autre autorité ne savent qui a démoli ce vestige, un immense bâtiment jouxtant la prison situé au quartier d’Ifren.

    Ecœuré, le conférencier n’est pas allé par trente-six chemins pour dénoncer ce “massacre”, plutôt cet énième massacre, car, bien avant cette “désagréable surprise”, il y a eu la démolition de deux grandes casernes.

    La première concerne la caserne Colonel Amirouche, ex-Bugeaud, fondée en 1854, d’où est parti le général Randon en 1857 pour livrer bataille à Fadhma N’soumer qu’il a capturée vivante au village Akhlijt At Aâtsou. Pendant la Guerre de Libération nationale de 1954, plusieurs Algériens y sont exécutés et des centaines, voire des milliers, y ont été torturés. La seconde est la camp militaire de Tizi N’silb, construit lors de la Guerre de Libération nationale pour réprimer le peuple algérien, c’était un centre de rétention, de torture, d’exécutions; ceux qui y ont séjourné décrivent la bestialité humaine dans toute son horreur. En visite d’inspection des troupes stationnées dans ce camp en 1959, le général de Gaulle, entendant des crépitements de balle sur la colline d’en face aurait dit au général Challe : “C’est ça, la résistance anéantie ?”.

    Le fait que la démolition de ce bâtiment militaire colonial est intervenue à la veille de la célébration du cinquante-cinquième anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération, tout comme la démolition de la caserne Colonel Amirouche qui a eu lieu aussi au mois d’octobre 2005, a fait dire à des membres d’associations de fils de chahids, présents à la conférence, qu’il renferme un message politique. Ils y voient “une volonté de détruire, autant que faire se peut, l’histoire de la wilaya III historique”.
    Certains d’entre ces fils de chahids ont émis l’idée de recouvrir à la justice en déposant une plainte contre X pour stopper cette machine “à effacer la mémoire du peuple”.

    Ils ont estimé qu’il y a violation “ avérée de la loi en vigueur et que le ministre des Moudjahidine est interpellé en se basant sur l’article 53 de la loi n°99/07 du 5 avril 1999 relative au moudjahid et au chahid qui stipule : “Sont considérés haut-faits et stèles historiques de la Guerre de Libération nationale, les lieux de commandement, les bâtiments, les centres de communication, les refuges, les grottes, les précipices, les hôpitaux, les vestiges les prisons, les lieux de détention, de concentration, de groupement, de torture, d’exécution collective, les lieux de surveillance, les tours de contrôle, les établissements utilisés par l’ennemi pour réprimer le peuple et la Révolution de Libération nationale et d’une manière générale, tout ce qui a trait directement à la Libération Nationale.”.

    Pour sa part, Taher Hamadache, auteur et administrateur de sites internet a estimé que cette façon de faire avec les monuments culturels et historiques finira, tôt ou tard, par nous déposséder de notre histoire. Il dira : “Il importe que l’on fasse attention à coïncidance entre l’inapplication d’une loi algérienne en vigueur, protégeant ces vestiges, et une loi coloniale censée être caduque et qui a de toute évidence légitimé la “restitution” de terres à l’ancien bachagha de la région ; à côté de cette coïçidence, nous avons un développement extraordinaire des technologies de la communication, notamment l’Internet, via lequel un fonds documentaire sur l’histoire du colonialisme est en train de circuler sans contrôle, ce fond est alimenté par les colonialistes eux-mêmes ou par leurs relais inconscients, fonds qui pourraient se substituer à une mémoire populaire non entretenue en l’infectant de données erronées. A moyen terme, notre propre mémoire collective disparaîtra au profit de cette mémoire importée.”

    C’est dire que ce qui vient de se passer à Akbou mérite une longue méditation pour qu’il soit saisi dans toutes ses dimensions et ses conséquences.

    Par la Dépêche de Kabylie
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