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Kaddour M’Hamsadji a donc poursuivi sa quête de l’Alger d’autrefois, s’en allant à la recherche de cette mémoire qui conserve par devers elle, la geste d’un passé multiséculaire.
Quoi de mieux que le mariage pour se remémorer ce passé aux multiples facettes dont le mariage qasbadji en est l’archétype.
Cette quête des traditions liées au mariage d’autrefois n’était guère évidente, tant la mémoire reste versatile et les témoins à même de rapporter des faits et coutumes familiers ou familiaux, qui transcendent le temps peu sûr.
En fait, dans cette enquête sur le us et coutumes lointains de la Casbah, l’auteur s’est heurté à des mémoires défaillantes et à la médiocrité du legs mémoriel et d’écrits, lorsque ceux-ci existaient, qui ne lui facilitèrent pas sa tâche. Mais ce tome II, est aujourd’hui bien là et complète ce que le tome I a déjà pu dévoiler d’un passé qasbadji riche et varié.
En réalité, ce travail de recherche n’a pas été une sinécure, obligeant M’Hamsadji à le diviser en trois parties, dont la première est sortie en 2007.
Le premier tome s’articulait autour des lieux «physiques» qui font la pérennité de la Casbah en faisant redécouvrir dans toute sa splendeur, parfois sa singularité, un patrimoine qui donna à la Médina algéroise sa particularité et son inimitable stature.
Dans la première partie de son oeuvre, Kaddour M’Hamsadji a ouvert pour nous la première porte, qui nous fit découvrir la splendeur de cet Alger d’autrefois, nous promettant de nous ouvrir la seconde porte. Voilà qui est fait avec la parution, certes très attendue, de cette deuxième partie totalement consacrée au mariage citadin dans l’ancienne Casbah.
En effet, dans les anciennes demeures de ce «Vieil Alger», existait une porte qui donne accès au ouast ed-dâr, le patio, qui protège ce qui fait le fond de l’âme de la maison. Aussi, ce second tome est totalement consacré à la plus importante et à la plus «sociale» d’entre elles, ez-zaouâdj, le mariage.
Le troisième volume à venir est lui, axé sur les autres activités traditionnelles. Donc, le tome II de El Qaçba, zemân, traditions, coutumes, fêtes, convie le lecteur à apprécier un art de vivre de la société citadine algéroise, jalouse de ses racines et de ses liens ancestraux, et parle humainement en gardant le regard fixé sur l’avenir.
C’est le cérémonial et le rituel du mariage d’antan au Vieil Alger que nous fait découvrir l’auteur, lequel restitue la fête nuptiale dans tout son faste.
De la demande de la main de la fille à marier, la khoutba - aux premiers jours de la mariée dans son nouveau foyer en passant, évidemment, par le qtî echchart, la fixation des conditions (morales et matérielles), elmahr ou encore eç-ç’dâq, la dot maritale - à la nuit de noces, au septième et quatorzième jours de la mariée, sept chapitres ordonnent cette fête aux mille vertus, qui est celle du mariage. El Qaçba zemân, le mariage, se présente comme un roman où l’auteur raconte les péripéties qui mènent deux jeunes gens à s’unir ou, plus exactement - dans ce Vieil Alger - aux traditions bien ancrées- deux familles à s’unir. Ainsi, M’Hamsadji revisite cette inénarrable Casbah, en commençant par situer les cadres humain et matériel dans lesquels, tout au long du livre, vont se mouvoir les Qasbadjis.
Les traditions, le mariage et ses modalités, l’enfance et ses différents stades d’évolution, les adultes et leurs relations, le langage des femmes, le langage des hommes, les jeux des filles, les jeux des garçons, les chants, les fêtes religieuses, les visites, les tabous, les préjugés...sont autant de faits qui rendent lisible et visible et surtout vivant ce Vieil Alger par la restitution de son cadre de vie ancestral. Dans son livre El Qaçba zemân, tome II, Kaddour M’Hamsadji n’a rien moins que fait oeuvre d’anthropologue en ramenant au jour la geste d’une entité aujourd’hui disparue, les citadins du Vieil Alger, d’il y a deux siècles.
Un livre qui se laisse lire comme une oeuvre épique.
El Qaçba zemân.Tome II
Le mariage, traditions d’Alger autrefois
de Kaddour M’Hamsadji
Edition de l’OPU
Alger 2009
Par l'Expression
Quoi de mieux que le mariage pour se remémorer ce passé aux multiples facettes dont le mariage qasbadji en est l’archétype.
Cette quête des traditions liées au mariage d’autrefois n’était guère évidente, tant la mémoire reste versatile et les témoins à même de rapporter des faits et coutumes familiers ou familiaux, qui transcendent le temps peu sûr.
En fait, dans cette enquête sur le us et coutumes lointains de la Casbah, l’auteur s’est heurté à des mémoires défaillantes et à la médiocrité du legs mémoriel et d’écrits, lorsque ceux-ci existaient, qui ne lui facilitèrent pas sa tâche. Mais ce tome II, est aujourd’hui bien là et complète ce que le tome I a déjà pu dévoiler d’un passé qasbadji riche et varié.
En réalité, ce travail de recherche n’a pas été une sinécure, obligeant M’Hamsadji à le diviser en trois parties, dont la première est sortie en 2007.
Le premier tome s’articulait autour des lieux «physiques» qui font la pérennité de la Casbah en faisant redécouvrir dans toute sa splendeur, parfois sa singularité, un patrimoine qui donna à la Médina algéroise sa particularité et son inimitable stature.
Dans la première partie de son oeuvre, Kaddour M’Hamsadji a ouvert pour nous la première porte, qui nous fit découvrir la splendeur de cet Alger d’autrefois, nous promettant de nous ouvrir la seconde porte. Voilà qui est fait avec la parution, certes très attendue, de cette deuxième partie totalement consacrée au mariage citadin dans l’ancienne Casbah.
En effet, dans les anciennes demeures de ce «Vieil Alger», existait une porte qui donne accès au ouast ed-dâr, le patio, qui protège ce qui fait le fond de l’âme de la maison. Aussi, ce second tome est totalement consacré à la plus importante et à la plus «sociale» d’entre elles, ez-zaouâdj, le mariage.
Le troisième volume à venir est lui, axé sur les autres activités traditionnelles. Donc, le tome II de El Qaçba, zemân, traditions, coutumes, fêtes, convie le lecteur à apprécier un art de vivre de la société citadine algéroise, jalouse de ses racines et de ses liens ancestraux, et parle humainement en gardant le regard fixé sur l’avenir.
C’est le cérémonial et le rituel du mariage d’antan au Vieil Alger que nous fait découvrir l’auteur, lequel restitue la fête nuptiale dans tout son faste.
De la demande de la main de la fille à marier, la khoutba - aux premiers jours de la mariée dans son nouveau foyer en passant, évidemment, par le qtî echchart, la fixation des conditions (morales et matérielles), elmahr ou encore eç-ç’dâq, la dot maritale - à la nuit de noces, au septième et quatorzième jours de la mariée, sept chapitres ordonnent cette fête aux mille vertus, qui est celle du mariage. El Qaçba zemân, le mariage, se présente comme un roman où l’auteur raconte les péripéties qui mènent deux jeunes gens à s’unir ou, plus exactement - dans ce Vieil Alger - aux traditions bien ancrées- deux familles à s’unir. Ainsi, M’Hamsadji revisite cette inénarrable Casbah, en commençant par situer les cadres humain et matériel dans lesquels, tout au long du livre, vont se mouvoir les Qasbadjis.
Les traditions, le mariage et ses modalités, l’enfance et ses différents stades d’évolution, les adultes et leurs relations, le langage des femmes, le langage des hommes, les jeux des filles, les jeux des garçons, les chants, les fêtes religieuses, les visites, les tabous, les préjugés...sont autant de faits qui rendent lisible et visible et surtout vivant ce Vieil Alger par la restitution de son cadre de vie ancestral. Dans son livre El Qaçba zemân, tome II, Kaddour M’Hamsadji n’a rien moins que fait oeuvre d’anthropologue en ramenant au jour la geste d’une entité aujourd’hui disparue, les citadins du Vieil Alger, d’il y a deux siècles.
Un livre qui se laisse lire comme une oeuvre épique.
El Qaçba zemân.Tome II
Le mariage, traditions d’Alger autrefois
de Kaddour M’Hamsadji
Edition de l’OPU
Alger 2009
Par l'Expression