Maroc/média : Ali Lmrabet interpelle Dominique Lagarde de L’EXPRESS.
Ndlr : Ali Lmrabet
Journaliste marocain interdit de l’exercice de la profession de journaliste pour avoir déclaré que les réfugiés sahraouis de Tindouf sont des « réfugiés », selon l’ONU et non des « séquestrés » par le Front Polisario, selon la propagande officielle marocaine. Et qui, malgré les vicissitudes, vit toujours au Maroc.
Salut Dominique Lagarde,
C’est vraiment hardi de ta part d’écrire sur la partie du Maroc qui trinque, alors que depuis 10 ans toi et ton hebdo, avec sa version marocaine (pour obtenir quelques petites pages de pub locale !), avez contribué à présenter à vos lecteurs un Maroc quasi idyllique qui « avance », en privilégiant les paillettes, les palmiers et les fastes de la monarchie absolue, néanmoins amie de la France.
Tu dis que « si les ‘lignes rouges’, au Maroc, ne sont plus ce qu’elles étaient, il en reste une, apparemment toujours aussi infranchissable : le monarque, personne ‘sacrée’ ».
Mais, enfin, dans quelle planète vis-tu ?
Que fais-tu donc des 7 sahraouis qui vont être traduits devant un tribunal militaire (ils risquent entre 20 ans de taule et la peine de mort. Oui, oui… !) Pour avoir rendu visite à leurs congénères de Tindouf, mais surtout pour être d’indécrottables militants indépendantistes ?
Que penses-tu de la mésaventure de Salka Dahane, la sœur de Brahim Dahane, l’un des 7 indépendantistes, qui a été condamné il y a quelques jours à un mois de prison ferme pour avoir essayé de faire passer quelques misérables dirhams (500, moins de 50 euros) à son frère ?
Pour quelqu’un comme moi qui a fait de la prison dans le sinistre pénitencier de Zaki, à Salé, là où sont emprisonnés les 7 de Tindouf, je sais ce que signifient 500 malheureux dirhams puisque si l’Etat marocain se charge de t’emprisonner il oublie de te nourrir.
Et la religion, chère Dominique, alors ce n’est plus une « ligne rouge » ? Alors, pourquoi les jeunes du MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles), ce cercle de jeunes qui a essayé de briser le tabou du jeûne au mois de Ramadan ? Sais-tu au moins que le conseiller royal (Mohamed Moâtassim pour ne pas le citer) a convoqué les dirigeants de principaux partis politiques pour leur intimer l’ordre de son maître de faire la fête aux « déjeuneurs » du MALI au nom d’Allah?
Et pourquoi donc, toi, ta publication et surtout ton directeur, le Barbier qui appelle à une refondation de l’Islam, qui voulez contaminer vos lecteurs par votre obsessive crainte de voir les barbus se hisser au pouvoir (ce qui fait craindre à beaucoup la fin des haricots au Maroc !), ne publiez rien sur le premier islamiste du Maroc qui est…… Mohamed VI. Puisque ce monsieur non seulement se présente, à l’instar d’un certain Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, comme le descendant direct du Prophète Mohammed (Mahomet pour les ignares), mais comme le Commandeur des Croyants et le seul à pouvoir contrôler la confection de fatwas.
Enfin, je trouve honteux que tu omettes de signaler le cas de Driss Chahtane, directeur de l’hebdomadaire Al Michaâl, condamné à un an de prison ferme et embastillé depuis deux semaines dans une geôle alaouite pour avoir simplement… fait des suppositions sur la santé du chef de l’Etat.
Bien sûr, Chahtane parle mal le français et ne fait pas partie de cette élite francophone, qui d’ailleurs ne représente pas le pays réel, qui sied si bien à vos pieds.
Avec notre jeunesse (dans le métier d’informer), notre fougue et nos inévitables erreurs, nous nous nourrissons tout de même dans la quintessence de la démocratie alors que vous en Occident vous êtes devenus du placebo, produit thérapeutique, dont l’effet, c’est connu, est nul.
Il y a quelques années, un de tes confrères de l’Express nous a fait plaisir avec un livre sur les sorciers blancs, un intéressant inventaire sur les « faux amis français de l’Afrique » qui, en fait, se nourrissent, tels des charognards, de ses lambeaux. J’ai ainsi appris que l’un des « spécialistes » du Maroc qui exerce à la tête d’un autre hebdomadaire installé à Paris, mais qui fait celui-là dans le panafricanisme mercantiliste, était en fait un pitoyable et éhonté dévoué de la dictature mauritanienne de Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, qui lui avait fait don de quelques licences de bateaux de pêche.
J’aimerais beaucoup que ton confrère, ou quelqu’un d’autre, oublie les mets alaouites, les invitations tous frais payés dans nos palaces, et nous fasse présent, cette fois-ci, de révélations sur les « faux amis français » du Maroc.
Allez, un petit effort !
Ali Lmrabet
El Khabar.
Ndlr : Ali Lmrabet
Journaliste marocain interdit de l’exercice de la profession de journaliste pour avoir déclaré que les réfugiés sahraouis de Tindouf sont des « réfugiés », selon l’ONU et non des « séquestrés » par le Front Polisario, selon la propagande officielle marocaine. Et qui, malgré les vicissitudes, vit toujours au Maroc.
Salut Dominique Lagarde,
C’est vraiment hardi de ta part d’écrire sur la partie du Maroc qui trinque, alors que depuis 10 ans toi et ton hebdo, avec sa version marocaine (pour obtenir quelques petites pages de pub locale !), avez contribué à présenter à vos lecteurs un Maroc quasi idyllique qui « avance », en privilégiant les paillettes, les palmiers et les fastes de la monarchie absolue, néanmoins amie de la France.
Tu dis que « si les ‘lignes rouges’, au Maroc, ne sont plus ce qu’elles étaient, il en reste une, apparemment toujours aussi infranchissable : le monarque, personne ‘sacrée’ ».
Mais, enfin, dans quelle planète vis-tu ?
Que fais-tu donc des 7 sahraouis qui vont être traduits devant un tribunal militaire (ils risquent entre 20 ans de taule et la peine de mort. Oui, oui… !) Pour avoir rendu visite à leurs congénères de Tindouf, mais surtout pour être d’indécrottables militants indépendantistes ?
Que penses-tu de la mésaventure de Salka Dahane, la sœur de Brahim Dahane, l’un des 7 indépendantistes, qui a été condamné il y a quelques jours à un mois de prison ferme pour avoir essayé de faire passer quelques misérables dirhams (500, moins de 50 euros) à son frère ?
Pour quelqu’un comme moi qui a fait de la prison dans le sinistre pénitencier de Zaki, à Salé, là où sont emprisonnés les 7 de Tindouf, je sais ce que signifient 500 malheureux dirhams puisque si l’Etat marocain se charge de t’emprisonner il oublie de te nourrir.
Et la religion, chère Dominique, alors ce n’est plus une « ligne rouge » ? Alors, pourquoi les jeunes du MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles), ce cercle de jeunes qui a essayé de briser le tabou du jeûne au mois de Ramadan ? Sais-tu au moins que le conseiller royal (Mohamed Moâtassim pour ne pas le citer) a convoqué les dirigeants de principaux partis politiques pour leur intimer l’ordre de son maître de faire la fête aux « déjeuneurs » du MALI au nom d’Allah?
Et pourquoi donc, toi, ta publication et surtout ton directeur, le Barbier qui appelle à une refondation de l’Islam, qui voulez contaminer vos lecteurs par votre obsessive crainte de voir les barbus se hisser au pouvoir (ce qui fait craindre à beaucoup la fin des haricots au Maroc !), ne publiez rien sur le premier islamiste du Maroc qui est…… Mohamed VI. Puisque ce monsieur non seulement se présente, à l’instar d’un certain Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, comme le descendant direct du Prophète Mohammed (Mahomet pour les ignares), mais comme le Commandeur des Croyants et le seul à pouvoir contrôler la confection de fatwas.
Enfin, je trouve honteux que tu omettes de signaler le cas de Driss Chahtane, directeur de l’hebdomadaire Al Michaâl, condamné à un an de prison ferme et embastillé depuis deux semaines dans une geôle alaouite pour avoir simplement… fait des suppositions sur la santé du chef de l’Etat.
Bien sûr, Chahtane parle mal le français et ne fait pas partie de cette élite francophone, qui d’ailleurs ne représente pas le pays réel, qui sied si bien à vos pieds.
Avec notre jeunesse (dans le métier d’informer), notre fougue et nos inévitables erreurs, nous nous nourrissons tout de même dans la quintessence de la démocratie alors que vous en Occident vous êtes devenus du placebo, produit thérapeutique, dont l’effet, c’est connu, est nul.
Il y a quelques années, un de tes confrères de l’Express nous a fait plaisir avec un livre sur les sorciers blancs, un intéressant inventaire sur les « faux amis français de l’Afrique » qui, en fait, se nourrissent, tels des charognards, de ses lambeaux. J’ai ainsi appris que l’un des « spécialistes » du Maroc qui exerce à la tête d’un autre hebdomadaire installé à Paris, mais qui fait celui-là dans le panafricanisme mercantiliste, était en fait un pitoyable et éhonté dévoué de la dictature mauritanienne de Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, qui lui avait fait don de quelques licences de bateaux de pêche.
J’aimerais beaucoup que ton confrère, ou quelqu’un d’autre, oublie les mets alaouites, les invitations tous frais payés dans nos palaces, et nous fasse présent, cette fois-ci, de révélations sur les « faux amis français » du Maroc.
Allez, un petit effort !
Ali Lmrabet
El Khabar.
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