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Le secteur de la Santé en crise en Algérie

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  • Le secteur de la Santé en crise en Algérie

    La trêve aura été de courte durée. En Algérie, les principaux syndicats du secteur de la santé renouent avec la contestation. Le SNPSSP et le SNPSP appellent les médecins spécialistes et généralistes à débrayer au mois de novembre. Ils dénoncent les dispositions jugées discriminatoires du statut particulier. Plus qu’un combat corporatiste, ils interpellent les pouvoirs publics sur le devenir du secteur. La santé publique est, selon eux, menacée en Algérie.

    En méprisant ceux qui tentent, en dépit des moyens dérisoires, de soigner les malades dans les zones les plus reculées, les décideurs mettent en péril le droit aux soins. Le déficit en spécialistes risque de s’aggraver. Les médecins, attirés par des carrières plus prometteuses, risquent d’opter pour le privé ou l’étranger. Pourtant, ils ne revendiquent pas des salaires égaux à ceux de leurs confrères sous d’autres cieux. Ils veulent une reconnaissance et une rémunération à la dimension de leur cursus. Une revendication à laquelle la Fonction publique continue de tourner le dos.

    A quoi cela sert-il donc de dépenser des milliards pour la construction de CHU, d’installer des scanners partout si à terme les médecins auront déserté leurs postes, car fatigués d’être méprisés ? La balle est dans le camp des décideurs à qui il appartient de réhabiliter non seulement les praticiens du secteur public, mais tout le secteur…

    Le SNPSS dénonce les dispositions du statut particulier :L’option de la grève inévitable


    Les spécialistes de la santé publique affiliés au SNPSSP renouent avec la grève. L’option de la grève est inévitable. La forme que prendra la contestation sera arrêtée en session extraordinaire du Conseil national. Le SNPSSP dénonce les dispositions du statut particulier et l’entêtement de la Fonction publique de ne pas mettre sur un pied d’égalité les hospitalo-universitaires et les spécialistes de la santé publique.

    Le différend qui oppose le SNPSSP à la Fonction publique n’a pas connu d’épilogue. Il s’est au contraire envenimé puisque la Fonction publique a non seulement ignoré toutes les propositions faites par les représentants des spécialistes, mais également tourné le dos aux recommandations du Premier ministre qui avait préconisé la réouverture des négociations à la demande du ministre du secteur.

    Barkat a visiblement été désavoué, puisque c’est la copie telle que décidée par l’institution de Kherchi qui a été avalisée en Conseil des ministres. Ceci, en plus de constituer un désaveu pour Barkat, relance le débat sur la place qu’accordent les pouvoirs publics aux spécialistes de la santé publique, car c’est, aux dires du Dr Youssfi, président du SNSSP, le fond du problème.

    Les dispositions du statut particulier continuent en effet de placer le spécialiste à un grade inférieur de celui de l’hospitalo-universitaire. La preuve ? Les rémunérations aux postes suprêmes (chef de service et chef d’unité) sont différentes. Les premiers sont moins bien payés que les seconds alors que, selon la loi régissant la Fonction publique, les postes suprêmes n’obéissent ni au grade ni au corps. Idem pour la classification, puisque les échelons 6 et 7 ont été tout simplement interdits aux spécialistes. Raison invoquée par la Fonction publique : c’est le plafond auquel seuls les hospitalo-universitaire peuvent avoir droit. Pourtant, rappelle le Dr Youssfi, le cursus d’un spécialiste est l’un des plus longs et peut aller jusqu’à 22 ans. Pourquoi donc cette volonté de le dévaloriser ? Pour le président du SNPSSP, c’est totalement incompréhensible puisqu’en 1982, les spécialistes et les hospitalo- universitaires étaient à égalité.

    Avec ce nouveau statut, le SNPSSP craint qu’un énorme fossé ne se creuse entre les deux corps avec, à terme, des conséquences désastreuses sur le système de santé. Le déficit en spécialistes, qu’accusent beaucoup de wilayas, risque de s’accentuer puisque les quelques spécialistes qui exercent à l’intérieur du pays finiront par déserter les structures de santé publique. Beaucoup sont sur place parce qu’ils sont forcés de passer le service civil, au terme duquel ils optent pour une carrière dans le privé ou à l’étranger. Au-delà de préoccupations liées à leur corporation, les spécialistes craignent de voir le système de santé dépérir davantage…

    Par Nawal Imès , Le Soir
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