Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Moul el meîda

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Moul el meîda

    Moul el meïda
    par El-Guellil
    Il se demandait un jour, notre grand Blaoui El Houari, puisse Dieu nous le garder en bonne santé, pourquoi Sidi Abdelkader, le ouali, était appelé «moul el meïda». On le saura après.

    Cela doit être pareil partout. Pas seulement dans ma ville. C'est du kif-kif ici et là, car la carte mentale et le disque dur sont les mêmes dans cette géographie tracée par les frontières du nimportequoitisme qui s'impose à nous.

    Nos cités se transforment, c'est visible à l'oeil nu. Les rez-de-chaussée des immeubles autrefois boudés, à cause du bruit et du va-et-vient incessant, ont vu leur chène augmenter. Ces appartements sont courtisés par les «investisseurs» (c'est un trop gros mot) qui les restaurent et les transforment en commerces quitte à défoncer les murs porteurs. Pour investir des créneaux porteurs. N'imaginez surtout pas que ça vole haut, même si ça a volé haut là-haut sur la montagne. La ville coule et tout est cool. Koul ya meskine. Koul ya zoufri. Koul quand tu es pressé. Il y en a pour toutes les bourses et de quoi satisfaire tous les goûts. Dans les quartiers populaires, c'est la karantita ou kalantika à consommer sur place ou à emporter. C'est rien comme investissement, mais ça peut rapporter gros. C'est ce qu'on appelle les «quatre saisons».

    Au centre-ville, de grands magasins, des lieux repaires de la ville deviennent repères de bouffeurs. Alors là, c'est sauce qui peut. Des pyramides de «chich kabab» aux couleurs pas très claires trônent à l'entrée. Des jeunots accoutrés de tenues voyantes, tout sourire, sont derrière les comptoirs, gros couteaux à la main servant khobza sur khobza. Ça pousse comme des champignons. Et comme les champignons, il y en a qui sont douteux. Cela doit être pareil dans toutes les villes, sur les grandes artères de la ville d'Oran, entre deux pizzerias, s'installe un «akloun khafif». Entre deux «chich kabab», une pâtisserie orientale. De la mangeaille, rien que de la mangeaison. Là, j'ai compris pourquoi Sidi Abdelkader enterré sur les hauteurs du Murdjadjo, présageant le devenir d'Oran, s'est fait appeler «Abdelkader moul el meïda».

    Il manque dans ce paradis de la bouffe, un investissement qui pourrait être très rentable. Des toilettes publiques et tirons la chasse sur l'urbanisme !

    Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    tellement vrai et tellement triste

    Commentaire

    Chargement...
    X