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Les enseignants de l’École polytechnique en grève en Algérie

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  • Les enseignants de l’École polytechnique en grève en Algérie

    L’intégration d’une institution dans une autre, le manque d’infrastructures et de moyens pédagogiques et de recherche, le refus de tout dialogue et le mépris affiché à l’égard des enseignants sont autant de facteurs dénoncés et qui ont poussé les enseignants de l’Ecole nationale polytechnique (ENP) à opter pour la protestation en Algérie.

    Suite à une assemblée générale, les enseignants présents avaient, à l’unanimité, décidé d’organiser deux journées de protestation les 3 et 4 du mois en cours. Hier, la grève a été largement suivie. Une centaine d’enseignants ont gelé leurs cours, pour se rassembler dès la matinée à l’entrée de l’école. «C’est une première. Jamais l’école n’a connu une telle mobilisation», dira Ould-Hamou Malek, coordinateur local du CNES.

    Selon ce dernier, les choses se sont envenimées après la suppression de l’option tronc commun (département de sciences fondamentales) et l’intégration de classes préparatoires, alors que l’école souffrait déjà d’un manque flagrant en matière d’infrastructures. Depuis, les étudiants en graduation et post-graduation poursuivent leurs cours dans des locaux pédagogiques décents, pour certains, alors que d’autres font carrément et quotidiennement le tour des différents départements pour trouver une salle de classe.

    Ce qui a provoqué la colère et des enseignants et des étudiants qui rappelons-le sont en grève depuis le 28 octobre dernier. Si ces derniers ont donné un ultimatum à la directrice afin de répondre favorablement à leurs doléances, les enseignants, quant à eux, réclament carrément son départ. De l’avis des enseignants de l’ENP, «l’actuelle directrice a montré qu’elle ne pouvait en aucune manière remédier aux problèmes auxquels l’école fait face, vu son incapacité à les gérer». Dans le communiqué qui a sanctionné l’assemblée générale de la section CNES-ENP, il est noté, entre autres, «le non-respect des engagements de la direction pour la construction d’un bloc de recherche à l’école (12 laboratoires) malgré le budget consenti par la tutelle en 2004, ainsi que pour des bâtiments pédagogiques programmés au profit des départements de génie de l’environnement, génie industriel et automatisme ».

    Selon les précisions des enseignants, ce projet date de plus de 5 ans et l’assiette et le budget existent, mais à ce jour, les travaux n’ont toujours pas été lancés. Il est également mentionné «l’absence totale de perspectives pour améliorer le cadre de travail au sein de l’école, qui ne cesse de se dégrader». Ainsi que «l’inexistence d’une quelconque prise en charge des écoles doctorales (budget, quotas, logistique…)» et, enfin, «l’absence d’une politique de gestion financière et administrative». Devant cette situation que les enseignants qualifient de «gravissime», ils proposent, sous l’impulsion d’une centaine d’adhérents, une plate-forme de revendications, dont les principales se présentent comme suit :

    - Consultation de la communauté universitaire de l’ENP via son représentant syndical pour tout projet concernant l’école.

    - Reconsidération des classes préparatoires intégrées à l’école et maintien de tous les départements de sciences fondamentales et de spécialisation, sans exception.

    - Préservation de la qualité de la formation.

    - Prise en charge diligente des problèmes des chercheurs.
    - Revalorisation des ressources humaines et mise à niveau de la gestion administrative.

    Incompréhensible !

    S’il y a une chose que les enseignants déplorent, c’est ce changement de statut de l’école à deux reprises en l’espace d’une année. En août 2008, la dénomination de l’école est passée, sur la base d’un décret exécutif, d’«école nationale» à «école supérieure», pour que, une année après, à savoir le 14 octobre dernier, sur la base d’un autre décret, l’école reprenne sa dénomination originelle. Ce que les enseignants qualifient de véritable «mascarade ». «Si la communauté universitaire de l’ENP était consultée pour l’établissement des textes, on ne serait jamais arrivé à une telle situation», dira le professeur Mammeri. Enfin, il convient de noter qu’une seconde assemblée générale est prévue aujourd’hui à 12h, dans l’enceinte de l’école. Une plate-forme complémentaire de revendications devrait sanctionner cette réunion.

    Par Le soir
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