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Les Chemins de la nuit de Nour-Eddine Mamouzi

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  • Les Chemins de la nuit de Nour-Eddine Mamouzi

    L’Expression: Qu’est-ce qui vous a inspiré pour écrire ce roman Les Chemins de la nuit?

    Nour-Eddine Mamouzi: Il s’agit d’un hommage, somme toute, modeste, que je tente de rendre à un fils de la corporation, dont vous faites partie. J’ai évoqué feu Mounir Bouamrane (Paix de Dieu soit sur lui), tombé en martyr à Latyfia (Irak 2004). Il travaillait comme monteur pour le compte de la Télévision publique polonaise (TVP). Avant de rendre l’âme, il tenait son passeport algérien en main, face à ses bourreaux. Certes, c’est un produit de l’osmose, mais comme tout Algérien, il était fier de son appartenance maghrébine.

    Mounir, étant binational (Algéro-Polonais), était très attaché à sa double culture. Il était en quête permanente de son identité surtout du côté paternel. J’en parle en toute connaissance de cause, car je suis son cousin. Aussi, il y avait une question lancinante qui paraissait centrale pour Mounir: l’Irak et sa brillante civilisation. Il harcelait son père, aviateur de métier chez Air Algérie, depuis sa tendre enfance (à cinq ans déjà) de découvrir la civilisation babylonienne.

    Mounir voulait de tout son coeur partir à la découverte de cette immense richesse. Il est mort là-bas en service commandé. Quel destin! Aussi, c’est peu dire de dépasser le deuil, car il repose en terre polonaise.

    Quel est le public que vous ciblez?

    Tous les âges, puisque le numérique fait désormais partie de nos usages quotidiens. Quant au roman, celui-ci traite de la Toile et qu’elle est mystérieuse cette Toile! Nous sommes bien au coeur du numérique. Malheur à celui qui s’y aventure, sans prendre de précautions au préalable. Donc globalement, nous pouvons résumer en cinq points les questions essentielles soulevées dans ce livre:

    1-Les opportunités et les périls mêmes du monde virtuel (tout est masqué) avec cette nécessaire habileté à tirer les bons fils.

    2-Le symbole du repère de l’osmose: la quête identitaire. Il me semble que chaque Algérien est concerné. Tous les croisements de civilisations que nous avons connus (succession de populations ayant occupé notre vaste territoire) en sont la preuve. Et d’ailleurs, une question centrale ressurgit: où pouvons-nous nous situer? Difficile réponse avec les conséquences désastreuses du choc des civilisations...

    3- La richesse de l’union. Imane ainsi que Mounir ne sont que des porte-voix. C’est plus l’idéal maghrébin tel que rêvé par nos ancêtres, qui est mis en évidence

    4- A la fin du roman, j’évoque avec subtilité le Sahara.Je cite: page 168 «des chemins de la nuit» «Nous étions enfin arrivés au bout de nos efforts et je découvrais une communauté très hospitalière qui m’était inconnue jusqu’alors. Celle-ci n’était pas exposée à ce que nous avions vécu, lors de notre passage aux frontières, perdus au fin fond du désert. Peut-être bien que ces tribus n’avaient pas besoin de notre civilisation. Et si ce Sahara lointain et sans limite ayant vu au fil du temps tant de tentatives vaines, pour son occupation n’était, en fait, qu’une contrée paisible, celle d’un peuple serein bien établi, héritier de la culture maghrébo-musulmane rayonnant jadis en terre ibérique?»

    Quel est votre courant de pensée?


    La littérature contemporaine, en général, particulièrement les sujets de l’heure.

    Vos auteurs préférés?

    Ils sont très variés. Pour ce qui est des écrivains algériens, il y a Malek Bennabi, Rachid Mimouni, Youcef Nacib, Yasmina Khadra et la liste est encore longue. Pour les auteurs étrangers, il y a Jaques Attali (surtout son dernier roman Une Brève histoire d’avenir.) Puelho Cuelho (surtout L’Alchimiste) et Albert Camus.

    On vous sent très préoccupé par le problème de la jeunesse. Avez-vous un message à transmettre?


    Ce sujet est abordé en surface, mais avec un lien sur la question identitaire, l’overdose de notre jeunesse démunie et son aventure vers d’autres cieux. Je demeure convaincu que c’est ici, en Algérie adorée de tous ses enfants, qu’il faut se battre.

    Par l'Expression
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