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Le lamento de Belkhadem .

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    Le lamento de Belkhadem
    par Kharroubi Habib
    La semaine écoulée, Abdelaziz Belkhadem areconnu, lors d'une réunion de cadres du FLN consacrée à la préparation des sénatoriales, que «l'argent pollue la politique». Le secrétaire général de l'ex-parti unique étant tout sauf naïf, il ne faut pas voir dans son «aveu» une subite prise de conscience de cet état de fait. La pollution de la politique par l'argent est une réalité bien établie depuis longtemps, et si Belkhadem y a publiquement fait référence, c'est parce qu'elle prend une dimension inquiétante à l'occasion des élections sénatoriales en préparation.

    Ce qui a fait sortir de ses gonds le pourtant impassible Belkhadem, est qu'il s'est rendu compte qu'un peu partout la direction du FLN, sous ses ordres, n'arrive pas à imposer ses choix pour ces sénatoriales aux élus de la formation, devenus eux-mêmes des puissances d'argent ou dont la discipline militante ne résiste pas aux alléchantes sollicitations de ces puissances d'argent. Il n'y a pas qu'au FLN que ce phénomène a cours. Peu ou prou, toutes les autres formations partisanes le subissent.

    Ce qui fait qu'à l'occasion des prochaines élections sénatoriales, nous assisterons à «d'étonnants» comportements de vote ici ou là de certains élus de ces formations. Comportements dont le dénominateur commun est qu'ils auront été suscités par des contreparties sonnantes et trébuchantes par les bénéficiaires.

    Concernant ce que cette pollution par l'argent est en train de provoquer de déliquescence dans la discipline militante au sein du FLN, qui est, il faut le rappeler, le parti majoritaire dans le pays, Belkhadem a bien raison de s'inquiéter. Les puissances d'argent qui défient le pouvoir décisionnel de l'instance dirigeante du parti sont en train, par la même occasion, de faire exploser l'unité des rangs du FLN à la base.

    L'indignation du secrétaire général du FLN face à la situation est tardive. Le phénomène qu'il dénonce n'est pas nouveau. Que Belkhadem explique par exemple qui renfloue la caisse de son parti à l'occasion de chaque rendez-vous électoral. Il est de notoriété publique que des fortunes établies y contribuent, ayant au préalable obtenu que l'ascenseur leur soit renvoyé de différentes façons. L'osmose entre le monde de la politique et celui de l'argent est aujourd'hui un secret de Polichinelle. Il n'y a qu'à voir où vont et descendent les figures de proue du premier quand il voyagent dans le pays. Si une nouvelle loi sur les partis doit voir le jour, il faudrait qu'elle cadre au plus près les sources extérieures de financement des partis.

    Cela ne sera pas pour autant suffisant à empêcher la pollution de la politique par l'argent car, comme le révèlent les sordides tractations qui ont cours actuellement dans le marigot politique, cette pollution a pour agents des acteurs politiques eux-mêmes, lesquels, s'étant enrichis en faisant de la politique, utilisent leurs fortunes acquises pour rester aux premières loges du monde politique et ainsi continuer à s'enrichir.

    Face à cette réalité dans laquelle Belkhadem et d'autres chefs politiques baignent, l'on ne peut se contenter de faire comme celui-là dans l'incantation désapprobatrice seulement.

    Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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