Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La Ruche de Kabylie 1940 /1975, Bahia Amellal

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La Ruche de Kabylie 1940 /1975, Bahia Amellal

    Bahia Amellal a présenté son livre La Ruche de Kabylie 1940 /1975, en présence de son éditeur Ramdane Achab, à la Maison de la culture. Il faut croire que La ruche, symbole d’une Kabylie très active et laborieuse, organisée, comme celle des abeilles, est encore vivante avec ses essaims pour qu’un auteur inconnu jusque-là attire autant de monde à la présentation et à la vente-dédicace de son livre.

    L’appellation ruche de Kabylie découle d’une observation comparative de la ruche et de la société kabyle par une sœur blanche qui venait de débarquer dans la région pour renforcer et étendre l’action des pères blancs installés dans les villages kabyles 10 ans auparavant. La ruche s’était la fin d’une époque infructueuse et le début d’une étape visant à surmonter l’échec de l’action d’évangélisation de la Kabylie par les pères blancs, échec des tentatives de conversion religieuse directe et de mixité à travers un mouvement scout.

    Une étape d’observation, d’étude et d’adaptation des desseins évangélistes aux réactions et besoins de la société kabyle est inaugurée par la création d’un mouvement féminin «apolitique» visant à vaincre l’hostilité de la population et à pénétrer la société en profondeur par l’école et le dispensaire.

    La Kabylie venait de sortir d’une guerre de résistance à l’invasion française qui l’avait ruinée, destructurée, vidée de sa substance, sans écoles, hormis les zaouias qui dispensaient les rudiments du Coran, sans structures de santé mais malgré la misère et les maladies qui avaient atteint des niveaux alarmants, la population demeurait digne, préférant son triste sort à la compromission avec le conquérant. C’était l’occasion pour les missionnaires d’entrer en scène pour essayer de conquérir l’âme des vaincus par l’action de bienfaisance humanitaire et scolaire, dissimulant des desseins politico-religieux tendant vers l’irréversibilité de la présence coloniale. Le choix de l’école découlait d’un constat, les Kabyles avaient soif de connaissances théoriques et pratiques, les zaouias ne suffisaient pas à leurs besoins, les pères blancs proposaient un modèle d’enseignement différent, concurrent et opposé à l’enseignement traditionnel dispensé par les zaouias, et ce, bien avant l’accès des Algériens musulmans à l’école publique. Les missionnaires remplissaient un grand vide que l’on peut mesurer à la lecture du livre là où l’auteure retrace l’histoire de l’école en Algérie.

    Avec la ruche de Kabylie, Bahia Amellal signe aux éditions Achab, nouvellement créées, un livre qui n’a rien à avoir avec ses diplômes de magistère en biologie moléculaire et de docteur en virologie. La Ruche de Kabylie est une somme de recherches archivistiques et de témoignages vivants sur une tranche de l’histoire, 1873-1975, et un aspect idéologique et culturel de la conquête française face à l’autre résistance, culturelle celle-là, acharnée de cette région du pays.

    A travers La ruche, Bahia Amellal exhume les souvenirs de plusieurs générations, rend hommage aux animatrices de la ruche de Kabylie, devenue ruche d’Algérie au lendemain de l’indépendance, dont elle met le travail manuel et intellectuel en valeur. C’était une école qui préparait à la vie sous ses différents aspects, un îlot de tolérance et de respect de la différence, une ouverture sur le monde, une école de l’humanisme et de l’universel, diront les ex-membres de la ruche présents à la conférence.

    Par Le Soir
Chargement...
X