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Pénurie ou anarchie, Quelle différence ?

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    Pénurie ou anarchie, Quelle différence ?
    Un mot que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ?

    Par : Rabah Larbi

    Toutefois, nous concernant, l’on croyait le temps des disettes loin derrière nous ! Et bien, pas du tout. Les circuits de distribution sont tellement anarchiques que les prix prennent de l’altitude. À telle enseigne que l’on se retrouve en pénurie d’argent ! Finalement, il n’y a pas de différence ! Ne pas avoir de produits sur le marché ou ne pas pouvoir remplir son couffin faute de moyens, qu’est-ce que ça change ? La situation est la même, avec la frustration en prime !
    Franchement, parler de pénurie, en période de surabondance, c’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité ! Mais les excès, tout comme les extrêmes, se rejoignent toujours. En période de dèche, rien ne va ! C’est normal. Mais les remèdes existent. Ne serait-ce qu’en termes de communication pour sensibiliser la population et la mobiliser autour d’une politique commune d’austérité.
    Dans ce cas de figure, on est pile dans la gestion de crise alimentaire. Le contrôle de l’information, c’est-à-dire la communication devient dès lors, la clé de la gestion d’une crise majeure. Mais aujourd’hui, on n’en est pas là. La crise est bien présente, certes, mais son origine est à chercher ailleurs. Sur le plan externe, il y a quelques raisons, somme toute objectives qui sont mises en avant. On parle même des biocarburants qui seraient à l’origine de la crise alimentaire. Selon un sérieux rapport de la Banque mondiale, l’essor de la production des biocarburants est responsable à 75% de la flambée des prix des denrées alimentaires entre 2002 et 2008. Un document aux conclusions polémiques que l’institution avait gardé au secret.

    Manger ou conduire ?
    Manger ou conduire, un arbitrage inacceptable quand on en connaît aujourd’hui le prix à payer. En effet, l’utilisation grandissante des terres pour la culture de biocarburants est directement liée à la flambée de pratiquement tous les produits de base, engendrant de graves situations d’indigence et de famine dans le monde. Notamment en Afrique, où paradoxalement, les biocarburants semblaient ouvrir de nouvelles perspectives au continent noir, qui n’en voit pour l’instant, que le mauvais revers de la médaille : la crise alimentaire.

    Le grenier de l’europe
    Mais en attendant une hypothétique solution internationale, on pourrait bien tenter de laver notre linge en famille. Il y a bien des produits alimentaires issus de notre terre nourricière ? Alors voyons tout ce qui pourrait être entrepris en interne ! Des fruits, légumes et produits agroalimentaires y existent à profusion. La terre n’est pas ingrate. Pour peu qu’on la travaille, elle nous donne tout. On ne peut raisonnablement parler de pénurie dans le secteur de l’agriculture. D’ailleurs, sa mission s’arrête là. Mais, s’il n’y a pas pénurie, du moins pour les produits frais, il y a, cependant, crise, manque, carence ! Parce que pour remplir son couffin de toutes ces denrées, il faut payer ! Et il faut payer cher ! En fait, le kilo de légumes produit par les soins du fellah prend des chemins longs et sinueux, en limousine, avant de parvenir au marché du détail. Le marché commercial est totalement troublé. Troublé, mais hautement organisé par de pseudos-mandataires, mafieux qui “troublent leurs eaux pour qu’elles paraissent profondes” (dixit Nietzsche dans Zarathoustra).

    Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
    Il n’y a pas si longtemps que ça, même le premier magistrat du pays a jugé opportun de tirer la sonnette d’alarme en appelant à une meilleure régulation du marché.
    En fait, qui s’occupe du marché ? Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Oui, il y a un pilote dans l’avion ! À savoir, le ministère du Commerce. Mais un avion à lui seul ne suffit pas pour en faire un équipage. L’équipage, c’est toute la société dans sa globalité. À commencer par le client que nous sommes tous, en refusant d’acheter un produit qui ne soit pas à son juste prix. Quant aux immondes produits asiatiques, contrefaits, nuisibles à notre santé, les consommateurs algériens en assument une grande part de responsabilité dans la prolifération du marché informel. Ils ne veulent pas s’affranchir de ce faux raisonnement qui consiste à acheter à des prix bas pour une qualité nettement plus amoindrie aux conséquences souvent fâcheuses. Mais, faut reconnaître qu’avec un si maigre pouvoir d’achat, il n’est pas toujours aisé de ne pas succomber au chant des sirènes de Laâquiba, Soustara, Ferhat-Bous-Saâd ou d’ailleurs...

    Qui fait quoi ?
    Le consommateur n’est pas le seul acteur. Les secteurs des PME/PMI, commerce, finances, intérieur… Ils sont tous concernés pour lutter contre le circuit informel, estimé à 60% de l’activité commerciale du pays. L’essentiel de l’approvisionnement des 2/3 de la population provient de la sphère informelle. L’activité au noir érigée en véritable économie parallèle est à l’origine d’un préjudice annuel de plus de 500 milliards de dinars au Trésor public. Chacun a un rôle à jouer. L’APC, en premier. En sa qualité de première structure de proximité, elle s’est toujours limitée à l’aspect administratif. Le rôle économique et commercial est inexistant. Alors que la mission primordiale d’une assemblée élue est justement d’appliquer un programme économique pour lequel elle a été élue.

    La communication orale.
    Chez nous, comme dans toutes les sociétés orales, la communication, dans le sens verbal, ça ne paye pas ! Ce n’est pas toujours suivi d’effet. Sinon, comment expliquer qu’en dépit des instructions fermes du président de la république, la situation demeure toujours la même, sinon pire. Peut-être que les orientations n’en soient restées qu’au stade de l’instruction orale, synonyme de vœu pieux... en lieu et place de directives consignées noir sur blanc, bien ciblées, avec suivi. La communication verbale est une source importante chargée d’émotion, mais elle n’engage en rien sa personne !

    La nature a horreur du vide
    Il est important que les décisions prises par les pouvoirs publics pour la protection des consommateurs soient respectées par tous. Qu’il y ait consensus. Il y va de la stabilité économique et sociale de tout un pays. Une pénurie quand elle s’installe dans le temps est souvent vécue comme une véritable crise. L’angoisse mène directement à la dépression. Le contrôle de la communication devient une nécessité pour l'État, s’il ne veut pas que la rue se nourrisse de la rumeur. À défaut de se nourrir... simplement.
    À moins que le très attendu snmg...
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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