Si on réussit ses études, c’est au niveau d’instruction de maman qu’on le doit. Selon une étude anglaise, il serait deux fois plus déterminant que celui de papa.
FEMINA Vos recherches révèlent que le succès scolaire d’un enfant dépend du niveau d’études de sa mère…
EDWARD MELHUISH Oui, nous avons étudié le développement de beaucoup d’enfants au Royaume-Uni en regard de leur environnement familial. Nous avons vu que le degré d’éducation de la mère conditionne fortement les chances de réussite scolaire. Et deux fois plus que celui du père.
Comment l’expliquez-vous?
Parce que la mère passe généralement plus de temps avec son bébé que le père. Surtout pendant ces années déterminantes pour le développement de l’enfant que sont les cinq premières années. C’est là, quand l’enfant est encore très petit, qu’elle est plus présente que le père, qu’elle joue et interagit davantage.
Et si elle travaille, cela prétérite les chances de réussite de sa progéniture?
Dans ce cas, c’est le niveau de formation de la personne – nounou, grand-mère – qui passe le plus de temps avec l’enfant qui primera. La qualité du jardin d’enfants ou de l’école maternelle est également déterminante. Et le niveau des bambins qui entourent l’enfant influencera aussi son développement.
Concrètement, qu’est-ce qui favorise la réussite?
Un milieu stimulant et propice à l’apprentissage. C’est-à-dire des parents qui donnent des opportunités d’apprendre à la maison. Par exemple, en stimulant l’enfant par la lecture, les activités physiques, en lui enseignant la danse, le chant, la peinture, les jeux avec des formes, des chiffres…
Quel est l’effet de toutes ces activités?
De chaque expérience, l’enfant acquiert une compétence. Etre confronté à de multiples activités lui permet de réagir et de comprendre toujours plus vite. Il développe ainsi la capacité d’«apprendre à apprendre», un atout pour toute la vie. Plus les parents ont des interactions avec leur enfant, plus ils le poussent à communiquer, plus celui-ci sera curieux et dégourdi.
Ce qui explique que les DVD de Baby Einstein, n’ont pas eu l’effet promis: augmenter le Q.I. des bébés…
Ces vidéos sont certes des stimulants intéressants, mais elles ne suscitent aucun échange. On place juste le bébé devant une télé qui ne répond pas… Et c’est justement l’interaction qui est cruciale. Un DVD n’aura pas d’influence sur le développement d’un bébé. Voilà pourquoi Disney a dû proposer de rembourser les parents insatisfaits!
Que faudrait-il changer pour que les enfants aient le meilleur terreau de base pour s’épanouir scolairement?
Pourquoi pas des congés maternité ou paternité d’un an? Il faut, en tout cas, rendre les parents conscients qu’ils devraient passer plus de temps avec leurs enfants, pour les stimuler. Et à mon avis il faudrait scolariser les petits dès 3 ans, ne serait-ce que trois heures par jour.
Edward Melhuish, psychologue, est professeur de Développement humain à l’Université Birkbeck de Londres. Il explore l’impact de l’école maternelle et du milieu familial sur le comportement cognitif et social de l’enfant («Effective Preschool and Primary Education»).
FEMINA Vos recherches révèlent que le succès scolaire d’un enfant dépend du niveau d’études de sa mère…
EDWARD MELHUISH Oui, nous avons étudié le développement de beaucoup d’enfants au Royaume-Uni en regard de leur environnement familial. Nous avons vu que le degré d’éducation de la mère conditionne fortement les chances de réussite scolaire. Et deux fois plus que celui du père.
Comment l’expliquez-vous?
Parce que la mère passe généralement plus de temps avec son bébé que le père. Surtout pendant ces années déterminantes pour le développement de l’enfant que sont les cinq premières années. C’est là, quand l’enfant est encore très petit, qu’elle est plus présente que le père, qu’elle joue et interagit davantage.
Et si elle travaille, cela prétérite les chances de réussite de sa progéniture?
Dans ce cas, c’est le niveau de formation de la personne – nounou, grand-mère – qui passe le plus de temps avec l’enfant qui primera. La qualité du jardin d’enfants ou de l’école maternelle est également déterminante. Et le niveau des bambins qui entourent l’enfant influencera aussi son développement.
Concrètement, qu’est-ce qui favorise la réussite?
Un milieu stimulant et propice à l’apprentissage. C’est-à-dire des parents qui donnent des opportunités d’apprendre à la maison. Par exemple, en stimulant l’enfant par la lecture, les activités physiques, en lui enseignant la danse, le chant, la peinture, les jeux avec des formes, des chiffres…
Quel est l’effet de toutes ces activités?
De chaque expérience, l’enfant acquiert une compétence. Etre confronté à de multiples activités lui permet de réagir et de comprendre toujours plus vite. Il développe ainsi la capacité d’«apprendre à apprendre», un atout pour toute la vie. Plus les parents ont des interactions avec leur enfant, plus ils le poussent à communiquer, plus celui-ci sera curieux et dégourdi.
Ce qui explique que les DVD de Baby Einstein, n’ont pas eu l’effet promis: augmenter le Q.I. des bébés…
Ces vidéos sont certes des stimulants intéressants, mais elles ne suscitent aucun échange. On place juste le bébé devant une télé qui ne répond pas… Et c’est justement l’interaction qui est cruciale. Un DVD n’aura pas d’influence sur le développement d’un bébé. Voilà pourquoi Disney a dû proposer de rembourser les parents insatisfaits!
Que faudrait-il changer pour que les enfants aient le meilleur terreau de base pour s’épanouir scolairement?
Pourquoi pas des congés maternité ou paternité d’un an? Il faut, en tout cas, rendre les parents conscients qu’ils devraient passer plus de temps avec leurs enfants, pour les stimuler. Et à mon avis il faudrait scolariser les petits dès 3 ans, ne serait-ce que trois heures par jour.
Edward Melhuish, psychologue, est professeur de Développement humain à l’Université Birkbeck de Londres. Il explore l’impact de l’école maternelle et du milieu familial sur le comportement cognitif et social de l’enfant («Effective Preschool and Primary Education»).
Commentaire