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Pékin annonce le doublement de ses prêts concessionnels à l’Afrique: dans les trois prochaines années, la Chine prêtera dix milliards de dollars aux Etats du continent. Un joli chiffre qui ne dit pas grand-chose sur le montant total de l’aide chinoise à l’Afrique (la transparence n’est pas le fort de Pékin). Une chose est sûre: la Chine est l’un des bailleurs de fonds les plus importants pour le continent et ne cesse d’y élargir son influence.
L’implication de la République populaire en Afrique, depuis le début de la décennie, marque une vraie révolution de l’aide au développement du continent.
Depuis la décolonisation de l’espace africain, les bailleurs de fonds occidentaux ont versé quelque mille milliards de dollars à l’Afrique. Au-delà de l’altruisme affiché, il s’agissait dans un premier temps de garder tant que faire se pouvait ses positions dans les anciennes colonies. L’aide a ensuite servi de vecteur d’exportation de la guerre froide sur le continent noir, puis de levier à l’application des doctrines du monde libre de Reagan. Quels que soient les méthodes et les motifs sous-jacents des aides, elles ont eu le temps de démontrer leur inefficacité: la moitié des Africains vivent avec moins d’un dollar par jour. Dans ce contexte, le «Consensus de Pékin» est une bouffée d’air frais: la Chine déverse ses réserves de changes sur le continent, presque sans autre conditionnalité que la non-reconnaissance de Taïwan. Et si la «bienveillance» chinoise est des plus intéressées, elle offre une vraie opportunité de développement à l’Afrique. Mais la saisir ne signifie pas seulement pour l’Afrique d’ouvrir grand les bras aux «amis chinois»: le danger de la rencontre entre une Chine ultra-opportuniste et une Afrique mal gouvernée est le retour au cycle vicieux de l’inefficacité.
Le développement africain ne dépend pas des acteurs extérieurs – toujours opportunistes. Il dépend des Africains. Sans bonne gouvernance, le continent sera pillé par la Chine comme il l’a été par l’Occident.
Frédéric Rohart l Echo de Belgique
L’implication de la République populaire en Afrique, depuis le début de la décennie, marque une vraie révolution de l’aide au développement du continent.
Depuis la décolonisation de l’espace africain, les bailleurs de fonds occidentaux ont versé quelque mille milliards de dollars à l’Afrique. Au-delà de l’altruisme affiché, il s’agissait dans un premier temps de garder tant que faire se pouvait ses positions dans les anciennes colonies. L’aide a ensuite servi de vecteur d’exportation de la guerre froide sur le continent noir, puis de levier à l’application des doctrines du monde libre de Reagan. Quels que soient les méthodes et les motifs sous-jacents des aides, elles ont eu le temps de démontrer leur inefficacité: la moitié des Africains vivent avec moins d’un dollar par jour. Dans ce contexte, le «Consensus de Pékin» est une bouffée d’air frais: la Chine déverse ses réserves de changes sur le continent, presque sans autre conditionnalité que la non-reconnaissance de Taïwan. Et si la «bienveillance» chinoise est des plus intéressées, elle offre une vraie opportunité de développement à l’Afrique. Mais la saisir ne signifie pas seulement pour l’Afrique d’ouvrir grand les bras aux «amis chinois»: le danger de la rencontre entre une Chine ultra-opportuniste et une Afrique mal gouvernée est le retour au cycle vicieux de l’inefficacité.
Le développement africain ne dépend pas des acteurs extérieurs – toujours opportunistes. Il dépend des Africains. Sans bonne gouvernance, le continent sera pillé par la Chine comme il l’a été par l’Occident.
Frédéric Rohart l Echo de Belgique
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