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Mohamed Mechati sera du «groupe des 21» qui affirmera son autonomie face à la scission dans la direction du parti et qui allait allumer l'étincelle de la déflagration libératrice.
Issu d’un milieu fort modeste, Mohamed Mechati eut une enfance et une adolescence émaillées de difficultés et de frustrations. Les discriminations criantes dont il était le témoin et plus qu’à son tour la victime allaient l'édifier sur l'abjection colonialiste, et les massacres du 8 Mai 1945 s’imposeront à lui comme le mythe fondateur de la lutte armée pour l'indépendance et la liberté. Mohamed Mechati va dès lors s'investir corps et âme dans le Mouvement national au sein duquel il occupera très tôt des responsabilités sensibles et dans une totale clandestinité : dans l'organisation politique, puis dans la structure para-militaire de l’Organisation spéciale (OS) créée en vue de préparer l'insurrection armée.
Vers la fin de l’année 1953, pendant que les braises du combat armé couvaient, le PPA-MTLD se sclérosait, terrassé par l’action stérile et les luttes de pouvoir qui le vouaient à l'immobilisme et à la désagrégation. Mohamed Mechati sera du «groupe des 21» qui affirmera son autonomie face à la scission dans la direction du parti et qui allait allumer l'étincelle de la déflagration libératrice.
Début octobre 1954, il quitte l’Algérie et se rend en France pour soigner une grave maladie pulmonaire. C’est ainsi que le 1er novembre 1954, il est à l’hôpital Pierre-Bénite. A sa sortie, il est dans la direction du FLN dont il sera un des membres de la première fédération en France constituée pour structurer l’organisation dans l’Hexagone et mobiliser l’émigration pour y porter la Révolution. Mohamed Mechati est arrêté en août 1956 et incarcéré dans différentes prisons de France. Il sera libéré pour raisons médicales en août 1961 et assigné à résidence surveillée à Rennes.
A l’indépendance, il sera en poste dans différentes représentations diplomatiques à l’étranger avant de faire valoir ses droits à la retraite. Esprit libre et fort, palpitant de vie et de richesse intérieure, cette figure emblématique de la Révolution ne se départit pas aujourd’hui de son entêtement à résister, donnant libre cours à sa «deuxième âme» de citoyen actif à la révolte sans cesse renouvelée et qui ne supporte pas le retour constant des inégalités, de l’injustice et du despotisme.
Personnalité estimée et respectée, il est pour beaucoup l’exemple même du moudjahid probe et désintéressé qui se refuse fermement à tous les rôles, par modestie et par une méfiance motivée envers les prophètes et les chefs. La sincérité et, par endroits, la crudité des témoignages qu’il rend en particulier sur des moments historiques décisifs du Mouvement national et de la guerre de Libération apportent des éléments nouveaux, surprenants et inattendus.
Par Noureddine Fethani , Le Soir
Issu d’un milieu fort modeste, Mohamed Mechati eut une enfance et une adolescence émaillées de difficultés et de frustrations. Les discriminations criantes dont il était le témoin et plus qu’à son tour la victime allaient l'édifier sur l'abjection colonialiste, et les massacres du 8 Mai 1945 s’imposeront à lui comme le mythe fondateur de la lutte armée pour l'indépendance et la liberté. Mohamed Mechati va dès lors s'investir corps et âme dans le Mouvement national au sein duquel il occupera très tôt des responsabilités sensibles et dans une totale clandestinité : dans l'organisation politique, puis dans la structure para-militaire de l’Organisation spéciale (OS) créée en vue de préparer l'insurrection armée.
Vers la fin de l’année 1953, pendant que les braises du combat armé couvaient, le PPA-MTLD se sclérosait, terrassé par l’action stérile et les luttes de pouvoir qui le vouaient à l'immobilisme et à la désagrégation. Mohamed Mechati sera du «groupe des 21» qui affirmera son autonomie face à la scission dans la direction du parti et qui allait allumer l'étincelle de la déflagration libératrice.
Début octobre 1954, il quitte l’Algérie et se rend en France pour soigner une grave maladie pulmonaire. C’est ainsi que le 1er novembre 1954, il est à l’hôpital Pierre-Bénite. A sa sortie, il est dans la direction du FLN dont il sera un des membres de la première fédération en France constituée pour structurer l’organisation dans l’Hexagone et mobiliser l’émigration pour y porter la Révolution. Mohamed Mechati est arrêté en août 1956 et incarcéré dans différentes prisons de France. Il sera libéré pour raisons médicales en août 1961 et assigné à résidence surveillée à Rennes.
A l’indépendance, il sera en poste dans différentes représentations diplomatiques à l’étranger avant de faire valoir ses droits à la retraite. Esprit libre et fort, palpitant de vie et de richesse intérieure, cette figure emblématique de la Révolution ne se départit pas aujourd’hui de son entêtement à résister, donnant libre cours à sa «deuxième âme» de citoyen actif à la révolte sans cesse renouvelée et qui ne supporte pas le retour constant des inégalités, de l’injustice et du despotisme.
Personnalité estimée et respectée, il est pour beaucoup l’exemple même du moudjahid probe et désintéressé qui se refuse fermement à tous les rôles, par modestie et par une méfiance motivée envers les prophètes et les chefs. La sincérité et, par endroits, la crudité des témoignages qu’il rend en particulier sur des moments historiques décisifs du Mouvement national et de la guerre de Libération apportent des éléments nouveaux, surprenants et inattendus.
Par Noureddine Fethani , Le Soir
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