Mon souvenir remonte au jour d'avant. Au vendredi 09 novembre 2001. Une journée redoutablement chaude où d'habitude, à tort ou à raison, mais surtout naïvement, les algériens évoquent les tremblements de terre "Quand il fait chaud ainsi il y a risque de tremblement de terre..." dit-on...
Puis tard dans la nuit...tôt le matin, j'entendais de mon lit une pluie battante...Etant, de nature, un admirateur du climat pluvieux, j'étais loin d'un quelconque sentiment de crainte. Bien au contraire, je me recroquevillais dans ma couverture souhaitant au fond de moi-même que la pluie continue...
Samedi matin, en se dirigeant à mon travail, j'ai remarqué que la circulation automobile était anormalement dense, puis je me dis, que c'est normal; ce sont les premières fortes pluies de la saison, elles causent toujours ce genre d'embouteillages...arrivé sur mon lieu de travail, j'étais étonné de voir le parking vide: aucune voiture ! Mis à part quelques personnes qui ont reussi à faire le chemin, et qui venaient toutes de l'est d'Alger, l'endroit était affreusement désert...Les téléphones portables n'étaient pas aussi répandus qu'aujourd'hui. Peu d'échos nous arrivaient : "Il paraît que les routes sont coupées à cause de la pluie", "On dit que Bab El Oued est innondée"...au fil des heures les ouï-dire se faisaient plus alarmants : "On dit qu'il y a même des morts !". "C'est navrant. ça doit être un ancien immeuble qui a cédé"... Non ce n'est pas que ça ! A la radio on annonce provisoirement 43 morts et le bilan risque d'être encore beaucoup plus lourd.
Retour à la maison ! Le temps du trajet, le bilan avait plus que doublé, ma sœur m'annonce qu'il y a une centaine de morts. Quoi !? 100 morts !? Oui, et ce n'est pas fini, le bilan va encore s'aloudir...
A la télévision, des points d'information étaient diffusés chaque heure. La JSK jouait en soirée à Tunis la finale de coupe d'Afrique, en signe de deuil les joueurs portaient des brassards noirs. Un bon match nul dans la douleur.
A la télévision toujours, les images étaient insoutenables, entre les morgues d'hôpitaux et les cimetières l'odeur de la mort traînait partout. C'est peut-être cette même odeur qui sentait à Bab El Oued une semaine plus tard quand je suis allé. Les opérations de déblaiement se poursuivaient et les gens portaient des masques...La place des Trois Horloges était méconnaissable, les visages étaient tristes. Au sens vrai du terme, le climat qui régnait était celui d'après le déluge...Comment ne pas le sentir alors que Bab El Oued, en espace d'une semaine, venait d'enterrer 733 de ses enfants ?
Aujourd'hui, 8 ans après, les traces de cette catastrophe ne sont plus visibles. Bab El Oued a embelli, elle a retrouvé un semblant de sourire, mais elle n'a pas oublié. Dans sa riche mémoire son histoire est indélébilement écrite.
Puis tard dans la nuit...tôt le matin, j'entendais de mon lit une pluie battante...Etant, de nature, un admirateur du climat pluvieux, j'étais loin d'un quelconque sentiment de crainte. Bien au contraire, je me recroquevillais dans ma couverture souhaitant au fond de moi-même que la pluie continue...
Samedi matin, en se dirigeant à mon travail, j'ai remarqué que la circulation automobile était anormalement dense, puis je me dis, que c'est normal; ce sont les premières fortes pluies de la saison, elles causent toujours ce genre d'embouteillages...arrivé sur mon lieu de travail, j'étais étonné de voir le parking vide: aucune voiture ! Mis à part quelques personnes qui ont reussi à faire le chemin, et qui venaient toutes de l'est d'Alger, l'endroit était affreusement désert...Les téléphones portables n'étaient pas aussi répandus qu'aujourd'hui. Peu d'échos nous arrivaient : "Il paraît que les routes sont coupées à cause de la pluie", "On dit que Bab El Oued est innondée"...au fil des heures les ouï-dire se faisaient plus alarmants : "On dit qu'il y a même des morts !". "C'est navrant. ça doit être un ancien immeuble qui a cédé"... Non ce n'est pas que ça ! A la radio on annonce provisoirement 43 morts et le bilan risque d'être encore beaucoup plus lourd.
Retour à la maison ! Le temps du trajet, le bilan avait plus que doublé, ma sœur m'annonce qu'il y a une centaine de morts. Quoi !? 100 morts !? Oui, et ce n'est pas fini, le bilan va encore s'aloudir...
A la télévision, des points d'information étaient diffusés chaque heure. La JSK jouait en soirée à Tunis la finale de coupe d'Afrique, en signe de deuil les joueurs portaient des brassards noirs. Un bon match nul dans la douleur.
A la télévision toujours, les images étaient insoutenables, entre les morgues d'hôpitaux et les cimetières l'odeur de la mort traînait partout. C'est peut-être cette même odeur qui sentait à Bab El Oued une semaine plus tard quand je suis allé. Les opérations de déblaiement se poursuivaient et les gens portaient des masques...La place des Trois Horloges était méconnaissable, les visages étaient tristes. Au sens vrai du terme, le climat qui régnait était celui d'après le déluge...Comment ne pas le sentir alors que Bab El Oued, en espace d'une semaine, venait d'enterrer 733 de ses enfants ?
Aujourd'hui, 8 ans après, les traces de cette catastrophe ne sont plus visibles. Bab El Oued a embelli, elle a retrouvé un semblant de sourire, mais elle n'a pas oublié. Dans sa riche mémoire son histoire est indélébilement écrite.
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