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Cinq ans après sa mort, les Palestiniens pleurent toujours Yasser Arafat

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  • Cinq ans après sa mort, les Palestiniens pleurent toujours Yasser Arafat

    Les Palestiniens se sentent toujours orphelins de leur chef historique, mort il y a cinq ans, alors que les rêves de paix et d’un Etat palestinien indépendant paraissent plus éloignés que jamais.

    Abou Ammar (le surnom de Yasser Arafat) était et reste toujours le symbole de notre lutte. C’est lui qui a dirigé le navire (palestinien) pendant des décennies en dépit des tempêtes", affirme Mohammed Dhaher, 49 ans, un Palestinien de Jéricho. Le mausolée blanc du "raïs" (chef) à Ramallah, tout près de son ancien QG de la mouqataa, le siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, est devenu un lieu de recueillement. "Le président Arafat est un symbole de la Révolution palestinienne, et je ne peux pas venir à Ramallah sans réciter la Fatiha (une sourate du Coran, ndlr) sur sa tombe", explique Nader Ismail, qui ne manque jamais une occasion de s’y rendre.
    Selon un récent sondage, 81,9% des Palestiniens regrettent la disparition de leur leader charismatique.
    "Lorsqu’Abou Ammar était là, le monde entier nous respectait, mais à présent, nous sommes très faibles", déplore Sali Abou Nadir, 36 ans, enseignant à Naplouse. "Aujourd’hui, nous sommes comme un ballon de foot dans lequel tout le monde tape", dit-il en lamentant les déchirures du camp palestinien.
    La rupture entre l’Autorité palestinienne et les islamistes du Hamas a été consommée en juin 2007, lorsque ces derniers ont évincé par la force leur rival du Fatah de la bande de Gaza.

    Les palestiniens divisés
    Les deux factions ont depuis engagé un "dialogue de réconciliation" sous l’égide du Caire, mais sans résultat. En attendant une hypothétique entente, le Hamas continue à régner sur Gaza en état de siège et soumis à un strict blocus israélien. "Si cette division s’était produite sous Arafat, il aurait eu le sentiment de mourir dix fois par heure. Cette sombre discorde est la plus douloureuse des blessures palestiniennes", commente Saëb Erakat, l’un des compagnons de route de Yasser Arafat.
    Arafat "refusait de faire des concessions sur les principes. Nous avons payé le prix pour cela, mais c’est grâce à ça qu’on a pu préserver notre unité nationale", argue un responsable du Hamas à Gaza, Ismaïl Abou Radouane.
    Il "croyait à l’option de la résistance comme une des options stratégiques pour permettre au peuple palestinien de recouvrer ses droits, contrairement à Mahmoud Abbas", poursuit le représentant du Hamas.

    Processus de paix bloqué

    Affaibli, M. Abbas, le successeur d’Arafat à la présidence de l’Autorité palestinienne, a décidé de ne pas briguer de nouveau mandat lors des prochaines élections générales palestiniennes, prévues le 24 janvier 2010, en raison du blocage du processus de paix.
    Aujourd’hui, le président Abbas menace même de démissionner si les Etats-Unis ne parviennent pas à relancer les négociations avec Israël, suspendues depuis la dernière offensive de Tsahal contre Gaza (décembre 2008-janvier 2009). L’Autorité palestinienne, qui n’exerce son pouvoir qu’en Cisjordanie, se heurte au refus des Israéliens de stopper leur colonisation avant de reprendre les discussions.
    L’enlisement du processus de paix et les profondes divisions interpalestiniennes menacent l’héritage de Yasser Arafat, qui avait réussi à incarner la cause nationale palestinienne.
    Ainsi, le Hamas a rejeté le processus électoral lancé par l’Autorité palestinienne, une décision qui risque de provoquer une rupture complète entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.
    Yasser Arafat est décédé le 11 novembre 2004, à l’âge de 75 ans, à l’hôpital militaire de Clamart, près de Paris. Un grand rassemblement est prévu mercredi en Cisjordanie pour marquer l’anniversaire de son décès.

    AFP
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