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    Le dialogue social, affaire d'Etat
    par Kharroubi Habib
    Le dialogue social en Algérie est affaire d'Etat, au point que même les ministres de la République sont réduits à l'impuissance quand les secteurs relevant de leurs compétences se retrouvent perturbés ou paralysés par la contestation sociale.

    La rencontre entre Benbouzid et les syndicats autonomes à la veille du démarrage de la grève qui paralyse aujourd'hui les établissements scolaires, en a été la plus parfaite illustration. Elle a échoué parce que le ministre n'avait aucune latitude de négocier avec les partenaires sociaux. Ses interlocuteurs n'avaient aucune illusion sur l'issue de la rencontre et s'ils ont répondu à son invitation, c'est uniquement pour ne pas donner matière à la propagande officielle de les accuser du refus de dialoguer.

    N'ayant aucun pouvoir pour négocier, le ministre de l'Education tente de casser la dynamique protestataire du corps enseignant par l'intimidation et la menace. Réflexe contre-productif et surtout révélateur de la façon musclée par laquelle le pouvoir cherche à étouffer la revendication sociale.

    L'agitation sociale cyclique qui affecte les différents corps étatiques prouve l'échec de cette centralisation du dialogue social imposée sous la forme de tripartites, dont les participants syndicalistes ont depuis longtemps basculé dans le suivisme servile des volontés du pouvoir sur les questions sociales.

    A l'origine de cette conception du dialogue social, il y a la peur panique d'être débordé sur un front où toute concession accordée ici et là est inévitablement facteur à alimenter ailleurs une revendication identique. D'où l'aberration surréaliste du comportement officiel quant au droit et à la liberté en matière d'exercice de l'activité syndicale.

    D'autres syndicats que l'UGTA existent on ne peut plus légalement dans le pays. Certains sont même consultés sur des sujets ayant trait à l'organisation et au fonctionnement des secteurs dans lesquels ils sont implantés. Ils n'ont cependant plus droit au chapitre dès lors qu'il est question de revendications et droits des salariés de nature financière. Le non-dit dans l'attitude de l'autorité étatique à l'égard de ces syndicats est qu'ils seraient sous la coupe d'influences partisanes qui les instrumentalisent à des fins d'opposition au régime et à sa politique. C'est pourtant en ostracisant ces syndicats que le pouvoir leur a offert la possibilité d'accéder à une représentativité dont il ne peut plus maintenant masquer la réalité.

    La fiction que l'UGTA est la seule organisation syndicale à bénéficier d'une représentativité qui en ferait le partenaire social exclusif de l'Etat, est de ce fait démentie sur le terrain. Comment dans ces conditions les pouvoirs publics continuent-ils à soutenir qu'il y a vrai pacte et paix sur le front social dans le pays grâce à des tripartites dont ces syndicats sont exclus ? Certes, ils ont pu contenir pour l'instant les mouvements revendicatifs dont ces syndicats sont à l'origine. Mais jusqu'à quand, surtout que par le mépris avec lequel ces mouvements sont gérés, s'installe la détermination d'aller à leur radicalisation.

    lE Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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