voici un article qui explique la xénophobie ; il est très intéressant si on a le courage de le lire dans son intégralité et à tête reposée
je n'ai pas voulu en faire un résumé car je sais que vous avez tous une aussi grande aptitude que moi à comprendre
mais pour ceux qui nauraient pas la patience d'aller jusqu'au bout, voici un petit extrait révélateur :
Aux yeux du xénophobe, l’étranger figure en premier lieu ce que lui-même peut craindre de devenir un jour, c’est-à-dire précisément quelqu’un d’étranger au groupe social auquel lui-même appartient. Entendons par là à la fois :
quelqu’un d’exclu, de marginalisé, de délaissé, d’abandonné à lui-même, qui ne fait pas (plus) partie du groupe de référence, auquel il est interdit ou du moins difficile de prendre part à la vie sociale normale, privé de ce fait d’un certain nombre d’attributs normaux des membres du groupe, bref un être à l’état de déréliction ;
en même temps que quelqu’un de puni, de matériellement, socialement et symboliquement infériorisé, désigné à l’opprobre, au mépris voire à la haine de tout le groupe, auquel est refusé l’identité de référence, qui ne peut pas prendre part au pouvoir qui est celui du groupe de référence du xénophobe et de ses membres. On peut ici entendre, à chaque fois, l’écho de la double angoisse d’abandon et de castration.
Inversement, l’étranger va tout aussi bien figurer aux yeux du xénophobe ce que lui-même voudrait bien être mais qu’il lui est interdit d’être par les autorités sociales et qu’il se défend d’être, par angoisse et par culpabilité. C’est-à-dire essentiellement :
celui qui agresse l’équivalent symbolique de la Mère sur la scène sociale, c’est-à-dire la société elle-même dans son intégrité et dans son identité propres, donc celui qui travaille à la subversion de l’ordre social ;
plus fondamentalement même celui qui transgresse la Loi posée par le Père, donc qui attente au fondement même de l’ordre social. On reconnaît évidemment l’écho des propres désirs de transgression du sujet, frappés au coin de l’interdit et de la culpabilité, ainsi que l’écho de son agressivité à l’égard des autorités sociales et de l’ordre social en général. Remarquons que l’on retrouve ici un trait paradoxal de la xénophobie et du racisme, souvent relevé : la tendance à survaloriser l’étranger (faisant contraste avec sa dévalorisation massive), la tendance à lui prêter notamment une puissance redoutable, y compris sur le plan sexuel. D’où les fantasmes courants sur l’activité sexuelle de l’étranger (notamment mâle), sur sa puissance de séduction, sur la menace qu’il ferait peser sur la vertu des filles et la fidélité des épouses, etc. Ainsi, le xénophobe lui-même n’échappe-t-il pas à une certaine ambivalence à l’égard de l’étranger : celui-ci figure, inconsciemment, à la fois ce qu’il désirerait être et ce qu’il s’interdit d’être ; son rejet et sa haine de l’étranger est à la mesure de son admiration jalouse à son égard.
http://p-s-f.com/psf/article.php?id_article=0080
je lirai vos commentaires avec un grand intérêt
je n'ai pas voulu en faire un résumé car je sais que vous avez tous une aussi grande aptitude que moi à comprendre
mais pour ceux qui nauraient pas la patience d'aller jusqu'au bout, voici un petit extrait révélateur :
Aux yeux du xénophobe, l’étranger figure en premier lieu ce que lui-même peut craindre de devenir un jour, c’est-à-dire précisément quelqu’un d’étranger au groupe social auquel lui-même appartient. Entendons par là à la fois :
quelqu’un d’exclu, de marginalisé, de délaissé, d’abandonné à lui-même, qui ne fait pas (plus) partie du groupe de référence, auquel il est interdit ou du moins difficile de prendre part à la vie sociale normale, privé de ce fait d’un certain nombre d’attributs normaux des membres du groupe, bref un être à l’état de déréliction ;
en même temps que quelqu’un de puni, de matériellement, socialement et symboliquement infériorisé, désigné à l’opprobre, au mépris voire à la haine de tout le groupe, auquel est refusé l’identité de référence, qui ne peut pas prendre part au pouvoir qui est celui du groupe de référence du xénophobe et de ses membres. On peut ici entendre, à chaque fois, l’écho de la double angoisse d’abandon et de castration.
Inversement, l’étranger va tout aussi bien figurer aux yeux du xénophobe ce que lui-même voudrait bien être mais qu’il lui est interdit d’être par les autorités sociales et qu’il se défend d’être, par angoisse et par culpabilité. C’est-à-dire essentiellement :
celui qui agresse l’équivalent symbolique de la Mère sur la scène sociale, c’est-à-dire la société elle-même dans son intégrité et dans son identité propres, donc celui qui travaille à la subversion de l’ordre social ;
plus fondamentalement même celui qui transgresse la Loi posée par le Père, donc qui attente au fondement même de l’ordre social. On reconnaît évidemment l’écho des propres désirs de transgression du sujet, frappés au coin de l’interdit et de la culpabilité, ainsi que l’écho de son agressivité à l’égard des autorités sociales et de l’ordre social en général. Remarquons que l’on retrouve ici un trait paradoxal de la xénophobie et du racisme, souvent relevé : la tendance à survaloriser l’étranger (faisant contraste avec sa dévalorisation massive), la tendance à lui prêter notamment une puissance redoutable, y compris sur le plan sexuel. D’où les fantasmes courants sur l’activité sexuelle de l’étranger (notamment mâle), sur sa puissance de séduction, sur la menace qu’il ferait peser sur la vertu des filles et la fidélité des épouses, etc. Ainsi, le xénophobe lui-même n’échappe-t-il pas à une certaine ambivalence à l’égard de l’étranger : celui-ci figure, inconsciemment, à la fois ce qu’il désirerait être et ce qu’il s’interdit d’être ; son rejet et sa haine de l’étranger est à la mesure de son admiration jalouse à son égard.
http://p-s-f.com/psf/article.php?id_article=0080
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