Malgré les images, elle dénonce une «comédie» algérienne: L'incroyable aveuglement de la presse égyptienne
par M. Saâdoune
Avant le match et déjà des bosses, des bobos et des points de suture pour l'équipe nationale. La presse égyptienne a choisi de ne pas voir les images, elle accuse les Algériens de jouer la «comédie». Cela va du très sobre Al-Ahram...
à un incroyable morceau de mauvaise foi vu sur une chaine égyptienne nommée Al-Hayat.
Les joueurs algériens ont cassé le bus et se sont in fligés des blessures pour nuire à l'Egypte. La preuve, le chauffeur du bus, Kheyri Hassan Moursi, nouvel héros d'Egypte, le jure au «nom de Dieu»... La presse égyptienne, unanime, a donc trouvé l'explication : l'équipe algérienne a ourdi un mauvais complot pour nuire à l'Egypte. Il y a bien des images que chacun peut voir YouTube, le bruit de la pluie de caillasses tombant sur le bus, le trou fait dans une vitre et les appels des joueurs à tirer les rideaux... Et, last but not least, des joueurs algériens en sang entrant à l'hôtel.
La presse égyptienne, toute unie derrière le chauffeur Kheyri Moursi, le héros qui a éventé le complot des Algériens, vous interdit de croire à ce que vous avez vu. Dans les discours de la presse et des TV - où la mauvaise foi se mélange un nationalisme de mauvais aloi -, le journal Al-Ahram fait presque figure de modéré, en parlant du sujet, au milieu d'un article relatant la présence du président Hosni Moubarak à une séance d'entrainement de l'équipe égyptienne de football. «Le bus qui transportait les joueurs de l'équipe algérienne de l'aéroport à l'hôtel a connu un incident étrange lorsque certains joueurs ont contribué à casser les vitres du bus pour prétendre qu'ils ont essuyé des jets de pierre».
Un «étrange incident»
Al-Ahram, l'officiel qui résume la position officielle consistant à nier, nier, jusqu'à l'absurde.
A lire la presse égyptienne, il n'y avait même pas de joueurs algériens blessés... Certains laissent entendre qu'ils se seraient blessés volontairement. Ridicule, bien sûr... Tant pis pour cette presse égyptienne si la Fifa a confirmé que «trois joueurs» ont été blessés dans l'attaque du bus. Le représentant de la Fifa estimant même qu'on ne peut «pas parler de blessés superficiels. Avec les points de suture, il faut voir si ces joueurs peuvent jouer de la tête. Le médecin de l'équipe nationale doit encore se prononcer». Tout cela n'est que «comédie» affirme les journalistes égyptiens, une «crise montée de toutes pièces», affirme le journal égyptien Al-Chourouq.
Le chauffeur ayant dit son mot, le journal cite une «source sécuritaire de haut niveau» qui la confirme : les vitres ont été brisées de l'intérieur et non de l'extérieur... La même source donne le fin fond de l'affaire : les joueurs algériens ont essayé de créer un problème pour s'en servir en cas de défaite. Enfin, Al-Masri Al-Yom, sans déroger à la thèse du complot ourdi ou de la comédie ourdie par les Algériens ne nie pas que des «gamins» aient jeté des pierres sur le bus. Une petite ombre d'aveu, vite noyée dans la ligne. Selon lui, les Algériens «ont profité de l'occasion, certains prétendant être terrifiés et blessés, et ont détruit les vitres de l'autobus et les sièges dans une ambiance d'extrême agitation».
Palme d'orde la mauvaise foi
Les Algériens qui «prétendent» être blessés... cela doit faire rager les joueurs qui se seraient volontairement blessés pour se faire des points de sutures. Pourtant, même dans leur outrageuse insistance à ne pas voir les images et les faits, ces écrits de presse relèvent presque de l'angélisme face à des commentaires haineux entendus sur les télés égyptiennes.
Sur la chaine d'Abou Dhabi et face à des animateurs sceptiques à l'idée que les Algériens se soient amusés à s'infliger des blessures pour faire la «comédie», un journaliste égyptien qui se prétend une «colombe» a débité les morceaux choisis habituels : les Algériens n'aiment pas l'Egypte et cherchent à lui causer du tort... La palme dans ce genre revient à une commentatrice de télévision égyptienne (Al-Hayat).
Elle a tenu le crachoir pendant de longues minutes pour insulter les Algériens et leur conseiller de revoir leur «mauvaise comédie» et de recourir à Lakhdar Hamina qui a «eu la palme d'or à Cannes pour élaborer un «meilleur film». Une interminable et insupportable logorrhée... débitée presque sur le ton d'un prêche. La palme d'or de la mauvaise foi, incontestablement. Heureusement - il faut s'en convaincre - que ces âneries ne représentent pas l'Egypte.
Quotidien d'Oran
par M. Saâdoune
Avant le match et déjà des bosses, des bobos et des points de suture pour l'équipe nationale. La presse égyptienne a choisi de ne pas voir les images, elle accuse les Algériens de jouer la «comédie». Cela va du très sobre Al-Ahram...
à un incroyable morceau de mauvaise foi vu sur une chaine égyptienne nommée Al-Hayat.
Les joueurs algériens ont cassé le bus et se sont in fligés des blessures pour nuire à l'Egypte. La preuve, le chauffeur du bus, Kheyri Hassan Moursi, nouvel héros d'Egypte, le jure au «nom de Dieu»... La presse égyptienne, unanime, a donc trouvé l'explication : l'équipe algérienne a ourdi un mauvais complot pour nuire à l'Egypte. Il y a bien des images que chacun peut voir YouTube, le bruit de la pluie de caillasses tombant sur le bus, le trou fait dans une vitre et les appels des joueurs à tirer les rideaux... Et, last but not least, des joueurs algériens en sang entrant à l'hôtel.
La presse égyptienne, toute unie derrière le chauffeur Kheyri Moursi, le héros qui a éventé le complot des Algériens, vous interdit de croire à ce que vous avez vu. Dans les discours de la presse et des TV - où la mauvaise foi se mélange un nationalisme de mauvais aloi -, le journal Al-Ahram fait presque figure de modéré, en parlant du sujet, au milieu d'un article relatant la présence du président Hosni Moubarak à une séance d'entrainement de l'équipe égyptienne de football. «Le bus qui transportait les joueurs de l'équipe algérienne de l'aéroport à l'hôtel a connu un incident étrange lorsque certains joueurs ont contribué à casser les vitres du bus pour prétendre qu'ils ont essuyé des jets de pierre».
Un «étrange incident»
Al-Ahram, l'officiel qui résume la position officielle consistant à nier, nier, jusqu'à l'absurde.
A lire la presse égyptienne, il n'y avait même pas de joueurs algériens blessés... Certains laissent entendre qu'ils se seraient blessés volontairement. Ridicule, bien sûr... Tant pis pour cette presse égyptienne si la Fifa a confirmé que «trois joueurs» ont été blessés dans l'attaque du bus. Le représentant de la Fifa estimant même qu'on ne peut «pas parler de blessés superficiels. Avec les points de suture, il faut voir si ces joueurs peuvent jouer de la tête. Le médecin de l'équipe nationale doit encore se prononcer». Tout cela n'est que «comédie» affirme les journalistes égyptiens, une «crise montée de toutes pièces», affirme le journal égyptien Al-Chourouq.
Le chauffeur ayant dit son mot, le journal cite une «source sécuritaire de haut niveau» qui la confirme : les vitres ont été brisées de l'intérieur et non de l'extérieur... La même source donne le fin fond de l'affaire : les joueurs algériens ont essayé de créer un problème pour s'en servir en cas de défaite. Enfin, Al-Masri Al-Yom, sans déroger à la thèse du complot ourdi ou de la comédie ourdie par les Algériens ne nie pas que des «gamins» aient jeté des pierres sur le bus. Une petite ombre d'aveu, vite noyée dans la ligne. Selon lui, les Algériens «ont profité de l'occasion, certains prétendant être terrifiés et blessés, et ont détruit les vitres de l'autobus et les sièges dans une ambiance d'extrême agitation».
Palme d'orde la mauvaise foi
Les Algériens qui «prétendent» être blessés... cela doit faire rager les joueurs qui se seraient volontairement blessés pour se faire des points de sutures. Pourtant, même dans leur outrageuse insistance à ne pas voir les images et les faits, ces écrits de presse relèvent presque de l'angélisme face à des commentaires haineux entendus sur les télés égyptiennes.
Sur la chaine d'Abou Dhabi et face à des animateurs sceptiques à l'idée que les Algériens se soient amusés à s'infliger des blessures pour faire la «comédie», un journaliste égyptien qui se prétend une «colombe» a débité les morceaux choisis habituels : les Algériens n'aiment pas l'Egypte et cherchent à lui causer du tort... La palme dans ce genre revient à une commentatrice de télévision égyptienne (Al-Hayat).
Elle a tenu le crachoir pendant de longues minutes pour insulter les Algériens et leur conseiller de revoir leur «mauvaise comédie» et de recourir à Lakhdar Hamina qui a «eu la palme d'or à Cannes pour élaborer un «meilleur film». Une interminable et insupportable logorrhée... débitée presque sur le ton d'un prêche. La palme d'or de la mauvaise foi, incontestablement. Heureusement - il faut s'en convaincre - que ces âneries ne représentent pas l'Egypte.
Quotidien d'Oran
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