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Football, sciences sociales et littérature en Algérie

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  • Football, sciences sociales et littérature en Algérie

    Nous regrettions dernièrement, actualité oblige, que le sport et notamment le football en Algérie, ne fasse pas l’objet d’études de sociologie ou d’autres disciplines des sciences humaines et n’inspire que peu la littérature et les arts.

    Nous avons reçu un courrier de Mahfoud Amara, enseignant et chercheur à la Loughborough University en Grande-Bretagne, et dont les recherches portent justement sur ces sujets. Auteur de nombreuses publications scientifiques, il a écrit sur le sport et le nationalisme algérien dans l’Etat-nation (Etudes francophones postcoloniales, 2006), sur la diffusion et la modernisation du football en Algérie à la lumière des rapports entre la globalisation et la « modernité locale » (Football et société, 2004) sur le match Algérie-France de 2001 sous l’angle postcolonial (Revue internationale de sociologie moderne, 2006).

    Mahfoud Amara (merci à lui) nous signale également les travaux de certains de ses pairs qui travaillent sur les mêmes sujets. C’est le cas de Youcef Fatès, auteur de Sport et Tiers-monde (Presses universitaires de France, 1994), Sport et politique en Algérie (Ed. l’Harmattan et sa contribution à la revue Confluences (n° 50, 2004) intitulée « L’islamisme algérien et le sport, entre rhétorique et action ».

    De même, P. Dine a travaillé sur les rapports entre la France et l’Algérie à travers le sport, de la colonisation à la globalisation (in France moderne et contemporaine, 2002). Ce chercheur a publié également en juillet 1966 dans la revue Europe un article de fond intitulé « Un héroïsme problématique : le sport, la littérature et la guerre d’Algérie ». Amara rappelle, à propos de littérature justement, les romans de Rachid Boudjedra qui a plusieurs fois investi son écriture dans le monde du football et de ses rapports avec l’histoire et la société : Le vainqueur de coupe (1981) et La vie à l’endroit (1999). Il cite également le roman de Vincent Colonna Yamaha d’Alger (1999). Nous remercions notre correspondant de nous avoir fourni ces précieuses indications. Elles montrent que le sport et le football en particulier en Algérie n’a pas été tout à fait délaissé par les sciences sociales et historiques.

    Cependant, on peut s’interroger sur l’existence de tels axes de recherche dans les universités algériennes et, en tout cas, aucune publication (article scientifique ou essai) n’a à notre connaissance été diffusée en Algérie. De plus, mêmes les thèmes abordés, ainsi que nous pouvons le constater, ne semblent porter que sur le passé et le rapport à la colonisation ou la décolonisation, soit sur l’incidence du sport sur les relations entre la France et l’Algérie, ce qui nous inscrit toujours dans une perspective postcoloniale.

    On ne peut que s’en féliciter mais regretter du même coup que le football dans la société algérienne actuelle soit, en quelque sorte, boudé par les chercheurs quand le spectacle quotidien de la rue nous en montre l’importance sociale et symbolique si forte qu’elle peut paraître démesurée. Mais mesurer la démesure est bien une des tâches les plus passionnantes de la sociologie.

    Par El Watan
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