Annonce

Réduire
Aucune annonce.

que veux- tu

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • que veux- tu

    C'est à ton corps de glace qu'il faut reprocher ta beauté
    c'est à tes seins de marbre qu'il faut dire ton dédain.
    Comment, tu serais belle pour toi seule, et je ne pourrai te voir que de loin ?
    comment, tu serais triste toute seule, sans que j'aie part à tes regrets ?
    Je sais ton recul de farouche, et sans lui ne t'aimerais pas ;
    mais tu sais mon désir d'être de bronze et tu ris de mon amour pierre lugubre dans la vallée.

    Que veux-tu, et pourrais-je même te parler de pureté lorsque sur ton ventre de nacre aucune main ne s'est posée ?
    Pardonne, pardonne-moi d'avoir osé te regarder.
    Ton corps t'appartient comme ton cœur,
    et les explications de l'indifférence la nient au lieu de l'éclairer.
    Que veux-tu, tu as été pour moi espoir et désespoir que veux-tu,
    pardonne à ma passion si elle est juvénile, à mes mains si elles cherchent ton corps.

    Ton tremblement est ma négation
    ton reproche mon insuffisance
    ton désir mon appréhension : tu n'es pas mienne.
    Le mot ne recouvre que les souffrances oubliées
    les souvenirs ne voilent que les solitudes abusées
    et les élans ne sont que des courses éperdues.
    Toute parole entre toi et moi est désormais inutile,
    et l'oiseau qui me parlait de toi sera muet désormais à propos de ton cœur.
    Le murmure même d'un poème qui n'est ni complainte ni espoir
    le chant qui s'exhale dans le silence de la nuit,
    tout ceci nous dit la mort de notre nous,

    dans le calme et la paix de tout ce qui respire.
    Femme à l'œil de feu femme à la blancheur de l'aurore
    ton être pour moi est passé,
    mort avant que j'aie pu dire : encore !

    Femme de l'amour et de la paix,
    mon adieu inachevé t'accompagne et te garde,
    mon amour embrumé te berce et te fasse rire.
    Dans l'univers cohérent des amours enfiévrés,
    une histoire a pris fin une histoire s'est terminée,
    une histoire dont seul subsistera le souvenir ébloui,
    dans nos corps dans nos cœurs étonnés.

    Raphaël Cohen (créé en 1959)
    Dernière modification par stranger011, 16 avril 2006, 12h17.
    Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

  • #2
    extrêmement touchant...
    "Au delà de la Terre, au delà de l'Infini, je cherchais à voir le Ciel et l'Enfer.Une voix solennelle m'a dit: "Le Ciel et l'Enfer sont en toi."

    Commentaire


    • #3
      Il n y a pas de passion juvénile: il n y a que TA passion ,éclatante dans toute sa splendeur, et toute ta délicatesse dans cette rivière de mots ....

      Commentaire


      • #4
        magnifique poême de Raphael Cohen, il est très troublant...un des rares que j'aprécis car je ne partage pas trop ses idées purement judaïque..
        Passi passi werrana dipassi!

        Commentaire


        • #5
          tout à fait d'accord avec toi léco
          la vie est dure !

          Commentaire

          Chargement...
          X