C'est à ton corps de glace qu'il faut reprocher ta beauté
c'est à tes seins de marbre qu'il faut dire ton dédain.
Comment, tu serais belle pour toi seule, et je ne pourrai te voir que de loin ?
comment, tu serais triste toute seule, sans que j'aie part à tes regrets ?
Je sais ton recul de farouche, et sans lui ne t'aimerais pas ;
mais tu sais mon désir d'être de bronze et tu ris de mon amour pierre lugubre dans la vallée.
Que veux-tu, et pourrais-je même te parler de pureté lorsque sur ton ventre de nacre aucune main ne s'est posée ?
Pardonne, pardonne-moi d'avoir osé te regarder.
Ton corps t'appartient comme ton cœur,
et les explications de l'indifférence la nient au lieu de l'éclairer.
Que veux-tu, tu as été pour moi espoir et désespoir que veux-tu,
pardonne à ma passion si elle est juvénile, à mes mains si elles cherchent ton corps.
Ton tremblement est ma négation
ton reproche mon insuffisance
ton désir mon appréhension : tu n'es pas mienne.
Le mot ne recouvre que les souffrances oubliées
les souvenirs ne voilent que les solitudes abusées
et les élans ne sont que des courses éperdues.
Toute parole entre toi et moi est désormais inutile,
et l'oiseau qui me parlait de toi sera muet désormais à propos de ton cœur.
Le murmure même d'un poème qui n'est ni complainte ni espoir
le chant qui s'exhale dans le silence de la nuit,
tout ceci nous dit la mort de notre nous,
dans le calme et la paix de tout ce qui respire.
Femme à l'œil de feu femme à la blancheur de l'aurore
ton être pour moi est passé,
mort avant que j'aie pu dire : encore !
Femme de l'amour et de la paix,
mon adieu inachevé t'accompagne et te garde,
mon amour embrumé te berce et te fasse rire.
Dans l'univers cohérent des amours enfiévrés,
une histoire a pris fin une histoire s'est terminée,
une histoire dont seul subsistera le souvenir ébloui,
dans nos corps dans nos cœurs étonnés.
Raphaël Cohen (créé en 1959)
c'est à tes seins de marbre qu'il faut dire ton dédain.
Comment, tu serais belle pour toi seule, et je ne pourrai te voir que de loin ?
comment, tu serais triste toute seule, sans que j'aie part à tes regrets ?
Je sais ton recul de farouche, et sans lui ne t'aimerais pas ;
mais tu sais mon désir d'être de bronze et tu ris de mon amour pierre lugubre dans la vallée.
Que veux-tu, et pourrais-je même te parler de pureté lorsque sur ton ventre de nacre aucune main ne s'est posée ?
Pardonne, pardonne-moi d'avoir osé te regarder.
Ton corps t'appartient comme ton cœur,
et les explications de l'indifférence la nient au lieu de l'éclairer.
Que veux-tu, tu as été pour moi espoir et désespoir que veux-tu,
pardonne à ma passion si elle est juvénile, à mes mains si elles cherchent ton corps.
Ton tremblement est ma négation
ton reproche mon insuffisance
ton désir mon appréhension : tu n'es pas mienne.
Le mot ne recouvre que les souffrances oubliées
les souvenirs ne voilent que les solitudes abusées
et les élans ne sont que des courses éperdues.
Toute parole entre toi et moi est désormais inutile,
et l'oiseau qui me parlait de toi sera muet désormais à propos de ton cœur.
Le murmure même d'un poème qui n'est ni complainte ni espoir
le chant qui s'exhale dans le silence de la nuit,
tout ceci nous dit la mort de notre nous,
dans le calme et la paix de tout ce qui respire.
Femme à l'œil de feu femme à la blancheur de l'aurore
ton être pour moi est passé,
mort avant que j'aie pu dire : encore !
Femme de l'amour et de la paix,
mon adieu inachevé t'accompagne et te garde,
mon amour embrumé te berce et te fasse rire.
Dans l'univers cohérent des amours enfiévrés,
une histoire a pris fin une histoire s'est terminée,
une histoire dont seul subsistera le souvenir ébloui,
dans nos corps dans nos cœurs étonnés.
Raphaël Cohen (créé en 1959)
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