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L'Islam exposé aux Non-musulmans

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  • L'Islam exposé aux Non-musulmans

    Bon, j'ai noté à plus d'une reprise que nos amis non-musulmans se sentaient souvent "perdus" dans les discussions qui traitent de religion sur FA. Leur connaissance de l'Islam étant souvent aussi "médiocre" ( ) que l'es la connaissance du commun des musulmans pour les autres religions je me suis dit qu'il serait utile d'ouvrir un topic qui exposerait les principaux côtés de l'Islam, ses pratiques et ses croyances.

    Important ! Juste un truc les amis, il ne s'agit nullement ici d'une invitation à la conversion ni d'un effort de prosélytisme. J'éstime que Dieu guide qui il veut et égare qui il veut et que l'on doit toujours respecter les croyances des autres quand bien même on est convaincus de leur erreur. Ainsi, j'invite tous mes amis forumistes d'éviter de poster tout écrit polémique dans ce topic que je conçois uniquement comme un éspace de vulgarisation et d'explication de notre religion à ceux qui ne la conaissent pas comme il se doit.

    Ainsi, tout le monde (musulman ou autre) peut poser des questions sur tel ou tel point qu'il aimerait qu'on clarifie mais je demande aussi que les réponses soient uniquement de la part de ceux qui conaissent les réponses et non des "essais" où l'on pourrait dire tout et n'importe quoi, le but n'étant nuellement de limiter la liberté d'expréssion -loin de là- mais juste d'éviter d'induire les gens en erreur sur un sujet Ô combien sensible ! Pour ma part j'alimenterai le topic autant de fois que possible par des textes et des articles qui exposent tel ou tel côté de l'Islam car il m'est impossible de tout couvrir en une seule fois. J'userai toujours de textes simples (dans la mesure du possible) et aussi courts que possible.

    Aussi, le topic n'étant pas vraiment à vocation polémique, je me vous prierez donc de prendre le temps de lire à temps perdu et d'analyser et de ne pas réagir impulsivement à tel ou tel mot ou tel ou tel passage, cela juste pour ne pas trop faire dévier les posts du sujet initial qui est la raison d'être de ce topic : Expliquer l'Islam aux Non-musulmans
    Dernière modification par Harrachi78, 10 janvier 2006, 21h04.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    Pour commencer, voici trois petits textes qui exposent certains points cruciaux pour pouvoir comprendre les conceptions de l'Islam et sa manière d'appréhender la relation des hommes avec Dieu et de Dieu avec ses créatures.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      Du Respect "Absolu" de Dieu

      On caractérise parfois l'islam par l'idée de la transcendance divine, le musulman écartant immédiatement tout ce qui lui semble porter atteinte à cette transcendance. C'est indéniable. Cependant on considère également l'immanence comme spécifique de l'islam car chaque musulman vit avec l'idée de la proximité de Dieu. Mieux vaut donc parler d'une réserve respectueuse vis-à-vis de Dieu. Le fidèle prendra dans le domaine du Cosmos les images qui lui serviront à parler de Dieu, en qui il voit avant tout le Créateur, le Pourvoyeur bon, « notre Seigneur » ... Les images bibliques qui désignent Dieu comme père, berger, époux, ainsi que tout parallèle avec la psychologie humaine sont soigneusement écartées, peut-être d'ailleurs parce que le paganisme antéislamique en Arabie insistait beaucoup sur les relations de parenté entre le fidèle et sa divinité.

      Cette réserve du musulman apparaît dans d'autres domaines. Ainsi refuse-t-il de se prononcer sur la valeur des textes bibliques (« Ne les approuvez pas, ne les démentez pas », dit un hadith) ; de même il refuse souvent de se prononcer en théologie sur le « comment » de certains dogmes qu'il admet. Il est net en tout cas que la certitude du musulman a pour objet primordial ce que dit la raison sur l'unité de Dieu et ce qu'affirment le Coran et le Prophète. Mais le reste, les faits, la manière abstraite dont on peut les envisager ne revêtent pas l'importance que leur donne l'Occident chrétien. Seul le caractère vécu de ces faits présente un intérêt.

      À propos du péché, en revanche, la transcendance divine est fortement soulignée. Le pécheur ne peut en aucun cas nuire à Dieu ; aucun médiateur ni aucune rançon n'allégeront le fardeau d'autrui. Dieu pardonne comme il veut, d'abord à ceux qui le lui demandent, mais jamais aux mécréants qui refusent son unicité ou sa divinité souveraine. Cependant l'intercession du prophète Muhammad jouera un certain rôle, et certains actes omis peuvent être réparés par d'autres que par le fidèle négligent, comme en témoigne la pratique du pèlerinage par substitution.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        Du Sacré & du Profane en Islam

        Si le principe de l'insertion du musulman dans ce monde est bien affirmé, il reste à préciser comment celle-ci se réalise. Cette question est liée à celle du "sacré" en Islam. Quels sont les domaines sacrés dans lesquels l'activité du musulman est soumise à des normes supérieures intangibles ? Quels sont les domaines profanes où il est libre d'agir à sa guise ?

        Profondément religieux, l'islam tient le sacré pour une valeur essentielle et absolue, Dieu en étant bien entendu la seule source. Comme l'a écrit Hasan Saab : « L'islam en un sens est une protestation passionnée contre l'attribution du sacré à tout autre que Dieu ». Ce domaine du sacré s'étendra par participation à la nature qui, étant l'œuvre de Dieu, présente un aspect sacré, elle est à la fois profane et sacrée. La vie de l'homme est elle aussi sacrée ; ses biens et son bonheur le sont également dans certaines limites.

        En matière de culte, l'islam tient pour sacrés - toujours à cause de leur référence à Dieu - des temps, des lieux, des cérémonies et même certains vêtements (ceux du pèlerin). Mais il demeure profondément laïc, et même s'il accepte comme un fait sociologique l'existence d'une catégorie d’hommes de religion, il refuse toute idée sacerdoce ou de sacralité pour ces personnes. Nul clérgé en Islam. Les sacrifices officiels sont réduits au minimum et n'ont lieu qu'une fois par an bien qu'en pratique la persistance d'un certain sacré préislamique, avec immolations, talismans, amulettes, visites de tombes des saints, soit largement « supporté » dans bien des pays musulmans, spécialement dans les campagnes et les milieux populaires.

        Mais, en marge de ces points définis comme relevant du sacré, la part de l'initiative humaine reste très grande dans tous les domaines, ainsi que le montrent ici les études portant sur l'histoire, la pensée et la civilisation musulmanes. Le heurt du sacré intouchable avec la vie moderne s'est produit spécialement sur le terrain de la législation, à propos par exemple de l'intangibilité du mois de Ramadhan et de la question du prêt à intérêt. La souplesse des principes d'interprétation a permis d'écarter les plus grandes difficultés. Cependant, un des points qui restent parmi les plus délicats est celui du caractère sacré de la communauté musulmane en elle-même (Oumma) dans laquelle seuls entrent les croyants et où l'égalité politique demeure souvent subordonnée à des considérations religieuses.
        Dernière modification par Harrachi78, 09 janvier 2006, 18h43.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          De la Vie Ici-bas & de l'Audelà

          En principe l'islam refuse de dissocier ce monde et l'autre. À la différence du christianisme, il ne croit pas au péché originel et admet d'emblée que l'homme naît bon et innocent et qu’il peut tenir tête à toutes les passions, avec l'aide de Dieu. Ainsi, il est normal pour un musulman de rechercher à la fois les biens et les plaisirs de ce monde et ceux de l'autre, dans les limites légales. Bien entendu lorsque ces deux ordres se trouvent en conflit, le primat sera donné au biens de l'au-delà. Dans ce ésprit et tout en approuvant certains renoncements (patience dans les épreuves, jeûne...), l'Islam déconseille vivement une ascèse plus poussée ; le célibat volontaire y est mal très mal considéré puisque le « le mariage est la moitié de la religion » selon un dire du Prophète. Dans ce sens, ni dans ce domaine, ni en ce qui concerne le pardon la foi musulmane n'oblige à l'héroïsme : chacun est libre de renoncer à ces droits ou non.

          Le souci de rester en accord avec le monde apparaît encore à propos de la lutte et de la guerre. Ainsi les principes du nationalisme et du patriotisme sont reconnus valides en Islam, mais ils sont transposés à l'échelle de la Communauté tout entière ; Communauté qui doit légitimement chercher à s'étendre, à lutter pour son essor quite à user de la forcen : « Un musulman fort est meilleur qu'un musulman faible », dit un hadith très connu. Ainsi, bien que vertueuse en principe, la guerre musulmane reste une guerre et l’islam en est conscient et c’est cette attitude qui facilite pour ses adeptes l'adoption des moyens modernes qui peuvent servir la lutte : la politique, la propagande, la résistance ...

          Si l'idéal social des fidèles se veut mesuré aux forces de la nature humaine en pratiquant « entraide, hospitalité, générosité, fidélité aux engagements pris envers les membres de la communauté, modération des désirs », il offre, à travers la guerre et le sacrifice de sa vie, l'occasion de se dépasser soi-même et c'est là l'un des point les moins bien compris par les non-musulmans : l'Islam est plus qu'une religion c'est une "nation" !
          Dernière modification par Harrachi78, 08 février 2006, 21h41.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            Le Sunnisme & ses Ecoles (I)

            J'aborde ici une breve description des tendances qui forment l'Islam Sunnite. C'est un point relativement secondaire à connaitre pour un non-musulman mais qui aiderait toutefois selon moi à ne pas être induit en erreur en entendant parler de "rites" musulmans car on serait vite tentés de faire l'analogie avec les rites et les Eglises qui divisent le Christanisme. C'est tout autre chose.

            Pendant la période de formation du Droit (fiqh) de l’Islam -entre le 8e et le 11e siècles- des approches diverses concernant les règles de certaines pratiques rituelles, de la vie publique et de l’organisation de la communauté apparurent dans les différents centres de l’Empire Islamique alors a l’apogée de sa puissance. Si le principe d’un sacerdoce ou d’une hiérarchie n’existe pas en Islam comme tout le monde le sais, il n’en est pas moins que certains savants (‘Oulamaa pluriel de ‘Alim) se distinguèrent de manière particulière a diverses époques et furent regardes par leur contemporains comme des autorités morales avant de passer a la postérité et aux générations suivantes comme tel. C’est l’œuvre de ces hommes distingues qui est a la base de ce qu’on appelle les « écoles du Droit Islamique », les Madhahib.

            1/ Ecole Hanafite : Le premier d’entre ces grands savants fut Abu Hanifa al-Nu’man (m.767). Il a fait ses études à l’école de Kufa (Irak) qui était alors un des principaux centre ou vivaient encore les élèves des premiers compagnons du Prophète. Par la suite, Abu Hanifa formera lui-même un groupe de disciples qui jetteront les fondements de l’école qui porte son nom, la Hanafite, école qui prendra forme a l’époque du grand calife abbasside Haroun al-Rashid. Bien plus tard cette tendance sera celle adoptée par les Turcs Seldjoukides a leur conversion a l’Islam puis des Turcs Ottomans. Le Hanafisme demeure aujourd’hui encore prédominante en Turquie et en Asie Centrale.

            2/ Ecole Malikite : C’est Malik ibn Anas (m.795) qui sera le fondateur de la seconde école. Il est le fils du non moins célèbre Anas ibn Malik, compagnon proche du Prophète et un des plus grands narrateurs de Hadith de la tradition musulmane. A ce titre Malik fut d’abord un des chefs de file de l’école du Hadith (Tradition) de la cite du Prophète, Médine, et ce n’est que comme suite a son œuvre en la matière qu’il se retrouva auteur d’un des plus anciens ouvrages de Droit islamique : le fameux al-Muwatta’ qui deviendra la base de l’école Melkite. Cette tendance qui sera fixée par ses élèves se répandra très vite au Maghreb et en Andalousie (Espagne) ainsi qu’en Haute-Egypte (Nubie et Soudan) et en Afrique sub-saharienne ou elle demeure toujours pratiquée par la quasi majorité de la population.

            3/ Ecole Chafiite : Il y’a aussi Mohammad al-Chafi’i (m.820), fondateur de la troisième école du Sunnite. Vivant a une époque deja evoluee par rapport a ces deux predecesseurs, cet homme apparaît comme un grand voyageur qui allait étudier auprès de nombreux savants de son époque avant de se fixer au Caire ou il publia deux grands ouvrages de Droit constituant la base de l’école qui portera son nom. Il tenta une sorte de synthèse entre les diverses tendances en présence et profita largement des expériences de ses aines. L’école qui naîtra de son travail se répandra surtout en Basse-Egypte, en Syrie, en Arabie, au Yémen, en Afrique Orientale et en Indonésie.

            4/ Ecole Hanbalite : Enfin il y’a Ahmed ibn Hanbal (m.855). Ayant hérite de la lignée de Malik ibn Anas ce grand savant sunnite fut lui aussi grand compilateur de Hadith a Bagdad qui est alors au sommet de sa puissance. Ce seront aussi ces premiers disciples qui mettront au point les fondements de l’école Hanbalite en se basant sur ses divers ouvrages de Hadith. Cette dernière école ne connaît pas de territoire géographique précis mais ayant été celle des premiers Wahhabites elle prédomine en Arabie Saoudite et dans les autres pays du Golf ainsi qu’en Inde.

            Autres : Cependant il ne faut pas penser qu les quatre écoles citées soient les seules qui aient existes au sein de l’Islam Sunnite. D’ailleurs aucune autorité officielle n’a agrée ces écoles comme « canoniques » pour la simple raison qu’une telle autorité n’existe pas en Islam ! Ainsi ces quatre tendances se sont imposées parmi les croyants génération après génération en éliminant ou en absorbant les diverses tendances qui se formaient en parallèle. Ce sont donc les seules écoles à avoir survécus au-delà du 14e siècle. Ceci est le résultat d’une constante sunnite celle de la recherche du consensus (Idjmâ’) qui prends parfois le dessus sur la tolérance traditionnelle du Sunnisme envers les divergences d’opinions (ikhtilâf).

            D’autres écoles -parfois très anciennes- moururent de manière dirions-nous « naturelle » car ayant perdu de leur vitalité ou de leur utilité a une certaine époque de leur histoire. C’est le cas, par exemple, de celle d’un certain imam Awza’i (m.774) de Baalbak (Liban) dont l’apport est reconnu dans de nombreux ouvrages sunnites importants alors que son école de Droit s’éteignit d'elle même vers la fin du 10e siècle. Certains grands savants trés respectés parmi les Sunnites comme Abu Thawr (m.854) ou Tabari développèrent leurs propres corpus juridiques sans pour autant êtres suivis par leurs contemporains et donc par les générations suivantes. Les écoles sunnites furent finalement limitées aux quatre tendances citées qui sont aujourd'hui les seules références admise par les musulmans Sunnites.
            Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2006, 17h41.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Le Sunnisme & ses Ecoles (II)

              En français on appelle parfois ces écoles sunnites « Rites » car elles ont quelques variants dans la pratique liturgique. Mais pour les musulmans il n’existe même pas le principe de rite et l’on considère ces écoles comme de simples variantes juridiques. D'ailleurs il faut noter que nul musulman n’est vraiment tenu d’adopter un de ces « rites » de manière exclusive tout comme aucun musulman ne répondra à la question : "C'est quoi ta religion ?" par : Je suis "Sunnite hanafite". En réalité ces écoles ne sont pas plus que des systèmes de normes (ahkâm) qui divergent dans ce qu’on appelle les « ramifications » (Fourou’) et non pas les les troncs (Oussoul), c'est-à-dire la Doctrine et le Dogme. C’est surtoput à ce niveau que les "rites" musulmans diffèrent des rites chrétiens car ces dérniers s’opposent surtout dans les questions doctrinales et théologiques.

              Aussi ces systèmes de normes de l'Islam s’articulent autour de deux thèmes classiques :

              - Les ‘Ibadates (texto : "Actes d'Adoration") Couvrant l'ensemble des pratiques cultuelles et rituelles on pourrait consudérer cette partie comme la "Religion" dans son sens occidental moderne dans le sens ou du c'est le coté relationnel entre Dieu et les croyants, en tant qu'individus et en tant que Communauté qu'il s'agit.

              - Les Mu’amalât ("Relations" entre humains) Cette partie couvre toute la vie sociale ou privée du croyant, aussi en tant qu’individu ou de la société elle-même en tant que Communauté. Cela englobe le droit foncier, le droit commercial, droit de la famille, droit pénal … C'est donc cet apsect là de l'Islam qui souvent le moins bien compris les occidentaux habitués à une certaine séparation entre la Religion (limitée souvent à quelques rituels) et leur vie privée et publique.

              Aussi, C’est dans ce genre de questions d'ordre juridique (et non pas théologique) que certaines divergences peuvent être notées entre les écoles sunnites citées plus haut. Ces divergences sur des points mineurs ne sont en réalité que le résultat de la latitude d’interprétation qu’offre le cadre sunnite. On citera pour l'exemple un cas précis : Pour Droit Malikite et Hanafite, quiconque se soumet à un gouvernement musulman peut devenir un sujet non musulman de ce gouvernement et profiter de sa protection alors que dans le Droit Chaféite et Hanbalites une telle option se limite aux « Gens du Livre » (Chrétiens et Juifs surtout) et non pas à tous les non-musulmans.
              Dernière modification par Harrachi78, 11 janvier 2006, 16h34.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #8
                bonjour

                Merci Harrachi de te préoccuper de mon ignorance quant à ma culture religieuse et notamment l Islam !merci d avoir pris le temps de taper cet exposé que je vais devoir imprimer car c est plus facile, je trouve,à lire et à consulter sur du papier .j ai une amie proche qui est musulmane qui me parle aussi du comportement d un musulman , au quotidien,ce qui fait un bon complément.

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                • #9
                  Harrachi

                  Merci de te donner tant de peine pour nous.
                  Je vais également imprimer, c'est plus facile pour moi.
                  Je reste, et tu le sais bien, toujours à l'écoute.

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                  • #10
                    Pas de problèmes les filles C'est un plaisire allons !

                    Notez au passage que j'ai opté pour une méthode simple dans le sens ou chaque post couvre plus ou moins un aspect bien précis de manière à ce que l'on soit pas obligé de tout lire à la fois ni même dans l'ordre de présentation. Il suffit de se réferer aux titres pour aborder une question précise, dans n'importe quel ordre et sans être obligé de lire ce qui précéda, sauf quand il y'aura indication ou renvoi vers tel ou tel sujet.

                    Cependant si certaines choses bien précises vous intéréssent ou sucitent des quetsions soufflez moi juste ca en une phrase te je tenterai de formuler un petit post en guise d'info
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      Un point important à aborder ici, d'est les hommes de religion en Islam, les fameux Ulémas. Il faut savoir que l'Islam -sunnite du moins- ne reconnaît aucune sorte de sacerdoce ni de hiérarchie religieuse au sens propre comme c'est le cas pour le Christianisme et le Judaïsme. Si il admet l'existence d'hommes spécialisés en matière de Droit et de religion, il ne leur accorde cepanedant aucune forme de sacrements ni aucun pouvoir sacremental, sous quelque forme qu'elle soit.
                      Dernière modification par Harrachi78, 21 janvier 2006, 19h12.
                      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                      • #12
                        Des Ulémas & leur rôle en Islam

                        Le mot « Uléma » n'est que la transposition en français de l'arabe ‘ulama', pluriel de ‘alim, « savant ». Ne désignant en aucun cas une caste sacerdotale ou cléricale, ce terme est déjà présent dans le Coran dans un sens plutôt général, pour designer les gens du savoir avec une connotation très positive. Techniquement parlant, ce terme désigne chez les musulmans l'homme qui a acquis le « savoir » fondamental dans la communauté, c'est-à-dire la connaissance matérielle du Coran et des traditions prophétiques (la Sunna). Le « savant » peut parfois être distingué du faqih, juriste capable de pénétrer, apprécier et appliquer judicieusement ces données du « savoir ». Mais dans l’ensemble on entend plus largement par Ulémas tous les savants en sciences religieuses, sciences qui se polarisent sur le fiqh au sens restreint, c’est a dire le droit musulman.

                        Les tous premiers Ulémas au sens propre font leur apparition vers la troisième génération de l'islam, soit avec la disparition des derniers compagnons qui connurent le Prophète. Ils sont des lors issus du petit peuple et se recrutent parmi les disciples des premiers compagnons d’où le fait qu’ils ont toujours conservé la faveur des masses populaires. Les circonstances de leur apparition seras par la suite toujours lie au développement du droit musulman, et de la Science du Hadith. D’ailleurs c’est un hadith (tradition) très connu qui explicite le mieux l’imminence de ces gens de savoir parmi les musulmans : « Les savants sont les héritiers des prophètes ». Aussi, cette maxime du prophète ne sera pas pure parole puisque a travers toute l’histoire de l’Islam, l'autorité des Ulémas ira jusqu'à balancer celle des califes et a plus d’une reprise, ils auront le dessus !

                        Mais comme il a été dit plus haut, la corporation des Ulémas ne forme en aucune manière une caste sacerdotale ou sacrée. Ce sont avant et après tout des laïques sans aucun sacrement, des laïques dont l’unique distinction des autres musulmans c’est le fait de s’être spécialisés dans le Droit islamique et les sciences religieuses. Dans le temps, les longues études auxquelles ils se livraient ne comportaient aucun cadre précis ni aucun programme canonique ; leur durée était variable au gré de ceux qui les avaient entreprises, et bien que la plupart des Ulémas se fussent targués de détenir un certificat (idjaza) du maître qui les avait formés, aucun diplôme n'était, en principe, exigé d'eux puisque leur qualité ne leur était pas conférée par l'autorité du publique, du commun des musulmans. Ainsi, aucune fonction officielle n'est attachée à la qualité d'Ulémas, ni, en principe, aucune rétribution étatique : en tant qu'Ulémas, ils demeurent en dehors de toute organisation officielle ou privée, leur besoins étant assurés soit par un métier qu’ils pratiquent, soit d’une rente qu’ils possèdent.

                        D’ailleurs le plus souvent leur statut d’homme cultivés et de gens du savoir peut lui seul subvenir a leurs besoins. Dans les temps anciens c'est parmi eux qu'étaient recrutés les juges (qadi)de tous grades, les mufti (consultants officiels), les imams des grandes mosquées, les professeurs des grandes universités ... Bref, alors qu’il n’ont aucune organisation officielle ou religieusement définie ni même de statut particulier parmi les musulmans, leur savoir et le respect que le peuple leurs vouent font que le pouvoir politique leur laissaient d’office les pouvoirs de la justice, l'enseignement et le culte !
                        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                        • #13
                          L’islam est plus qu'une religion c'est une "nation" !
                          Cette nation musulmane serait régis par la chari’a. en effet l’islam considère que la chari’a est apte a régir la vie de tout musulmans dans tout les domaines, qu’ils soient religieux, juridique, politique, économique, social et individuel … Dans ce cas là je ne pense pas que tous les musulmans soient de cet avis vue que nombre de pays musulmans soit des républiques, laïques pour certaines. Certains pays comme l’Algérie ont même payés cher le prix de leur démocratie. C’est pour dire que la chari’a ensemble de lois islamiques rigides et rétrogrades quelques fois surtout envers les femmes ne fait déjà pas l’unanimité chez les musulmans eux même.

                          bien que vertueuse en principe, la guerre musulmane reste une guerre et l’islam en est conscient
                          La guerre musulmane est un mot a peine voilé pour dire Djihad, cela dit je ne voie pas ce quelle à de plus vertueux que d’autres guerres.

                          J’ai juger utile de parler de l’un des plus illustre courant de pensée islamique due a la traduction de travaux philosophiques grecs en arabe aux VIIIe et IXe siècles qui est assez original, il est a l’origine de la fondation de la première école théologique islamique importante, appelée mu’tazilisme, les mu’tazilites ou Mu’tazila (ceux qui se sépare) sont dressés contre la doctrine orthodoxe en faisant appelle a la raison, ils soutiennent qu’un individu est libre de ces actes et qu’il existe un mal et un bien absolu discerné non par dieu mais par la raison que dieu octroie aux hommes. Les mu’tazila soutiennent que la raison humaine est capable de faire la distinction entre le bien et le mal Ils déclarent que Dieu est une essence pure. Sans attributs, dont la parole d’où leur conception d’un coran crée quelle révolution a l'époque. La justice divine exige une libre volonté humaine car si l’individu n’est pas libre de choisir entre le bien et le mal la récompense et la punition n’ont pas de sens. La théologie des mutazilites est établie comme doctrine d’etat par le calife Abdullah al-Mamun fils de Haroun al-rachid (dynastie des abbassides) qui l’imposa au milieu du IXe siècle comme article de foi.
                          Les dissidents par la suite durent faire face aux effets d’inquisitions fanatiques, jusqu'à l’avènement d’El-Mutawakkil qui se tourna vers les théologiens orthodoxes.

                          Concerne les courants contemporains, la perte d’influence de la culture islamique après la période médiévale entraîne une nouvelle émergence de pensée c’est le ijtihad et des mouvements de réforme religieux. Le premier de ce type est le mouvement wahhabite tout le contraire du Mu’tazilisme, nommé d’après son fondateur, ibn Abd al-Wahhab, qui apparaît en Arabie saoudite au XVIIIe siècle et devient un mouvement important de renouveau culturel c’est le principal mouvement sunnite actuel nottement en vigueur en Arabie Sa'udite. Le mouvement wahhabite envisage un renouveau de l’islam en le débarrassant des influences non islamiques il abolit également toutes croyances susceptibles de rappeler le polythéisme (visites des tombes, hommage aux saints profondément encré dans les traditions nord-africaines) il condamne toute innovation par rapport a l’enseignement du coran et le hadith, l’interprétation du coran doit être strictement littérale, la croyance en la prédestination y est bien sure obligatoire tout point de vue non orthodoxe doit être condamné et combattu (Sufisme, chi'isme, ...)
                          Enfin, l’état islamique doit fonctionner exclusivement selon les principes de la loi islamique : la chari’a
                          Les fondamentalistes wahhabites ne s’opposent pas à l’éducation, à la science et à la technologie modernes en elles-mêmes, mais accusent les modernistes d’être les promoteurs de la pensée occidentale.Certains fondamentalistes se montrent suspicieux envers la démocratie car ils n’ont pas confiance dans le sens moral des masses.
                          Enfin, des fondamentalistes Wahhabite sont à l’origine de la montée islamiste en tchétchène et en Bosnie.
                          Dernière modification par Gironimoo, 23 janvier 2006, 08h45.

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                          • #14
                            Un grand effort fourni et un bon résultat, je t'en félicite Harrachi.
                            Juste un petit détail, il n'y a pas de séparation entre science sacrée et science profane en Islam.

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                            • #15
                              Des Règles de l'Islam

                              Bon, le point qui sera abordé là est d'une importance majeure dans le sens où il constitue la base la plus élémentaire de ce qu'un musulman doit en principe croire et pratiquer. J'aurais largement pu abordre cet apsect dès le début mais j'ai préféré le retarder un petit peu en me disant qu'il valait mieux entamer par le cadre général pour que les pratqiues que l'on va détailler là soient plus faciles à comprendre, du moins pour le principe général.

                              Les musulmans distinguent entre des obligations qui concernent chaque croyant à titre personnel et d’autres qui obligent la communauté à titre collectif. L’Islam reconnaît une loi morale générale, c’est une sorte de Loi basique que partagent toutes les religions du Livre et qui correspond en gros aux Dix commandements bibliques : ne pas tuer, ne pas commettre d'adultère, ne pas voler, ne pas rendre de faux témoignage … Ces commandements apparaissent partout à travers les textes coraniques. Cependant, il existe aussi des lois proprement musulmanes et qui font la spécificité de l‘Islam dans l’ensemble de ces religions dites du Livre.

                              En principe c'est vers l’âge de la puberté que le musulman est considéré comme « responsable » de ses actes et donc c’est aussi vers cet âge qu’il devient astreint (mukallaf) à toute la Loi de l’Islam. Cela dit, pour des besoins pratiques, la coutume fait qu’on commence a préparer les jeunes musulmans un peu plus tôt, spécialement pour ce qui est de la prière rituelle et, dans une certaine mesure, pour le jeûne du Ramadhan. Les obligations de base sont connues sous le nom des « cinq piliers » (arkân) de l'islam. Elles obligent à titre personnel tout individu capable physiquement et mentalement de les faire (il est donc mukallaf). Ces obligations sont d’ordre coranique puisque elle sosnt contenues dans diverses sourates du Coran, mais c’est un hadith (citation du Prophète) très célèbre qui les énumèrent de la manière la plus claire qu’il soit :

                              « L'Envoyé de Dieu a dit : l'Islam est bâti sur cinq (bases) : le témoignage qu'il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu et que Muhammad est l'envoyé de Dieu, l'accomplissement de la prière rituelle, le versement de l'aumône légale, le pèlerinage vres les Lieux Saints et le jeûne de Ramadhan. »

                              En réalité ces percepts religieuses se retrouvent, sous d'autres formes, au fondement du monothéisme biblique en général : Dans les Evangiles, notamment le récit fondamental du Sermon sur la montagne, on remarquera que Jésus y parle longuement des trois principaux actes religieux du monothéisme la prière, l’aumône et le jeûne ; cela sans oublier que les pèlerinages représentent une valeur importante de l'Ancien Testament et le Judaïsme. C’est donc une sorte de fond commun, mais à une différence près, c’est que pour l’Islam se sont des fondements absolus et des lois essentielles parfaitement reconnues et scrupuleusement codifiées. Nous allons les aborder un par un, dans une forme aussi détaillée que possible :
                              Dernière modification par Harrachi78, 24 janvier 2006, 19h49.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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