Thierry Breton, le ministre français des Finances a demandé la multiplication des soldes estimant que deux périodes par an était insuffisant car ces périodes sont bénéfiques pour les commerçants et bonne pour la relance de la croissance.
Or les économistes affirment que c'est une arme à double tranchant car cela risquerait d'accroitre l'endettement des ménages ainsi qu'encourager les importations.
===
La multiplication des soldes, souhaitée par le ministre des Finances Thierry Breton, pourrait donner un coup de pouce ponctuel à la consommation, mais au risque d'alourdir l'endettement des ménages et d'encourager encore les importations, selon les économistes.
A quelques jours des soldes d'hiver, qui démarrent mercredi, Thierry Breton a estimé dimanche qu'il "ne serait pas idiot" de faire davantage de "phases de soldes" dans l'année.
Pour l'instant ces périodes de ventes à prix cassés sont limitées à deux par an en France où elles restent strictement encadrées, alors que de nombreux autres pays, tels les Etats-Unis ou l'Allemagne, laissent à leurs commerçants libre cours en la matière.
M. Breton n'a pas détaillé sa suggestion, évoquant simplement une éventuelle troisième période de soldes dans l'année.
Pour Eric Heyer, économiste de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "l'idée est bien entendu d'augmenter la consommation", principal moteur de la croissance française.
Le gouvernement, qui ne dispose guère de marge de manoeuvre en termes de salaires, souhaite faire baisser les prix pour redonner du pouvoir d'achat aux ménages et les encourager à consommer, estime cet économiste.
Mais pour Pascale Hebel, directrice du département consommation du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), imposer de nouvelles périodes de soldes "ne va pas faire consommer plus".
En revanche, une "dérèglementation" laissant les commerçants libres de baisser leurs prix quand ils le souhaitent, à l'image de ce qui se passe "dans les pays anglo-saxons", offrirait "plus de chances d'augmenter la consommation", juge-t-elle.
Même analyse de Marc Touati, de Natexis Banques populaires, qui se dit "d'accord pour libéraliser la période des soldes". Car le fait que ceux-ci soient limités dans le temps "incite les ménages à différer leurs achats" afin de profiter des meilleurs prix, ce qui aboutit à une consommation en dents de scie, souligne-t-il.
Toutefois, "il ne faut pas exagérer l'impact que cela pourrait avoir sur la consommation", qui repose avant tout "sur la dynamique de l'emploi et du pouvoir d'achat", deux éléments qui font toujours défaut, ajoute-t-il.
Pour certains économistes, le gouvernement pourrait même faire fausse route en se focalisant sur la consommation.
"La consommation n'est pas ce qui pose problème en France aujourd'hui", juge Nicolas Bouzou, économiste de Xerfi, pour lequel "c'est l'investissement des entreprises et le commerce extérieur" qui "manquent véritablement à la croissance".
Marc Touati estime aussi que se focaliser uniquement sur la consommation "peut s'avérer dangereux à moyen terme". Il y voit "deux écueils": un encouragement à l'endettement des ménages, "qui n'est supportable que si l'emploi prend le relais", et une nouvelle incitation aux importations, au risque de creuser une balance commerciale déjà déficitaire.
"Sur 100 euros de produits consommés, 40 se portent sur des biens importés", ce qui veut dire "que la bonne tenue de la consommation ne profite que partiellement à la croissance et surtout à l'emploi français", observe-t-il.
La suggestion de Thierry Breton a été également critiquée par la Fédération Nationale de l'Habillement (FNH), qui craint une pression dangereuse sur les marges, et par la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises), qui y voit un risque pour "la stabilité financière des commerçants".
Source: AFP
Or les économistes affirment que c'est une arme à double tranchant car cela risquerait d'accroitre l'endettement des ménages ainsi qu'encourager les importations.
===
La multiplication des soldes, souhaitée par le ministre des Finances Thierry Breton, pourrait donner un coup de pouce ponctuel à la consommation, mais au risque d'alourdir l'endettement des ménages et d'encourager encore les importations, selon les économistes.
A quelques jours des soldes d'hiver, qui démarrent mercredi, Thierry Breton a estimé dimanche qu'il "ne serait pas idiot" de faire davantage de "phases de soldes" dans l'année.
Pour l'instant ces périodes de ventes à prix cassés sont limitées à deux par an en France où elles restent strictement encadrées, alors que de nombreux autres pays, tels les Etats-Unis ou l'Allemagne, laissent à leurs commerçants libre cours en la matière.
M. Breton n'a pas détaillé sa suggestion, évoquant simplement une éventuelle troisième période de soldes dans l'année.
Pour Eric Heyer, économiste de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "l'idée est bien entendu d'augmenter la consommation", principal moteur de la croissance française.
Le gouvernement, qui ne dispose guère de marge de manoeuvre en termes de salaires, souhaite faire baisser les prix pour redonner du pouvoir d'achat aux ménages et les encourager à consommer, estime cet économiste.
Mais pour Pascale Hebel, directrice du département consommation du Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), imposer de nouvelles périodes de soldes "ne va pas faire consommer plus".
En revanche, une "dérèglementation" laissant les commerçants libres de baisser leurs prix quand ils le souhaitent, à l'image de ce qui se passe "dans les pays anglo-saxons", offrirait "plus de chances d'augmenter la consommation", juge-t-elle.
Même analyse de Marc Touati, de Natexis Banques populaires, qui se dit "d'accord pour libéraliser la période des soldes". Car le fait que ceux-ci soient limités dans le temps "incite les ménages à différer leurs achats" afin de profiter des meilleurs prix, ce qui aboutit à une consommation en dents de scie, souligne-t-il.
Toutefois, "il ne faut pas exagérer l'impact que cela pourrait avoir sur la consommation", qui repose avant tout "sur la dynamique de l'emploi et du pouvoir d'achat", deux éléments qui font toujours défaut, ajoute-t-il.
Pour certains économistes, le gouvernement pourrait même faire fausse route en se focalisant sur la consommation.
"La consommation n'est pas ce qui pose problème en France aujourd'hui", juge Nicolas Bouzou, économiste de Xerfi, pour lequel "c'est l'investissement des entreprises et le commerce extérieur" qui "manquent véritablement à la croissance".
Marc Touati estime aussi que se focaliser uniquement sur la consommation "peut s'avérer dangereux à moyen terme". Il y voit "deux écueils": un encouragement à l'endettement des ménages, "qui n'est supportable que si l'emploi prend le relais", et une nouvelle incitation aux importations, au risque de creuser une balance commerciale déjà déficitaire.
"Sur 100 euros de produits consommés, 40 se portent sur des biens importés", ce qui veut dire "que la bonne tenue de la consommation ne profite que partiellement à la croissance et surtout à l'emploi français", observe-t-il.
La suggestion de Thierry Breton a été également critiquée par la Fédération Nationale de l'Habillement (FNH), qui craint une pression dangereuse sur les marges, et par la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises), qui y voit un risque pour "la stabilité financière des commerçants".
Source: AFP
Commentaire