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France-Brésil, ce n'est pas qu' un match de foot

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  • France-Brésil, ce n'est pas qu' un match de foot

    Reversus - Blogueur associé à Marianne | Mercredi 18 Novembre 2009

    Jérémy Procès fait le point, sur le blog de Reversus, de la coopération franco-brésilienne entrée depuis quelques années dans une phase réellement active, même si le partenariat économique mériterait d'être renforcé.

    Depuis 1995 et la volonté d’établir un « nouveau partenariat » politique avec le Brésil, les relations entre nos deux pays semblent au beau fixe. Ces dernières années, nous avons dépassé la simple bonne entente diplomatique pour rentrer dans une ère de réel partenariat stratégique avec le futur géant d’Amérique du sud.

    Proximité des territoires

    Le rapport particulier que nous entretenons avec le Brésil tient avant tout à la proximité de son territoire avec la Guyane (Territoire Français d’Outre-mer de grande importance qui accueille les programmes spatiaux français et européen), l’un de ses voisins directs. Cet atout majeur devrait favoriser le développement des territoires proches de ce « pays-continent » tels que les Antilles Françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin…). Les récentes réformes censées offrir une plus grande autonomie aux DOM-TOM devraient lever certains verrous et améliorer leur intégration dans une région du monde pleine de promesses. Pour se faire, il nous faut mettre l’accent sur l’accroissement de nos échanges économiques.

    Une coopération trop centrée sur le militaire


    Bien que les entreprises françaises soient implantées au Brésil depuis plusieurs années (35 des entreprises du CAC40 ont des filiales au Brésil, près de 420 entreprises françaises sont implantées au Brésil, employant plus de 400 000 personnes.), il est évident que notre coopération économique est insuffisante . Le plus grand taux d’exportation vers ce partenaire (26%) porte sur l’aéronautique, suivi des équipements pour automobiles (9,3%). Globalement, la France n’est que le 13ème Client du Brésil et son 8ème fournisseur Les principaux produits que nous exportons vers le pays sont des avions, avec 4,8% de part de marché, des voitures particulières (4,5% de p.d.m) et des médicaments (3,8% de p.d.m). Les nouveaux marchés favorables à la France se trouvent avant tout dans le secteur des nouvelles technologies (informatiques et écologiques).

    Des liens culturels

    Le Brésil est le premier partenaire culturel de France en Amérique latine. Les crédits d’intervention lui étant destinés en 2008 s’élevaient à 3,9 millions € (hors établissements scolaires). Les projets de recherches communs sont fréquents (124 en 2008, via le programme COFECUB, la France menant le plus grand nombre d’initiatives en faveur d’échanges scientifiques conjoints au Brésil). Un étudiant sur quatre recevant une bourse de son gouvernement choisit la France pour poursuivre ses études supérieures, le nombre de publications scientifiques franco-brésiliennes a été multiplié par 40 en 25 ans.



    La politique actuelle



    Une même vision de la politique agricole, un besoin de régulation
    La position française, minoritaire au sein de l’UE, au sujet de la régulation du marché agricole mondial, semble pourtant sur la même longueur d’onde que celle des Brésiliens. Ainsi, le jeudi 13 novembre 2009, Bruno Le Maire, Ministre de l’Agriculture, annonçait que la France et le Brésil prendront une initiative commune pour une régulation mondiale des marchés agricoles lors du sommet sur la sécurité alimentaire de la FAO à Rome le 25 novembre 2009. Voilà un point important sur lequel une stratégie politique commune pourrait bien s’intensifier au cours des prochaines années. « Cette initiative commune vise à apporter la preuve de la détermination de la France et du Brésil à mettre en place une régulation mondiale des marchés agricoles [...] la stabilisation des prix agricoles [...] la lutte contre la prédation et la spéculation sur les terres agricoles ». Les enjeux sont colossaux, puisque le Brésil est l’un des plus grands exportateurs agricoles au monde (premier exportateur de café, de sucre ou encore de bœuf)

    Un allié diplomatique de poids en vue du sommet de Copenhague
    Le samedi 14 novembre 2009, Nicolas Sarkozy affiche une position franco-brésilienne ambitieuse lors de sa rencontre avec Luis Inacio Lula da Silva à l’Élysée. La veille, le Brésil annonçait qu’il réduirait ses émissions de gaz à effet de serre de 36,1 à 38,9% d’ici 2020. Une forte initiative qui devrait « entraîner toute l’Afrique ». C’est un bel exemple de dynamisme venant effacer la difficulté de l’Union Européenne à trouver un accord sur ce sujet, et surtout les mésententes du G20 autour de la préparation de Copenhague. Bien que le sommet s’annonce mal , il faut saluer la symbolique de l’initiative.

    Quelles perspectives ?


    Accroître les transferts de technologie
    La France a tout intérêt à accélérer la montée en puissance du Brésil, à ce que ce territoire passe du statut de « pays émergent » à celui de grande «puissance régionale ». Il en va de l’amélioration des échanges franco-brésiliens (bénéfiques à nos deux pays), et bien entendu d’une meilleure gestion de l’écosystème brésilien. N’oublions pas que ce grand pays renferme en son sein l’un des poumons de notre planète (la forêt amazonienne, sans cesse menacée par la déforestation ). Un geste fort de l’Union Européenne devrait être à même de satisfaire une partie de ses besoins financiers, levier important en vue d’équiper le pays de technologies nouvelles et durables.

    Équilibrer le partenariat agricole : Europe-Brésil
    Le dossier agricole est sans aucun doute le plus important pour l’avenir de la coopération du Brésil avec l’Union Européenne. En effet, ce secteur porte une grande partie de sa croissance, et continuera à la porter, à condition que les règles marchandes deviennent plus équitables. Comme le conclut Terra Nova, « on ne peut pas indéfiniment investir massivement dans l’agro-alimentaire brésilien (volailles Doux, sucriers Eridania Béghin…etc.) et poursuivre un protectionnisme à courte vue contre les exportations du plus grand pays d’Amérique latine. »

    Plaider pour son entrée au Conseil de sécurité de l’ONU
    Si les efforts de la France pour faire émerger le Brésil sur la scène internationale sont croissants (G13 et aujourd’hui G20 ), il ne sont pas suffisants. L’acte historique que constituerait son entrée au Conseil de sécurité permanent de l’ONU pourrait bien sceller un pacte plus que symbolique entre nos deux nations. La France doit absolument se prononcer dans le sens d’une décision légitime et nécessaire qu’il ne nous faut pas seulement impulser mais bien imposer.


    Article de Jérémy Procès
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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