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Management et Gestion des Ressources Humaines en Algérie

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  • Management et Gestion des Ressources Humaines en Algérie

    En Algérie, les notions de groupe, d’équipe de travail, d’inter- influence, de relations humaines, de nouvelle ergonomie, de flexibilité des horaires de travail… commencent à peine à circuler dans les milieux syndicaux et ouvriers algériens.

    Rien d’étonnant à ce que ce soit les grands groupes privés, tel que Cevital, qui essayent de s’arrimer aux normes universelles de travail, aussi bien par l’organisation interne et le mode de rémunération que par les services connexes (santé du travail, récréation et loisirs, formation continue…). Cela a créé un nouveau concept sous le nom de “Gouvernance de l’entreprise’’.

    La phase par laquelle passent le monde du travail et de l’entreprise en Algérie est une période charnière qui s’ouvre sur les réalités du monde où la notion de la gestion des ressources humaines est déjà entrée dans les pratiques depuis la fin des années 1990. Même dans le cadre des délocalisations de certaines entreprises européennes vers des cieux moins contraignants sur le plan salarial, le souci de la gestion des ressources humaines est toujours présent quitte même à adapter cette notion au nouveau contexte géographique et humain voulu par la délocalisation.

    Il est vrai que, pour l’ensemble des secteurs de l’économie nationale, le concept de l’emploi a évolué de façon fulgurante au cours des quinze dernières années suivant en cela la courbe des changements économiques, de la transformation de l’entreprise et de l’accélération des échanges à l’échelle mondiale. En tout cas, il ne répond plus à la définition figée d’un poste salarié stable, d’une carrière assurée et d’un revenu correspondant toujours au coût de la vie. Ce fut une période où l’illusion de richesse et de prospérité permise par l’économie rentière assurait un plein emploi factice généré par une pléthore de personnel dans les entreprises publiques et l’administration. Le pays paya chèrement ce genre d’errements politiques où le populisme rivalisait avec la démagogie. Il se réveilla brutalement à une nouvelle réalité où les aléas font partie du quotidien et où l’incertitude qui pèse sur le travail et l’emploi est devenue la seule… certitude du moment. Ainsi, une nouvelle terminologie verra le jour dans le monde du travail avec laquelle il faudra désormais compter : marché du travail, flexibilité du travail, chômage structurel/conjoncturel, qualifications, valeur réelle et pratique d’un diplôme, contrat à durée déterminée (CDD), contrat à durée indéterminée (CDI) et d’autres termes qui rompent radicalement avec les belles uniformité et linéarité d’antan qui faisaient d’un collégien, sans coup férir, un futur universitaire couronné d’un poste dans l’administration ou dans une entreprise publique.

    Des régimes et des rythmes nouveaux


    Inexorablement, le monde du travail se dirige vers plus de flexibilité dans presque la totalité des domaines (horaires, rythmes hebdomadaires ou mensuels, rémunération…). L’encadrement de l’État s’opérera, lui, dans les impératifs minimaux qui devront sauvegarder la santé et la dignité humaine du travailleur, y compris par un SMIG imposé (résultat de la concertation avec les partenaires sociaux) et une obligation de déclarations sociales (desquelles découleront les droits aux assurances sociales et à la retraite). En dehors de ces minima sociaux, les entreprises n’attendront de l’État que l’incitation à l’investissement, l’équité fiscale et l’exercice de son pouvoir régulateur. Pour asseoir de tels schémas en direction des entreprises, des travailleurs et du marché de l’emploi- schémas qui contrastent radicalement avec l’ancien système administré-, l’Etat algérien a procédé à des réformes qui restent partielles ou qui manquent d’harmonie générale. En tout cas, c’est l’avis de plusieurs opérateurs économiques qui rencontrent une multitude de problèmes sur le terrain. Le passage d’un système économique et social bâti sur le populisme et la rente vers un système s’inspirant de la rationalité et s’ouvrant sur le monde ne pouvait se réaliser dans la sérénité et l’“entente cordiale’’ de tous les acteurs et partenaires. Au cours de cette période de transition, le hiatus entre les différentes couches de la société se fait de plus en plus béant menaçant parfois même la stabilité du pays et la paix civile. Le nombre d’exclus ne cesse, en effet, d’augmenter, même si le gouvernement- à travers certains des différents dispositifs sociaux- essaye de contenir le cercle de la pauvreté en venant en aide aux catégories les plus vulnérables. Avec l’ouverture de l’économie nationale au privé, une nouvelle faune d’entrepreneurs a pris le relais d’une économie publique moribonde. Dans presque tous les secteurs d’activité, des micro-entreprises de travaux, de prestations de services ou de production ont vu le jour. Le recrutement du personnel s’est limité au strict minimum pour faire des gains de productivité, partant, des gains de marge bénéficiaire. Cela dans le cas où l’employé est déclaré à la sécurité sociale. Souvent, ce n’est pas le cas. Dans plusieurs villes d’Algérie, des ateliers de fabrication de vêtements et d’autres lingeries, de petites usines de confection en maroquinerie, emploient des travailleur et des travailleuses à “huis-clos’’, c’est-à-dire les portes fermées, de peur d’une visite inopinée de l’inspection du travail. Comme on l’a observé à partir de certains témoignages, le travail au noir ne se limite pas à des activités commerciales non déclarées, mais il a aussi gangrené une partie des activités légales où les patrons d’entreprises bien installées ne déclarent pas la totalité du personnel recruté. La peur qui plane sur des emplois déjà précaires ne peut aboutir qu’à la loi de l’omerta. D’ailleurs, très peu de plaintes sont déposées au niveau des inspections de travail des wilayas se rapportant au nom-respect des lois du travail. Des enquêtes sur le terrain ont révélé en 2007 que sur 7 500 PME, 42% des effectifs ne sont pas déclarés et 30% de leur chiffre d’affaires échappent au fisc. Ce sont des déviations et des infractions que ne supporterait aucun pays organisé selon la logique d’un Etat moderne dont le budget est constitué de la fiscalité versée par le contribuable au profit de la collectivité. En Algérie, le retard de fiscalisation et les déficits en termes de fonds générés par ce phénomène ne sont “tolérés’’ que parce que les trous monétaires ainsi créés sont comblés par la magie de la rente pétrolière.

    Encadrement et statut social du personnel

    Les conséquences d’une transition économiques mal conduite ont entraîné une libéralisation effrénée des prix, des plans sociaux pour les entreprises publiques, un taux de chômage effarant et la neutralisation de la classe moyenne qui, partout dans le monde, est considérée comme étant l’ossature culturelle et idéologique de la cohésion sociale et de la construction du projet démocratique. Ce genre de dérèglements est loin de constituer une spécificité algérienne. Il concerne la presque totalité des anciens pays socialistes de l’Europe de l’Est et d’autres pays à économie de transition. Prise en étau par les multiples défis économiques et sociaux qu’il fallait relever en un temps record après le retour relatif à la sécurité depuis le début des années 2000, l’Algérie commence à peine à s’intéresser à l’encadrement de ses entreprises, des ses chantiers, de ses ateliers et de ses administrations. La réflexion est engagée depuis le milieu de la décennie en cours par les différents départements ministériels et les centres d’études en relation avec le monde du travail. Parmi les dossiers que le gouvernement promet de dépoussiérer dans les prochains mois, l’amendement du code du travail constitue une pierre angulaire dans le nouvel édifice des lois et règlements inscrits dans l’agenda des réformes économiques et sociales. Le dernier plan d’action du gouvernement présenté devant les députés de l’APN et du Sénat le mois de mai 2009 a été une occasion pour les représentants du peuple, mais aussi pour le Premier ministre, d’aborder la question des salaires, des statuts particuliers de la Fonction publique (dont une grande partie n’est pas encore finalisée) et d’autres problèmes liés au monde du travail. La prochaine Tripartite (syndicat, patronat, gouvernement), qui aura lieu en principe au début du mois de décembre prochain, ne manquera sûrement pas d’établir la relation entre les statuts particuliers des travailleurs des différents secteurs d’activité, les nouvelles grilles salariales et le canevas proposé pour l’amendement du code du travail.

    Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a recentré le débat sur le monde de l’entreprise et de l’investissement créateur d’emplois. Les investissements publics focalisés sur les grandes infrastructures et les équipements publics vont continuer à travers le plan 2010-2014 actuellement en phase de formulation. Ces ouvrages et infrastructures- en tant qu’éléments participant à la viabilisation du cadre physique dans lequel évolueront les entreprises- sont censés justement attirer et faciliter les investissements privés, nationaux et étrangers. Cependant, l’évolution rapide du cadre de travail des ouvriers et techniciens algériens a charrié une nouvelles vision et d’autres exigences en matière de salaire, de formation, de conditions ergonomiques, de santé et de relation de travail. C’est pourquoi un nouveau cadre institutionnel lié à la législation du travail s’avère aux yeux des analystes et des pouvoirs publics une nécessité vitale.

  • #2
    La GRH et les défis de la formation en Algérie

    C’est au secteur privé que revient la plus grande proportion de création d’emploi depuis les cinq dernières années dans notre pays. De même, le monde syndical a, lui aussi, subi une évolution, du moins dans son activité sur le terrain de l’animation et de la revendication. Cependant, seule la pression et la persévérance pourront rendre légales ces nouvelles formes de lutte. L’entrée en scène des entreprises étrangères sur nos chantiers d’autoroute ou de tramway ou bien encore dans certaines représentations commerciales a indubitablement charrié une nouvelle discipline du travail avec laquelle les travailleurs algériens ne peuvent que composer, même si la législation nationale-amendée, rénovée et hissée aux diapasons des normes universelles du travail- est censée servir de base légale. Sur un autre plan, le concept de ressources humaines charrie avec lui d’autres conditionnalités inhérentes à la pertinence, à la qualité et à la durabilité de la force de travail, qu’elle soit manuelle ou intellectuelle. Parmi les présupposés sur lesquels se base la gestion des ressources humaine (GRH), la formation de l’homme est un élément capital. Cette formation est vue sous son aspect double : formation qualifiante pour prétendre à un poste de travail et formation continue pour s’adapter aux innovations méthodologiques et technologiques touchant le domaine d’intervention du travailleur. Pour se mettre au niveau des exigences de la nouvelle économie en matière de formation, l’Algérie a encore du “pain sur la planche’’. Il s’agit d’abord de créer une adéquation entre les besoins de l’économie et le système de formation avec un cadre institutionnel et pédagogique de qualité. Il s’agit, en effet, de former les techniciens et les cadres que commence à réclamer dès à présent le monde du travail et l’appareil économique national (management, maîtrise, exécution). Notre économie soumise à rude épreuve par les impératifs de productivité, d’efficacité technique et d’innovation ainsi que par la mondialisation des échanges de plus en plus offensive ne peut se soustraire à ce mouvement de l’histoire. Pour réussir un tel pari, les réformes de l’enseignement ne pourront plus se limiter aux établissements gérés par le ministère de l’Éducation, mais devraient englober- par une vision stratégique d’articulation et de juxtaposition des synergies-les différents secteurs qui concourent à cet objectif et l’ensemble des segments de la formation.


    par Amar Naït Messaoud, La Dépêche de Kabylie

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