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Au stade de l'indignation...

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  • Au stade de l'indignation...

    A la veille du match décisif qui verra s'affronter les équipes algérienne et égyptienne au Soudan en vue de la Coupe du monde 2010, l'atmosphère est tendue entre les deux pays. La mort de supporters algériens a échauffé les esprits à Alger, où les intérêts égyptiens sont pris pour cible.

    Soudan : on arrive ! Les supporters de l'équipe d'Algérie vont déferler sur Khartoum comme des criquets avec un esprit de revanche non dissimulé. La faute à la haine égyptienne, qui a provoqué des morts. Inadmissible. L'affaire tourne au vinaigre. Non contents d'avoir gagné un match, les Egyptiens ont lynché les supporters algériens présents dans le stade. On dénombre des morts et des blessés. Pour ceux qui en doutaient, ils ont eu un aperçu de la signification de "l'amitié arabe". Elle est faite d'assassinats, de trahisons, de bastonnades et de cruauté sans égale. Les Algériens ont eu droit à un traitement inqualifiable de la part d'Egyptiens qui, d'habitude, servent le thé aux touristes israéliens sur les plages de Charm El-Cheikh. Il y a eu mort d'homme. C'est devenu une affaire d'Etat.

    Cet "accueil" était pourtant prévisible. Combien fallait-il de morts pour que le gouvernement algérien se réveille ? On a caillassé nos joueurs, tabassé nos supporters et sifflé notre hymne national devant des ministres de la République algérienne impassibles. On ne pouvait rester les bras croisés devant tant d'humiliations. Depuis le 15 novembre, l'Etat semble, heureusement, sortir de sa torpeur pour se mettre au diapason de l'indignation nationale. Billets d'avion à prix cassés, accord avec le Soudan pour supprimer le visa et billets de stade gratuits sont parmi les mesures déployées afin de répondre aux attentes citoyennes. Car les Algériens viennent, une fois encore, de faire la magistrale démonstration de leur amour du drapeau. De leur pays aussi. Certains vont dire qu'on s'emballe trop pour un match de football. Mais rien, absolument rien, ne commande ce sentiment national d'appartenance à une Algérie qui veut exister.

    C'est un devoir de solidarité que de soutenir l'équipe nationale, qu'on gagne ou pas, car cela paraît maintenant bien dérisoire face au nombre de morts. Face à ceux qui ont perdu la vie au Caire ou ceux dont le cœur a cessé de battre devant leur écran. Pour l'équipe, pour l'emblème national. En attendant, cette colère légitime est également alimentée par l'indolence de la Fédération internationale. Où sont passés les engagements écrits demandés aux Égyptiens ? Ils ont été allègrement violés. Va-t-on encore parler football alors que certains de nos supporters sont morts ? Tout cela en espérant que nos joueurs sentiront, depuis Khartoum, ce vent de folie souffler sur leur visage. Cette ferveur populaire devrait leur être salutaire.

    Courrier international.
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."
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