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Le tourisme affecte les réserves d’eau en Méditerranée

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  • Le tourisme affecte les réserves d’eau en Méditerranée

    Effectuée sur plusieurs pays (dont le Maroc, la Tunisie et la Jordanie), ses résultats ont été rendus publics récemment. Cette enquête intervient dans un contexte de risque de tarissement des ressources en eau et d’une augmentation spectaculaire de la fréquentation touristique en Méditerranée, considérée comme l’une des destinations touristiques les plus attrayantes du globe.

    A l’origine de l’initiative ? La Direction générale de l’environnement au sein de la Commission européenne. En effet, l’étude entre dans le cadre du programme Medstat II lancé en 2006 sur une période de trois ans et financé à hauteur de 30 millions d’euros.

    Faisant suite à Medstat I, la deuxième partie du programme se concentre sur neuf chantiers, dont la plupart ont déjà été traités dans Medstat I. Trois nouveaux domaines entrent cependant en jeu : les statistiques sociales, l’agriculture et l’énergie.

    Au Maroc, le tourisme représente le deuxième plus important secteur économique, et une bonne source de devises pour le pays. Mais ce secteur occasionne aussi une grande consommation d’eau. Il se caractérise par une croissance régulière, notamment dans les régions côtières pauvres en eau, et exerce une pression considérable sur les ressources en eau, avec un pic de consommation pendant les périodes de vacances et les mois d’été, lesquels subissent d’emblée une réduction naturelle des quantités d’eau disponibles.

    En tête des facilités touristiques à consommation excessive d’eau : les terrains de golf, les piscines et les bassins. Il faut dire que le Maroc est l’un des pays les plus pauvres en ressources hydrauliques, et où la consommation individuelle annuelle se limite à 1000 m3. Il figure aussi sur la liste des dix pays qui encourent un risque grave de sécheresse à l’horizon 2050, selon un rapport récent publié par la Banque mondiale. L’étude pilote menée dans le cadre de Medstat II sur le thème de « ’eau et le tourisme » traitait de la consommation d’eau dans le secteur touristique au Maroc et dans les pays concernés. Il s’agissait d’évaluer les statistiques existantes autour de cette question en vue de parvenir à une meilleure connaissance de l’impact des activités touristiques sur l’approvisionnement en eau.

    L’objectif : améliorer la rationalité et l’efficacité des politiques touristiques et environnementales. Ce qui correspond en partie aux objectifs du programme régional de coopération statistique entre l’Union européenne et ses voisins de la Méditerranée, Medstat, dont le coup d’envoi a été donné en 1996.

    Depuis, l’initiative s’efforce de promouvoir la production de statistiques, d’uniformiser les concepts et les programmes liés à cette discipline et d’encourager l’échange de connaissances entre les institutions concernées des deux rives de la Méditerranée, et ce, en réponse aux exigences économiques et sociales définies dans l’accord de Barcelone.

    Le but étant de faciliter la constitution d’une région euro-méditerranéenne de libre-échange qui soit munie de statistiques uniformisées, aussi bien au niveau national que régional.

    Multiples et remarquables ont été les conclusions de cette étude. D’abord, les terrains de golf figurent parmi les sites touristiques qui consomment la plus grande quantité d’eau au Maroc. Un terrain 18-trous consomme, à lui seul, 3500 m3 par jour. Sauf que les autorités marocaines ne considèrent pas les terrains de golf comme étant des facilités touristiques et ne les classent pas sur la liste des activités touristiques. Sachant que, parmi les pays concernés par l’étude, le Maroc en compte le plus grand nombre : 17 (contre 9 en Tunisie et 1 en Jordanie).

    Selon l’étude, les terrains de golf, au Maroc comme en Tunisie, utilisent souvent des eaux usées recyclées. Autre constat : la consommation d’eau dans les hôtels de luxe marocains est particulièrement élevée, selon les normes internationales. La plupart d’entre eux utilisent des puits d’eau privés, lesquels ne sont pas forcément soumis à une tarification et à un contrôle. Toujours d’après l’enquête, une partie des consommateurs d’eau du secteur touristique reste non recensée, étant donné la place importante qu’occupe le sous-secteur du logement touristique non structuré et non classifié, notamment pour l’usage du tourisme interne. Les statistiques de la consommation d’eau dans le domaine touristique souffrent de grandes lacunes, ce qui conduit souvent à des résultats erronés et peu fiables. En effet, cette faiblesse de la culture statistique a été à l’origine de multiples obstacles lors de la mise en place de l’étude.

    A titre d’exemple : le tourisme est rarement pris en compte dans les statistiques des demandes en eau dans les pays concernés et les statistiques sont fragmentées sur de multiples sous-secteurs, ce qui complique toute initiative de mise en place d’une stratégie globale. Il semble également qu’il est difficile de récolter des informations fiables, de façon régulière et unifiée…

    D’où l’intérêt de cette enquête qui a tenté de définir les catégories des facilités touristiques existantes et leur relation avec la consommation d’eau, à l’exemple des hôtels, terrains de golf et piscines. Une démarche qui a permis de lever le voile sur les principaux défis posés par cette corrélation entre l’eau et le tourisme, et de classifier les ressources en eau. L’étude a enfin conclu que les statistiques sur l’interdépendance « eau et tourisme » sont presque inexistantes dans les quelques pays recensés et que le progrès dans ce domaine reste difficile et coûteux.

    Quant aux recommandations préconisées par l’étude pour améliorer les statistiques, elles insistent sur l’importance de moderniser les structures institutionnelles et de mettre en place des systèmes informatiques efficaces de collecte et d’échange d’informations, ou encore sur la nécessité de sensibiliser les acteurs du secteur de l’eau… et du tourisme.

    Par El Watan
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