L’énergie et les changements climatiques expliquée à nos gouvernants
«Le spectacle du monde ressemble à celui des Jeux olympiques : les uns y tiennent boutique ; d´autres paient de leur personne ; d´autres se contentent de regarder.» Pythagore.
Nous avons vu dans une précédente contribution que la consommation d’énergie de la planète était composée à plus de 80% en énergie fossile (charbon, pétrole, gaz naturel), ce qui génère plus de 27 milliards de tonnes de CO2 dont la majorité va dans l’atmosphère et l’autre se dissout dans les océans, participant d’une façon irréversible à son acidification avec comme conséquence prévisible la destruction de la flore marine. Pis encore, l’AIE dans une démarche schizophrène nous avertit de la nécessité d’investir à marche forcée dans les énergies renouvelables tout en nous apprenant qu’il faut 10.000 milliards de dollars pour combattre les changements climatiques et arriver à 105 millions de barils /jour en 2030 contre 84 millions de barils/jour actuellement, nous assénant du même coup le fait qu’il y aura toujours 80% de l’énergie consommée, qui sera d’origine fossile ! L’AIE pointe du doigt les pays émergents responsables de la pollution future et milite pour des prix bas du pétrole ! Ce qui empêche toute compétitivité des énergies renouvelables et le développement des technologies chères de la séquestration du CO2.(1)
Toute nation, à un moment donné de son histoire, doit faire le point sur son devenir. Eu égard aux mutations profondes rapides et dangereuses que subit le monde. L’Algérie ne doit faire pas exception. Elle est de ce fait, sommée de se déterminer par rapport aux multiples défis qu’elle se doit d’affronter.
Depuis près de cinquante ans, la vie économique algérienne s’est organisée autour des recettes pétrolières. Au total, durant la décennie 2000, c’est plus de 300 milliards de dollars qui ont été engrangés. Pourtant, malgré des réserves de change évaluées à 140 milliards de dollars (juin 2009), malgré des réalisations importantes, il n’y a pas réellement de création de richesses...L’Algérie est visiblement un pays riche avec une population pauvre. Je l’ai souvent écrit : «Rouler en 4x4 avec un portable à l’oreille n’est pas un signe de développement.» L’illusion du développement devrait laisser la place à l’effort avec une remise à plat de nos forces et de nos faiblesses.
Comment se présente l’énergie en Algérie?
Ce préambule était nécessaire pour arriver à décrire la réalité de nos richesses. D’après plusieurs sources (AIE et BP), les réserves pétrolières de l’Algérie sont estimées entre 16 et 17 milliards de barils. Les découvertes faites chaque année ne couvrent qu’une partie de la production.
On parle de 60%. Cela veut dire que chaque année nous entamons inexorablement les réserves avec un pourcentage de plus en plus élevé. La production actuelle est de l’ordre de 1, 4 million de barils/jour tous liquides confondus. S’agissant du gaz naturel, nos réserves de 4359 milliards de m3 nous placent en 9e position. L’Algérie exporte plus de 60 milliards de m3 de gaz La consommation nationale d’électricité connaît une hausse annuelle de 5,8%. Selon un rapport du ministère de l’Energie et des Mines, la capacité nationale de production électrique est passée de 5907 Mégawatts en 2000 à 8502 Mégawatts fin 2008. Le groupe Sonelgaz prévoit de porter la capacité installée de production d’électricité à 12.771 MW à l’horizon 2012, contre 8502 MW à fin 2008. La consommation de l’Algérie est d’environ 32 millions de tonnes équivalent pétrole pour 35 millions d’habitants à près de 100%, elle est uniquement composée d’hydrocarbures. L’Algérie est classée dans la catégorie des pays à 1000 kWh/an, soit près de trois fois moins que la moyenne mondiale, l’Américain consomme 14 fois plus d’énergie qu’un Algérien. Au Maghreb, elle se classe loin derrière la Libye et la Tunisie. Enfin, elle est le 20e pays arabe sur 23 en termes de consommation d’énergie. C’est dire que malgré les efforts qui ont été faits pour porter la puissance installée à 7000 MW, il reste encore du chemin pour rattraper le retard par rapport à la moyenne mondiale (environ 2700 kWh, soit environ 2,8 fois la production algérienne).
Pailleurs, dans toutes les prévisions de consommation, il n’est nulle part tenu compte de l’entrée progressive et importante et incontournable des énergies renouvelables dans les bilans énergétiques de l’Algérie telles que le solaire, l’éolien, le géothermique ; dans les statistiques actuelles, elles sont infimes. Le parc automobile en Algérie est estimé à 5,5 millions de voitures. Est-il normal qu’il y ait des dizaines de marques qui vendent des véhicules qui, s’ils répondent aux techniques classiques, sont tout de même très énergivores. Il faut savoir par exemple que les voitures émettant plus de 160g/CO2 par km sont de moins en moins acceptées en Europe. La norme pour 2012 est de 120g de CO2 par km, ce qui correspond globalement à 4 litres aux 100 km. Par ailleurs, nous avons des difficultés à assurer l’approvisionnement en carburant et surtout en gas oil qu’on est obligé d’importer pour des dizaines de millions de dollars. Dans le même temps, nous avons du gaz naturel et nous avons du GPL en quantité avec, certaines fois, des difficultés à placer le GPL sur le marché international. Pendant ce temps, on continue à faire des Salons où on importe des véhicules difficilement vendables dans les pays d’origine pour cause d’excès de consommation d’énergie.
S’agissant des perturbations climatiques, l’Algérie et les pays du Maghreb seront très vulnérables aux changements climatiques selon une étude de «Climate Change Knowledge Network». Il est dit que la température a augmenté de 1°C ces trente dernières années, ce qui induit une fréquence accrue des sécheresses et inondations. Les changements climatiques représentent une véritable menace pour le développement et pour la vie des populations. En Europe, à titre d’exemple, on se prépare à faire face aux changements climatiques d’une façon scientifique. Dernier point, nous prenons beaucoup de retard. A titre d’exemple, le Maroc se lance résolument dans les énergies renouvelables. L’agence presse espagnole EFE du 5 novembre nous apprend que le Maroc a présenté un projet pour la construction de cinq centrales solaires grâce à un accord stratégique passé avec l’Espagne et l’Allemagne. Le projet sera mis en chantier en novembre 2010 et deux de ces centrales seront construites au Sahara occidental.
«Le spectacle du monde ressemble à celui des Jeux olympiques : les uns y tiennent boutique ; d´autres paient de leur personne ; d´autres se contentent de regarder.» Pythagore.
Nous avons vu dans une précédente contribution que la consommation d’énergie de la planète était composée à plus de 80% en énergie fossile (charbon, pétrole, gaz naturel), ce qui génère plus de 27 milliards de tonnes de CO2 dont la majorité va dans l’atmosphère et l’autre se dissout dans les océans, participant d’une façon irréversible à son acidification avec comme conséquence prévisible la destruction de la flore marine. Pis encore, l’AIE dans une démarche schizophrène nous avertit de la nécessité d’investir à marche forcée dans les énergies renouvelables tout en nous apprenant qu’il faut 10.000 milliards de dollars pour combattre les changements climatiques et arriver à 105 millions de barils /jour en 2030 contre 84 millions de barils/jour actuellement, nous assénant du même coup le fait qu’il y aura toujours 80% de l’énergie consommée, qui sera d’origine fossile ! L’AIE pointe du doigt les pays émergents responsables de la pollution future et milite pour des prix bas du pétrole ! Ce qui empêche toute compétitivité des énergies renouvelables et le développement des technologies chères de la séquestration du CO2.(1)
Toute nation, à un moment donné de son histoire, doit faire le point sur son devenir. Eu égard aux mutations profondes rapides et dangereuses que subit le monde. L’Algérie ne doit faire pas exception. Elle est de ce fait, sommée de se déterminer par rapport aux multiples défis qu’elle se doit d’affronter.
Depuis près de cinquante ans, la vie économique algérienne s’est organisée autour des recettes pétrolières. Au total, durant la décennie 2000, c’est plus de 300 milliards de dollars qui ont été engrangés. Pourtant, malgré des réserves de change évaluées à 140 milliards de dollars (juin 2009), malgré des réalisations importantes, il n’y a pas réellement de création de richesses...L’Algérie est visiblement un pays riche avec une population pauvre. Je l’ai souvent écrit : «Rouler en 4x4 avec un portable à l’oreille n’est pas un signe de développement.» L’illusion du développement devrait laisser la place à l’effort avec une remise à plat de nos forces et de nos faiblesses.
Comment se présente l’énergie en Algérie?
Ce préambule était nécessaire pour arriver à décrire la réalité de nos richesses. D’après plusieurs sources (AIE et BP), les réserves pétrolières de l’Algérie sont estimées entre 16 et 17 milliards de barils. Les découvertes faites chaque année ne couvrent qu’une partie de la production.
On parle de 60%. Cela veut dire que chaque année nous entamons inexorablement les réserves avec un pourcentage de plus en plus élevé. La production actuelle est de l’ordre de 1, 4 million de barils/jour tous liquides confondus. S’agissant du gaz naturel, nos réserves de 4359 milliards de m3 nous placent en 9e position. L’Algérie exporte plus de 60 milliards de m3 de gaz La consommation nationale d’électricité connaît une hausse annuelle de 5,8%. Selon un rapport du ministère de l’Energie et des Mines, la capacité nationale de production électrique est passée de 5907 Mégawatts en 2000 à 8502 Mégawatts fin 2008. Le groupe Sonelgaz prévoit de porter la capacité installée de production d’électricité à 12.771 MW à l’horizon 2012, contre 8502 MW à fin 2008. La consommation de l’Algérie est d’environ 32 millions de tonnes équivalent pétrole pour 35 millions d’habitants à près de 100%, elle est uniquement composée d’hydrocarbures. L’Algérie est classée dans la catégorie des pays à 1000 kWh/an, soit près de trois fois moins que la moyenne mondiale, l’Américain consomme 14 fois plus d’énergie qu’un Algérien. Au Maghreb, elle se classe loin derrière la Libye et la Tunisie. Enfin, elle est le 20e pays arabe sur 23 en termes de consommation d’énergie. C’est dire que malgré les efforts qui ont été faits pour porter la puissance installée à 7000 MW, il reste encore du chemin pour rattraper le retard par rapport à la moyenne mondiale (environ 2700 kWh, soit environ 2,8 fois la production algérienne).
Pailleurs, dans toutes les prévisions de consommation, il n’est nulle part tenu compte de l’entrée progressive et importante et incontournable des énergies renouvelables dans les bilans énergétiques de l’Algérie telles que le solaire, l’éolien, le géothermique ; dans les statistiques actuelles, elles sont infimes. Le parc automobile en Algérie est estimé à 5,5 millions de voitures. Est-il normal qu’il y ait des dizaines de marques qui vendent des véhicules qui, s’ils répondent aux techniques classiques, sont tout de même très énergivores. Il faut savoir par exemple que les voitures émettant plus de 160g/CO2 par km sont de moins en moins acceptées en Europe. La norme pour 2012 est de 120g de CO2 par km, ce qui correspond globalement à 4 litres aux 100 km. Par ailleurs, nous avons des difficultés à assurer l’approvisionnement en carburant et surtout en gas oil qu’on est obligé d’importer pour des dizaines de millions de dollars. Dans le même temps, nous avons du gaz naturel et nous avons du GPL en quantité avec, certaines fois, des difficultés à placer le GPL sur le marché international. Pendant ce temps, on continue à faire des Salons où on importe des véhicules difficilement vendables dans les pays d’origine pour cause d’excès de consommation d’énergie.
S’agissant des perturbations climatiques, l’Algérie et les pays du Maghreb seront très vulnérables aux changements climatiques selon une étude de «Climate Change Knowledge Network». Il est dit que la température a augmenté de 1°C ces trente dernières années, ce qui induit une fréquence accrue des sécheresses et inondations. Les changements climatiques représentent une véritable menace pour le développement et pour la vie des populations. En Europe, à titre d’exemple, on se prépare à faire face aux changements climatiques d’une façon scientifique. Dernier point, nous prenons beaucoup de retard. A titre d’exemple, le Maroc se lance résolument dans les énergies renouvelables. L’agence presse espagnole EFE du 5 novembre nous apprend que le Maroc a présenté un projet pour la construction de cinq centrales solaires grâce à un accord stratégique passé avec l’Espagne et l’Allemagne. Le projet sera mis en chantier en novembre 2010 et deux de ces centrales seront construites au Sahara occidental.
Commentaire