In le soir d'algérie
LA BATAILLE DE L’INFORMATION GAGNÉE
GRÂCE AU SOUTIEN DES CHAÎNES «AMIES»
À quand l’ouverture du champ médiatique ?
Le match Algérie-Egypte a largement débordé du cadre sportif. L’intrusion du politique, relayé par les cercles médiatiques, en est la preuve irréfutable : l’Algérie et l’Egypte se sont livré une bataille médiatique sans précédent. Une bataille que l’Algérie n’a gagné que grâce aux réseaux sociaux et aux chaînes maghrébines et européennes. Ne serait-il pas temps de lancer le débat sur l’ouverture du champ médiatique ?
Nawal Imès - Alger (Le Soir) –
Le ton avait été donné dès l’agression de l’équipe nationale en Egypte. Avides d’images, les Algériens ont pu étancher leur soif grâce aux chaînes françaises qui ont retransmis les images et sur les réseaux sociaux (Facebook et Youtube) au moment où la télévision nationale a consacré plus de 40 minutes aux activités présidentielles avant de n’accorder que très peu de minutes à l’événement qui tenait en haleine des millions d’Algériens.
Au moment où les chaînes égyptiennes tentaient de faire croire que les Algériens avaient fomenté ce scénario, allant jusqu’à dire que les joueurs algériens s’étaient autoflagellés, l’Algérie n’a trouvé son salut que dans les chaînes tunisiennes, marocaines et françaises.
Les images de Canal +, largement commentées, ont été une preuve irréfutable qui a fait le tour du monde. Des commentateurs qui n’ont rien d’algérien ont dénoncé l’agression du onze national.
Même scénario sur les chaînes des pays du Golfe où travaillent beaucoup d’Algériens. Cette situation a mis en exergue le manque flagrant de moyens de riposte de l’Algérie sur un plan purement médiatique.
La télévision publique, cantonnée dans un rôle qui ne lui permet visiblement pas de répondre aux attaques, en dehors des communiqués officiels, n’a pu avoir le poids. Les Algériens n’ont eu accès à toute l’information que grâce à des réseaux non officiels. Internet a joué pleinement ce rôle, cassant ainsi le silence qui a entouré les événements du Caire et de Khartoum.
Les internautes se sont mobilisés pour alimenter le Web en vidéo et en photos. Un travail qui a pallié l’absence d’information «officielle ». Le propos n’est pas de revendiquer des chaînes qu’elles fassent une propagande similaire à celle dans laquelle se sont lamentablement lancées les chaînes satellitaires égyptiennes, mais de lancer un véritable débat sur la nécessité d’ouvrir le champ médiatique en Algérie.
L’argument selon lequel l’Algérie ne serait pas encore prête va-t-il servir longtemps de prétexte ? Les pouvoirs publics tireront-ils les leçons de ce qui s’est passé et qui continue toujours ? Rien n’est moins sûr lorsqu’on connaît la réticence du régime à ouvrir le champ médiatique aux initiatives privées, de peur de «dérives».
On peut d’ores et déjà parier que les pouvoirs publics continueront à compter sur le secours des télévisions des pays amis qui défendent notre cause, mais il ne faudra surtout pas oublier que l’unanimité autour de la position de l’Algérie est une exception.
Dans un passé pas du tout lointain, l’Algérie faisait l’objet de campagnes médiatiques féroces sans qu’aucune riposte ne soit possible. Cette situation durera-t-elle longtemps ? Seule une décision en faveur de l’ouverture du champ médiatique peut inverser la tendance
N. I.
LA BATAILLE DE L’INFORMATION GAGNÉE
GRÂCE AU SOUTIEN DES CHAÎNES «AMIES»
À quand l’ouverture du champ médiatique ?
Le match Algérie-Egypte a largement débordé du cadre sportif. L’intrusion du politique, relayé par les cercles médiatiques, en est la preuve irréfutable : l’Algérie et l’Egypte se sont livré une bataille médiatique sans précédent. Une bataille que l’Algérie n’a gagné que grâce aux réseaux sociaux et aux chaînes maghrébines et européennes. Ne serait-il pas temps de lancer le débat sur l’ouverture du champ médiatique ?
Nawal Imès - Alger (Le Soir) –
Le ton avait été donné dès l’agression de l’équipe nationale en Egypte. Avides d’images, les Algériens ont pu étancher leur soif grâce aux chaînes françaises qui ont retransmis les images et sur les réseaux sociaux (Facebook et Youtube) au moment où la télévision nationale a consacré plus de 40 minutes aux activités présidentielles avant de n’accorder que très peu de minutes à l’événement qui tenait en haleine des millions d’Algériens.
Au moment où les chaînes égyptiennes tentaient de faire croire que les Algériens avaient fomenté ce scénario, allant jusqu’à dire que les joueurs algériens s’étaient autoflagellés, l’Algérie n’a trouvé son salut que dans les chaînes tunisiennes, marocaines et françaises.
Les images de Canal +, largement commentées, ont été une preuve irréfutable qui a fait le tour du monde. Des commentateurs qui n’ont rien d’algérien ont dénoncé l’agression du onze national.
Même scénario sur les chaînes des pays du Golfe où travaillent beaucoup d’Algériens. Cette situation a mis en exergue le manque flagrant de moyens de riposte de l’Algérie sur un plan purement médiatique.
La télévision publique, cantonnée dans un rôle qui ne lui permet visiblement pas de répondre aux attaques, en dehors des communiqués officiels, n’a pu avoir le poids. Les Algériens n’ont eu accès à toute l’information que grâce à des réseaux non officiels. Internet a joué pleinement ce rôle, cassant ainsi le silence qui a entouré les événements du Caire et de Khartoum.
Les internautes se sont mobilisés pour alimenter le Web en vidéo et en photos. Un travail qui a pallié l’absence d’information «officielle ». Le propos n’est pas de revendiquer des chaînes qu’elles fassent une propagande similaire à celle dans laquelle se sont lamentablement lancées les chaînes satellitaires égyptiennes, mais de lancer un véritable débat sur la nécessité d’ouvrir le champ médiatique en Algérie.
L’argument selon lequel l’Algérie ne serait pas encore prête va-t-il servir longtemps de prétexte ? Les pouvoirs publics tireront-ils les leçons de ce qui s’est passé et qui continue toujours ? Rien n’est moins sûr lorsqu’on connaît la réticence du régime à ouvrir le champ médiatique aux initiatives privées, de peur de «dérives».
On peut d’ores et déjà parier que les pouvoirs publics continueront à compter sur le secours des télévisions des pays amis qui défendent notre cause, mais il ne faudra surtout pas oublier que l’unanimité autour de la position de l’Algérie est une exception.
Dans un passé pas du tout lointain, l’Algérie faisait l’objet de campagnes médiatiques féroces sans qu’aucune riposte ne soit possible. Cette situation durera-t-elle longtemps ? Seule une décision en faveur de l’ouverture du champ médiatique peut inverser la tendance
N. I.
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