Le 18 novembre 2009, jour de la qualification des Verts pour la Coupe du monde 2010, l’Algérie entière a connu une explosion comme le pays n’en a jamais vue depuis le jour de son indépendance nationale. Pour la première fois depuis 27 ans, la déflagration retentissante n’a pas été celle d’un engin explosif mais celle de la joie et du bonheur.
L’histoire retiendra que les premières bombes artisanales du terrorisme islamiste, encore à l’état expérimental, ont eu lieu en 1982, l’année de la première participation de l’équipe nationale de football à la Coupe du monde. Elle retiendra, désormais, que si le pays aura à dater l’inauguration de l’ère de l’après-terrorisme, le 18 novembre 2009 est tout indiqué. Ce jourlà, la fête a battu son plein toute la nuit et s’est prolongée les jours suivants. Jamais auparavant, de la capitale jusqu’au moindre petit hameau, le pays ne s’est senti aussi libéré de la moindre inquiétude. Et surtout celle de nature sécuritaire. L’exploit des Verts à Khartoum qui ne sera jamais assez salué, s’il est d’abord un événement sportif, ses incidences qu’il s’agit de capitaliser au plus vite sont loin de se limiter à cet aspect. La liesse populaire qu’il a provoquée n’a aucune commune mesure avec la joie la plus légitime d’une victoire footballistique même si elle est des plus méritées. Alger qu’on sait strictement sous quadrillage des forces de sécurité au maillage des plus serrés, au moins depuis les attentats suicides du 11 décembre 2007 contre des bâtiments de l’ONU et du Conseil constitutionnel, n’était plus drapée que des couleurs nationales, jusqu’aux plus petites ruelles, comme n’auraient jamais pu le réaliser les services officiels des municipalités chargés des pavoisements pour les fêtes nationales. La capitale ne sentait pas seulement la joie. Elle sentait de tous ses pores la paix revenue, comme au jour de l’indépendance nationale. La menace terroriste dont le pays ne s’est pas encore totalement débarrassé compte pour des prunes, dorénavant. Depuis jeudi dernier, quand des dizaines de milliers de citoyens ont constitué une véritable chaîne humaine très compacte pour accueillir l’équipe nationale tout au long de son trajet, de l’aéroport international à Alger. Cette image n’est pas et ne pourra jamais être celle d’un pays en proie à une menace de quelque nature que ce soit. Et surtout pas de nature terroriste. Les forces de sécurité ont vaillamment combattu le terrorisme, et c’est la jeunesse qui a sifflé la fin du terrorisme, délirante de joie, en mixant le patriotisme aux couleurs nationales et à la mobilisation pour aller de l’avant vers d’autres victoires pour une Algérie gagnante et qui sait se battre pour vaincre, ne laissant aucune place à toute forme de menace contre tout ce qui est antinational et qui a, entre autres, permis au terrorisme de prendre pied dans le pays. Al-Qaïda au Maghreb, qui ne laisse passer aucun événement national sans réagir, s’est retrouvé le bec cloué tout au long des pages glorieuses de l’histoire de l’équipe nationale au Caire, à Khartoum et post-Khartoum, alors que le pays dans son ensemble s’imposait aux yeux du monde comme «novembriste» dans ses chants, ses slogans, sa mobilisation, ses références aux chouhada, ses couleurs nationales qui ont habillé jusqu’aux bébés, l’amour unanimement partagé qu’il porte à ses symboles, sa volonté déclarée de les défendre. Jamais il n’a été autant et si fortement signifié au terrorisme islamiste sévissant encore dans des régions du pays qu’il n’a aucune place pour ses référents et ses buts et que désormais, il fait partie du passé. Même s’il va perdurer, ses actions, quand bien même elles seraient criminelles, ne compteront que pour des pétards mouillés. Désormais, l’avenir de l’Algérie appartient aux jeunes, tous les jeunes, qui sont, depuis le voyage au Caire, son prolongement vers Khartoum et les autres étapes à venir, vibrants, dans la rue pour la volonté de vaincre. Et pas uniquement en football. Surtout que les fronts pour une mobilisation consciente et patriotique s’annoncent de plus en plus par leur urgence pour la protection du pays, le développement économique, la promotion sociale, l’approfondissement de la démocratie. La balle est désormais dans le camp des dirigeants du pays. Plus que jamais n’aurait pu être la force d’un message en leur direction, le combat des Verts au Caire et Khartoum, soutenus par le pays dans son ensemble, prend un appel des plus pressants à la libération des initiatives et des énergies. Le déclic qui a été à l’origine de la mise en place du pont aérien vers le Soudan avec son organisation et sa discipline quasi militaires et les mesures qui l’ont accompagné a merveilleusement coïncidé avec une attente populaire qui, en d’autres circonstances, aurait pu paraître irréalisable par l’ampleur de ses moyens et l’étroitesse du temps. Il a été l’exacte réponse que la jeunesse, et pas seulement, attend vainement pour un tas d’autres attentes et qui se résument en un mot : «Faites-nous confiance, nous ferons des miracles».
Mohamed Issami (Le soir d'Algerie)
L’histoire retiendra que les premières bombes artisanales du terrorisme islamiste, encore à l’état expérimental, ont eu lieu en 1982, l’année de la première participation de l’équipe nationale de football à la Coupe du monde. Elle retiendra, désormais, que si le pays aura à dater l’inauguration de l’ère de l’après-terrorisme, le 18 novembre 2009 est tout indiqué. Ce jourlà, la fête a battu son plein toute la nuit et s’est prolongée les jours suivants. Jamais auparavant, de la capitale jusqu’au moindre petit hameau, le pays ne s’est senti aussi libéré de la moindre inquiétude. Et surtout celle de nature sécuritaire. L’exploit des Verts à Khartoum qui ne sera jamais assez salué, s’il est d’abord un événement sportif, ses incidences qu’il s’agit de capitaliser au plus vite sont loin de se limiter à cet aspect. La liesse populaire qu’il a provoquée n’a aucune commune mesure avec la joie la plus légitime d’une victoire footballistique même si elle est des plus méritées. Alger qu’on sait strictement sous quadrillage des forces de sécurité au maillage des plus serrés, au moins depuis les attentats suicides du 11 décembre 2007 contre des bâtiments de l’ONU et du Conseil constitutionnel, n’était plus drapée que des couleurs nationales, jusqu’aux plus petites ruelles, comme n’auraient jamais pu le réaliser les services officiels des municipalités chargés des pavoisements pour les fêtes nationales. La capitale ne sentait pas seulement la joie. Elle sentait de tous ses pores la paix revenue, comme au jour de l’indépendance nationale. La menace terroriste dont le pays ne s’est pas encore totalement débarrassé compte pour des prunes, dorénavant. Depuis jeudi dernier, quand des dizaines de milliers de citoyens ont constitué une véritable chaîne humaine très compacte pour accueillir l’équipe nationale tout au long de son trajet, de l’aéroport international à Alger. Cette image n’est pas et ne pourra jamais être celle d’un pays en proie à une menace de quelque nature que ce soit. Et surtout pas de nature terroriste. Les forces de sécurité ont vaillamment combattu le terrorisme, et c’est la jeunesse qui a sifflé la fin du terrorisme, délirante de joie, en mixant le patriotisme aux couleurs nationales et à la mobilisation pour aller de l’avant vers d’autres victoires pour une Algérie gagnante et qui sait se battre pour vaincre, ne laissant aucune place à toute forme de menace contre tout ce qui est antinational et qui a, entre autres, permis au terrorisme de prendre pied dans le pays. Al-Qaïda au Maghreb, qui ne laisse passer aucun événement national sans réagir, s’est retrouvé le bec cloué tout au long des pages glorieuses de l’histoire de l’équipe nationale au Caire, à Khartoum et post-Khartoum, alors que le pays dans son ensemble s’imposait aux yeux du monde comme «novembriste» dans ses chants, ses slogans, sa mobilisation, ses références aux chouhada, ses couleurs nationales qui ont habillé jusqu’aux bébés, l’amour unanimement partagé qu’il porte à ses symboles, sa volonté déclarée de les défendre. Jamais il n’a été autant et si fortement signifié au terrorisme islamiste sévissant encore dans des régions du pays qu’il n’a aucune place pour ses référents et ses buts et que désormais, il fait partie du passé. Même s’il va perdurer, ses actions, quand bien même elles seraient criminelles, ne compteront que pour des pétards mouillés. Désormais, l’avenir de l’Algérie appartient aux jeunes, tous les jeunes, qui sont, depuis le voyage au Caire, son prolongement vers Khartoum et les autres étapes à venir, vibrants, dans la rue pour la volonté de vaincre. Et pas uniquement en football. Surtout que les fronts pour une mobilisation consciente et patriotique s’annoncent de plus en plus par leur urgence pour la protection du pays, le développement économique, la promotion sociale, l’approfondissement de la démocratie. La balle est désormais dans le camp des dirigeants du pays. Plus que jamais n’aurait pu être la force d’un message en leur direction, le combat des Verts au Caire et Khartoum, soutenus par le pays dans son ensemble, prend un appel des plus pressants à la libération des initiatives et des énergies. Le déclic qui a été à l’origine de la mise en place du pont aérien vers le Soudan avec son organisation et sa discipline quasi militaires et les mesures qui l’ont accompagné a merveilleusement coïncidé avec une attente populaire qui, en d’autres circonstances, aurait pu paraître irréalisable par l’ampleur de ses moyens et l’étroitesse du temps. Il a été l’exacte réponse que la jeunesse, et pas seulement, attend vainement pour un tas d’autres attentes et qui se résument en un mot : «Faites-nous confiance, nous ferons des miracles».
Mohamed Issami (Le soir d'Algerie)
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