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Algérie-Égypte : des hauts et des bas depuis l'indépendance

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  • Algérie-Égypte : des hauts et des bas depuis l'indépendance

    La crise qui éclaté entre l'Algérie et l'Egypte dépasse, comme le montrent les réactions des politiques et des media des deux pays, le cadre d'une simple rencontre sportive.

    Les deux matches, joués respectivement au Caire et à Khartoum par les équipes algérienne et égyptienne pour la qualification au Mondial 2010 ont été, en quelque sorte, la goutte qui a fait déborder le vase.

    Les rapports entre l'Algérie et l'Egypte n'ont jamais été au beau fixe.

    Il y a eu de tout temps des frictions entre les deux pays sur bon nombre de questions, notamment la question palestinienne.

    Comme sur le plan sportif, Alger et le Caire se mènent une âpre lutte pour le leadership dans le monde arabe.

    Mais jamais la tension entre les deux capitale n'avait atteint un telle intensité.

    En regardant un peu dans le rétroviseur de l'histoire, on relèvera que les rapports entre les dirigeants égyptiens et algériens ont été marqués par des frictions et des crises.

    Durant la guerre d'indépendance de l'Algérie, entre 1954 et 1962, l'Egypte avait aidé les combattants algériens dans leur lutte contre la France.

    Mais dans le même temps le président égyptien Gamal Abdel Nasser voulait un droit de regard dans la lutte pour la libération en Algérie.

    Mais il s'était heurté à l'hostilité d'une partie des dirigeants du F.L.N. à l'époque.

    A l'indépendance, le président égyptien avait aidé Ahmed Ben Bella à prendre le pouvoir en Algérie.

    Ils défendaient tous les deux le pan-arabisme.

    Gamal Abdel Nasser avait été le premier chef d'Etat étranger à effectuer, en mai 1964, une visite à Alger.

    En juillet de la même année, il avait violemment critiqué les opposants du chef de l'Etat algérien.

    Plus tard, le régime algérien, sous Ahmed Ben Bella puis sous Houari Boumédiène qui l'avait destitué, s'était appuyé sur les milliers d'enseignants envoyés d'Egypte durant les années 60 et 70 pour lancer la campagne d'arabisation du pays.

    Cette politique menée aux pas de charge avait creusé un fossé, qui persiste encore aujourd'hui, entre les Algériens arabophones et francophones.

    Parmi ces enseignants figuraient aussi des militants du mouvement des « Frères musulmans » que Gamal Abdel Nasser voulait éloigner d'Egypte.

    Ils avaient participé à la formation des premiers noyaux « islamistes » qui avaient imposé l'Arabe comme seule langue nationale et l'Islam comme religion d'État en Algérie, lors d'un débat national sur le Charte nationale algérienne en 1976.

    Il se trouve qu'aujourd'hui, les Algériens, dont la majorité est née bien après la guerre, refusent la tutelle, vraie ou supposée, qu'exerçait le Caire sur leurs ainés.

    C'est pour cela que la crise provoquée par un match de football risque de porter un coup dur aux rapports entre l'Algérie et l'Egypte.

    Et les jeunes qui s'en sont pris aux intérêts égyptiens ces derniers jours en Algérie, ironie de l'histoire, ont été formés par une école arabisée avec l'aide d'enseignants égyptiens.

    Mohammed Areski Himeur
    BBC Afrique, Alger
    Dernière modification par zek, 23 novembre 2009, 03h16.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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