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Angela Merkel est en route pour sa toute première visite officielle à Washington pour un séjour de deux jours. Elle rencontrera son homologue George Bush et cette rencontre sera certainement fructueuse car la chancelière entend bien nouer des liens avec Washington.
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S'il n'avait tenu qu'à elle, la chancelière allemande, Angela Merkel, aurait déjà traversé l'Atlantique pour donner un nouvel élan aux relations entre l'Allemagne et les Etats-Unis. C'est une des toutes premières priorités que la nouvelle chancelière, en fonction depuis novembre 2005, s'est fixée sur le plan diplomatique. Pour des raisons de calendrier, elle n'a pas eu la possibilité de se rendre rapidement à Washington mais elle a enfin entamé, jeudi 12 janvier, une visite de deux jours dans la capitale américaine. Avec pour objectif d'"améliorer la qualité et la substance" des relations bilatérales, selon son expression, sans pour autant passer sous silence les sujets qui fâchent.
Le gouvernement américain n'est pas mécontent du tout de trouver à Berlin une interlocutrice mieux disposée à l'écouter et à le comprendre que son prédécesseur, Gerhard Schröder. Depuis la crise qui avait conduit à l'intervention de l'armée américaine en Irak, en 2003, les relations s'étaient tendues entre la Maison Blanche et la coalition entre sociaux-démocrates et Verts au pouvoir en Allemagne. Le fidèle allié des décennies précédentes osait s'opposer à la toute puissante Amérique en dénonçant une guerre impopulaire aux yeux d'une majorité d'Allemands. "L'amitié" germano-américaine en avait pris un coup.
Si elle n'a pas l'intention d'envoyer des soldats allemands en Irak, Mme Merkel a l'intention de renouer des liens de confiance privilégiée avec Washington. Ce nouveau départ est toutefois compliqué par divers éléments liés à la lutte antiterroriste. A peine venait-elle d'entrer en fonction, que les informations se faisaient plus précises sur les enlèvements de suspects par la CIA transférés dans des prisons secrètes qui se trouveraient en Europe de l'Est.
Agents Allemands à Bagdad
Mme Merkel ne pouvait faire autrement que d'évoquer ces dossiers lors de la visite de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, à Berlin en décembre, venue s'expliquer devant les Européens. D'autant qu'un ressortissant allemand d'origine libanaise, Khaled Al-Masri, venait d'attaquer en justice la CIA, affirmant qu'elle l'avait enlevé et détenu pendant cinq mois en Afghanistan.
Dans un récent entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel, Mme Merkel s'est permis de critiquer Washington en dénonçant l'existence de la prison de Guantanamo, dans une base américaine installée à Cuba. "Une telle institution doit à terme cesser d'exister", avait-elle dit, laissant entendre qu'elle évoquerait ce dossier lors de sa rencontre avec George Bush, vendredi. De source gouvernementale allemande, on indiquait jeudi que l'entretien pourrait ne pas porter sur des cas précis. Les deux dirigeants, qui se connaissent à peine, doivent faire un large tour d'horizon incluant, entre autres, l'Iran, Israël, l'OTAN, le gaz et la Russie.
Angela Merkel doit aussi gérer les révélations qui, peu à peu, lèvent le voile sur la coopération entre services allemands et américains depuis les attentats du 11-Septembre. Jeudi, des médias affirmaient que, pendant que Berlin dénonçait la guerre en Irak, quelques agents allemands à Badgad aidaient les Américains à bombarder la ville. Cette coopération aurait été approuvée à un haut niveau politique. Les sociaux-démocrates sont aujourd'hui les partenaires de Mme Merkel dans sa coalition.
Par Le Monde
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S'il n'avait tenu qu'à elle, la chancelière allemande, Angela Merkel, aurait déjà traversé l'Atlantique pour donner un nouvel élan aux relations entre l'Allemagne et les Etats-Unis. C'est une des toutes premières priorités que la nouvelle chancelière, en fonction depuis novembre 2005, s'est fixée sur le plan diplomatique. Pour des raisons de calendrier, elle n'a pas eu la possibilité de se rendre rapidement à Washington mais elle a enfin entamé, jeudi 12 janvier, une visite de deux jours dans la capitale américaine. Avec pour objectif d'"améliorer la qualité et la substance" des relations bilatérales, selon son expression, sans pour autant passer sous silence les sujets qui fâchent.
Le gouvernement américain n'est pas mécontent du tout de trouver à Berlin une interlocutrice mieux disposée à l'écouter et à le comprendre que son prédécesseur, Gerhard Schröder. Depuis la crise qui avait conduit à l'intervention de l'armée américaine en Irak, en 2003, les relations s'étaient tendues entre la Maison Blanche et la coalition entre sociaux-démocrates et Verts au pouvoir en Allemagne. Le fidèle allié des décennies précédentes osait s'opposer à la toute puissante Amérique en dénonçant une guerre impopulaire aux yeux d'une majorité d'Allemands. "L'amitié" germano-américaine en avait pris un coup.
Si elle n'a pas l'intention d'envoyer des soldats allemands en Irak, Mme Merkel a l'intention de renouer des liens de confiance privilégiée avec Washington. Ce nouveau départ est toutefois compliqué par divers éléments liés à la lutte antiterroriste. A peine venait-elle d'entrer en fonction, que les informations se faisaient plus précises sur les enlèvements de suspects par la CIA transférés dans des prisons secrètes qui se trouveraient en Europe de l'Est.
Agents Allemands à Bagdad
Mme Merkel ne pouvait faire autrement que d'évoquer ces dossiers lors de la visite de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, à Berlin en décembre, venue s'expliquer devant les Européens. D'autant qu'un ressortissant allemand d'origine libanaise, Khaled Al-Masri, venait d'attaquer en justice la CIA, affirmant qu'elle l'avait enlevé et détenu pendant cinq mois en Afghanistan.
Dans un récent entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel, Mme Merkel s'est permis de critiquer Washington en dénonçant l'existence de la prison de Guantanamo, dans une base américaine installée à Cuba. "Une telle institution doit à terme cesser d'exister", avait-elle dit, laissant entendre qu'elle évoquerait ce dossier lors de sa rencontre avec George Bush, vendredi. De source gouvernementale allemande, on indiquait jeudi que l'entretien pourrait ne pas porter sur des cas précis. Les deux dirigeants, qui se connaissent à peine, doivent faire un large tour d'horizon incluant, entre autres, l'Iran, Israël, l'OTAN, le gaz et la Russie.
Angela Merkel doit aussi gérer les révélations qui, peu à peu, lèvent le voile sur la coopération entre services allemands et américains depuis les attentats du 11-Septembre. Jeudi, des médias affirmaient que, pendant que Berlin dénonçait la guerre en Irak, quelques agents allemands à Badgad aidaient les Américains à bombarder la ville. Cette coopération aurait été approuvée à un haut niveau politique. Les sociaux-démocrates sont aujourd'hui les partenaires de Mme Merkel dans sa coalition.
Par Le Monde